IBK et le peuple malien honorés par 21 chefs d’Etat et 29 hauts dirigeants

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investiture 2C’est sous une chaleur torride que s’est déroulée la seconde phase de l’investiture du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, le jeudi 19 septembre au stade du 26 mars à Yirimadio. La cérémonie s’est déroulée en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat qui ont fait le déplacement de Bamako pour assister à cette entrée en fonction du nouveau président de la République du Mali, élu avec près de 78% des voix lors du second tour de la dernière élection présidentielle. Après la prestation solennelle de serment du 4 septembre dernier, l’occasion était bonne pour le nouvel homme fort du Mali de communier avec ses compatriotes et de témoigner sa gratitude à tous les chefs d’Etat qui se sont impliqués dans la résolution de la profonde crise que le Mali vient de connaître.

 

Depuis une semaine déjà, Bamako était dans la fièvre de ce grand événement marquant quasiment la renaissance d’un pays meurtri qui a failli être définitivement anéanti de la carte du monde par des hordes de jihadistes, de terroristes venus d’on ne sait où. Heureusement qu’une salutaire solidarité internationale enclenchée par la France de François Hollande, le Tchad d’Idriss Déby Itno et d’autres chefs d’Etats africains a permis de sauver in extrémis le Maliba.

Pour témoigner aux yeux du monde que le Mali revient dans le concert des nations, les nouvelles autorités du pays n’ont pas hésité à mettre les petits plats dans les grands pour ce jeudi 19 septembre. Notre capitale, la cité des trois caïmans a ainsi fait peau neuve à maints endroits : des tronçons de route ont été rénovés pour un montant de 70 millions de nos francs, les terre-plein des artères principales ont subi de nouvelles couches de peinture, nettoyage des places publiques, curage méticuleux des abords de l’aéroport et des hôtels. Bref, la ville de Bamako a tenu à avoir un beau décor pour témoigner son hospitalité aux hôtes du Mali

 Le Mali renaït

Une dizaine de ses hôtes étaient arrivés sur les bords du Djoliba la veille de l’événement, c’est-à-dire le mercredi 18 septembre. Il s’agit de sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc (1er déplacement au Mali d’un souverain du Royaume chérifien depuis 1963), Dénis Sassou N’Guesso du Congo, Moncef Marzouki de Tunisie, Alpha Condé de la Guinée Conakry, Faure Essosimna Gnassingbé du Togo,…

A ceux-là se sont ajoutés hier jeudi en fin de matinée les présidents François Hollande de la France, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, Yayi Boni du Bénin, Ali Bongo Ondimba du Gabon, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Yaya Jammeh de Gambie, John Dramane Mahama du Ghana, Mahamadou Issoufou du Niger, Goodluck Ebelle Jonathan du Nigéria, Idriss Déby Itno du Tchad, George Carlos Foncéka du Cap-Vert, Obiang N’Guema de la Guinée équatoriale… S’y ajoutent plusieurs Premiers ministres et chefs de délégations venus rendre un hommage bien mérité au peuple malien qui vient de très loin.

C’est un accueil populaire des grands jours qui été réservé à tous ces dirigeants dont certains ont été logés dans les grands hôtels de Bamako avant de mettre le cap sur le stade du 26 mars, qui avait été très tôt pris d’assaut par des milliers de Maliens. Si ce stade de 55 000 places n’a pas fait le plein, la chaleur de plomb y était pour quelque chose.

Bien pavoisé avec des banderoles multicolores à dominance vert-jaune-rouge, le stade a enregistré une ambiance riche en sonorités. Les groupes traditionnels, les artistes notamment Fantani Touré, Bako Dagnon, Adja Soumano, Naïni Diabaté, Ami Koïta, etc… crevaient l’écran, posant avec les éléments des forces de l’ordre et avec des journalistes.

