Intervention militaire française au Mali : De la sympathie à l’hostilité

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L’intervention militaire française au Mali en 2013 a été accueillie chaudement par les Maliens. Mais après neuf ans, cette présence militaire française est désavouée par les Maliens. Comment une sympathie générale et fervente s’est transformée en hostilité ardente ?

A la demande des autorités de Transition d’alors, l’ancien Président français, François Hollande a déclenché une opération militaire française pour stopper une colonne djihadiste et islamiste qui menaçait Bamako. Une intervention chaudement acclamée par une large partie de la population malienne, qui envoyait en l’armée française et son commandant en chef François Hollande comme des libérateurs.

Et c’est avec exaltation que François Hollande s’est exprimé devant une foule qui l’ovationnait, à Bamako sur la Place de l’indépendance. « Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique… », avait-il lancé. Ainsi Hollande a officialisé la plus grosse opération militaire à l’étranger depuis la guerre d’Algérie. Plus les années passent, plus les Maliens se rendent compte de l’agenda caché de cette présence militaire française et plus le sentiment anti-français prend de l’ampleur.

Comment une sympathie générale et fervente s’est transformée en hostilité ardente ? En dépit de la libération de Gao et Tombouctou. La France était déjà dans un schéma de traitement de Kidal différent de celui mis en œuvre à Gao et Tombouctou. Les officiels français ont martelé que la France n’a pas vocation à soutenir l’armée malienne, à reconquérir une ville malienne tenue par un groupe armé malien qui a des revendications qui datent de très longtemps. La solution armée est impossible, il faut un règlement politique.

L’opération « Serval » qui a laissé place à l’opération « Barkhane » dont sa vocation est de lutter contre le terrorisme dans le Sahel, est incapable d’éradiquer la menace terroriste. Malgré cette présence croissante de la force Barkhane, l’insécurité a atteint son paroxysme dans les grandes agglomérations du Mali. Notamment au centre et le sud du pays où on assiste à un conflit intercommunautaire. Les Maliens se sont demandé avec 5100 militaires français ainsi que des gigantesques moyens (drone de reconnaissance, bombardiers, mirages 2000…) comment la 5e armée la plus puissante au monde n’arrive pas à bout de cette insécurité ? Ainsi les appels aux manifestations et le départ de l’armée française sur le sol malien sont lancés. Le départ annoncé de la force Barkhane, la semaine dernière, est une longue bataille de défiance. L’intervention militaire française n’a pas atteint ses objectifs, si on se réfère à la feuille de route de cette intervention qui était de reconquérir les 2/3 du territoire malien.

Ousmane Mahamane

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DEPART DE LA FORCE BARKHANE

Entre jubilation et inquiétude

 Le départ annoncé de la force a créé un sentiment d’émotion à Bamako et dans les autres régions. Mais à Gao et Tombouctou, c’est l’émoi. Les Maliens sont partagés entre jubilation et inquiétude après le départ annoncé de la force Barkhane.

 

L’Opération Barkhane a débuté en 2014 — DR

Samedi dernier, c’est des milliers de Bamakois qui se sont réunis sur la Place de l’indépendance pour manifester leur enthousiasme après le départ annoncé de la force Barkhane et Takuba du Mali. Au même moment, à Bamako, on fête la victoire du départ des forces françaises. A Gao et Tombouctou, c’est l’inquiétude qui règne dans beaucoup de familles.

Au-delà de l’aspect sécuritaire, ce départ de la force Barkhane a aussi des conséquences économiques. Depuis 2013, Barkhane fait travailler plusieurs dizaines d’entreprises locales comme la meunerie, boulangerie, électricité etc. Avec ce départ beaucoup de gens, surtout des jeunes, vont se retrouver au chômage.

Nous avons connecté quelques jeunes, qui travaillent au sein de la force Barkhane, tous nous ont exprimé leur inquiétude de l’après départ de Barkhane et Takuba.

Mais on doit comprendre que Barkhane n’est pas au Mali pour y rester éternellement malgré qu’elle ait été bousculée à la sortie à un moment donné elle doit partir d’elle-même.

 Ousmane Mahamane

 

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