Le Groupe Microsoft Afrique, que préside notre navigateur interplanétaire, Cheick Modibo Diarra, a initié une série de conférences à travers le continent, portant sur plusieurs thèmes. Notre capitale a abrité la 2e de la série, samedi au CICB. Elle portait sur: « Gouvernance financière, démocratie et développement en Afrique». Le conférencier était l’ancien Président de la République du Mozambique, Joaquim Alberto Chissano, lauréat du prix Mo Ibrahim, qui récompense les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont fait leurs preuves dans le domaine de la gouvernance.
La conférence a enregistré la présence de plusieurs hommes politiques, universitaires, ambassadeurs et autres curieux. Le Président Chissano a profité de cette occasion pour donner une bonne leçon sur la gouvernance à l’assistance, notamment en parlant de l’expérience de son pays.
En présentant le conférencier, le Président de Microsoft Afrique a expliqué que son Groupe avait initié une série de conférences en Afrique et que, vu le contexte actuel, il avait estimé qu’il était utile de se pencher sur ce thème. Cheick Modibo Diarra a également rappelé les innovations du Groupe Microsoft Afrique. Il s’agit de la réduction des coûts pour les pays qui ont des programmes à l’intention des étudiants, la formation de 45 millions de jeunes et une innovation majeure, la traduction des programmes de Microsoft dans nos langues nationales..
Dans son entrée en matière, le conférencier a expliqué qu’il comprenait la gouvernance comme un processus qui cherchait à satisfaire les besoins des populations, qui sont de plusieurs ordres. Selon lui, les intérêts des citoyens varient d’un pays à un autre et, dans les différents pays, d’une couche sociale à un autre. Le lauréat du prix Mo Ibrahim croit savoir que la gouvernance n’est pas un produit fini, car les besoins des citoyens sont évolutifs, en fonction du temps et des réalités socio-politiques et économiques. Pour ce faire, il a cité l’exemple de son pays, qui était en proie à la guerre.
«Nous nous sommes bagarrés pendant longtemps et, grâce à une bonne gouvernance financière, nous nous sommes en sortis », a-t-il dit, avant de préciser que la démarche que son pays, le Mozambique, avait entreprise, consistait à identifier les besoins et à chercher à résoudre les problèmes. L’occasion était bonne pour lui de faire des révélations. « A l’indépendance, le Mozambique n’avait pas de Constitution, encore moins un système judiciaire. Notre Constitution, c’est nous-mêmes qui l’avons écrite, contrairement à d’autres pays, dont les Constitutions sont l’œuvre du pouvoir colonial», a déclaré Joaquim Chissano. Il prône une démocratie directe, avec la participation des citoyens, comme c’est le cas dans son pays. Il est convaincu que, dans ce contexte, les citoyens seront mieux imprégnés des réalités et comprendront mieux que les gouvernants ne peuvent pas répondre à toutes leurs aspirations. Et, de leur côté, les gouvernants sauront établir des priorités. Cela s’appelle, dans son langage, une gouvernance participative et inclusive.
Youssouf Diallo