Les troupes militaires des détachements français, tchadiens, maliens, les forces de sécurité, les sapeurs pompiers et des centaines de journalistes, reporters, photographes défiaient courageusement les ardents rayons solaires, à la recherche d’images, de sons. Ici et là, les techniciens et cameramen de plusieurs chaînes de télévisions et radios étrangères et nationales s’activaient pour être dans les meilleures positions pour ne rien rater de cette grandiose cérémonie.

De toutes parts, les posters géants du nouveau président de la République étaient ostensiblement et fièrement hissés. Des centaines de militants et sympathisants du RPM, le parti du chef de l’Etat, habillés en blanc avec l’effigie de IBK étaient bien installés dans les tribunes en face de la loge officielle.

On pouvait également noter la présence remarquable de plusieurs mascottes peintes aux couleurs nationales qui faisaient rire les invités. Il faut ajouter à ce décor des milliers de personnes anonymes, simples citoyens qui ont tenu bon depuis les premières heures de la journée pour souhaiter bonne chance au président Ibrahim Boubacar Kéita, dont les défis sont importants pour redonner un nouvel espoir au peuple malien.

Après l’installation des officiels dont le Premier ministre Oumar Tatam Ly et l’ensemble des membres de son gouvernement, ce fut le tour des hôtes de marque de prendre place dans la loge officielle de cet antre du football malien. On notait aussi juste à côté de la loge officielle, la présence remarquable des leaders de la classe politique malienne, dont le challenger malheureux du candidat Ibrahim Boubacar Kéita, Soumaïla Cissé. A ses côtés, Choguel Maïga, Me Mountaga Tall, Madani Tall sans oublier plusieurs autres candidats malheureux à l’élection présidentielle du 28 juillet et 11 août 2013.

Le parcours d’IBK

 Le président de la République, IBK  entrera sur le stade sous les ovations du public et de ses pairs. A bord de son véhicule décapotable de commandement, debout saluant à la manière militaire, les troupes qui lui rendaient les honneurs. Ce passage en revue des troupes était accompagné avec harmonie par la musique de la fanfare militaire. Accueilli par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, IBK a ensuite salué les officiers supérieurs dans une grande bousculade de photographes et autres chasseurs d’images, confrontés à un dispositif sécuritaire envahissant, dont les éléments sont toujours prompts à montrer leurs muscles avec leur dérangeant excès de zèle.

Après l’annonce du programme par le maître de cérémonie, notre confrère Ibrahim Diombélé de l’ORTM et l’exécution de l’hymne national du Mali, l’assistance a eu droit à un film de 5 minutes retraçant le parcours du président de la République.

Né en 1945 à Koutiala, Ibrahim Boubacar Keïta a fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris et au lycée Askia Mohamed de Bamako. Il a étudié à la faculté des lettres de l’université de Dakar puis à l’Université de Paris I- Panthéon Sorbonne et à l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC).

 Militant de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), il devient ministre des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. Quelques mois plus tard, le 4 février 1994, le président Alpha Oumar Konaré le nomme Premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en février 2000. Il préside l’ADEMA-PASJ.

En 2002, il est candidat à l’élection présidentielle. À l’issue du premier tour, il arrive en troisième position derrière Soumaïla Cissé et Amadou Toumani Touré. Il contestera ces résultats mais a appelé ses militants au calme. Après les élections législatives, il est élu président de l’Assemblée nationale.

Candidat en 2007, IBK accuse les partisans d’Amadou Toumani Touré d’utiliser les moyens de l’État et dénonce les tentatives de fraude. Il obtient 19,15 % des voix, se plaçant ainsi en deuxième position derrière le président sortant Amadou Toumani Touré, réélu dès le premier tour. Le 26 juillet 2011, IBK est désigné candidat de son parti à l’élection présidentielle avortée de 2012. Tenue le 28 juillet et le 11 août, la présidentielle 2013 a été sanctionnée par la victoire d’IBK avec 77,6 % des voix. Il a prêté serment le 4 septembre 2013 devant la Cour suprême. Et c’est pour marquer, dans un cadre festif, le début du mandat du nouveau locataire du palais de Koulouba que la cérémonie de ce jeudi a été organisée.

 La France sera encore au Mali

Les interventions lors de cette rencontre mémorable sont celles du président IBK mais aussi de François Hollande de la France, d’Idriss Déby Itno du Tchad, de sa majesté le Roi Mohamed Vi du Maroc, d’Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire.

Si IBK a réaffirmé sa volonté de redonner un nouveau visage au Mali en luttant contre la corruption, en refondant une nouvelle armée “républicaine et forte”, les autres intervenants ont mis l’accent sur les capacités du président malien avant de vanter l’excellente coopération entre le Mali et ces différents pays. La France (à travers ses troupes militaires), a souligné François Hollande, demeurera aux côtés du Mali le temps qu’il le jugera nécessaire.

Bruno D SEGBEDJI

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2 COMMENTAIRES

  1. Ode à la liberté et à la démocratie

    Nous avons longuement et longtemps réclamé un régime politique pluraliste au Mali car nous sommes convaincus que le seul chemin qui peut aider ce pays à sortir la tête de l’eau est la démocratie et l’État de droit.

    C’est à dire un système politique dans lequel le jeu politique reste équilibré entre les acteurs politiques dans la conquête et l’exercice du pouvoir et que le peuple choisit librement ses dirigeants en parfaite connaissance de cause.

    Un système qui donne aux institutions du pays toute leur place dans la societé pour que les lois du pays soient respectées par les citoyens dont les droits sont préservés et les devoirs assumés.

    Nous avons dénoncé avec la dernière énergie les aventuriers du 22 mars 2012 et leur horde d’anarchistes déchaînés en patriotes de la 25ème heure, qui voulaient mettre le grappin sur le système démocratique du Mali en foulant au sol notre constitution plébiscitée par le peuple malien en février 1992.

    Nous avons démasqué et déjoué souvent dans la douleur mais toujours avec persévérance et abnégation les stratagèmes des apprentis sorciers et leur meute de la violence gratuite qui voulaient légitimer l’illégitime et l’illégal au Mali.

    Nous avons été catégoriques face aux rassasiés et agités d’une transition politique inutile et dangereuse pour la paix et la stabilité du Mali et leurs apôtres des régimes d’exception qui ne voulaient pas organiser une élection présidentielle au Mali en juillet 2013 dans l’espoir de faire perdurer cette transition politique qui les arrangeait tant.

    Le pays a traversé 18 durs mois de crise créée de toute pièce par ces aventuriers sans vergogne de l’anarchie et leur cohorte de hors-la-loi invétérés et de la confusion rétrograde pour se faire la poche et les épaules.

    Mais nous avons réussi à faire triompher les idéaux démocratiques et de droit dans la conquête et l’exercice du pouvoir républicain au Mali.

    Mes chers amis quel autre événement mis à part un sommet international d’envergure dont notre pays n’a pas l’habitude d’organiser, peut réunir dans nos murs 40 délégations étrangères, une vingtaine de chefs d’état étrangers avec en prime le président français, le roi du Maroc et bien d’autres?

    La présence massive de nos frères africains aux côtés d’autres hôtes de marque au stade du 26 mars de Bamako, est la plus belle récompense du mouvement démocratique de mars 1991 et une fierté pour tous les martyrs de la révolution populaire pour le pluralisme démocratique au Mali.

    Ces délégations et ces chefs d’état ne sont pas venus au Mali parce qu’on a une armée qui s’est faire des coups d’état ou même qui s’est combattre.

    Non, mes chers amis ils ne sont pas venus parce que nous sommes riches et puissants, loin s’en faut, encore moins que nous sommes faibles face aux islamistes qui faisaient la loi au nord de notre pays.

    L’estime, le respect, l’admiration et l’attachement amical et fraternel dont ont fait preuve, ce 19 septembre 2013 à Bamako, ces délégations de divers horizons à l’encontre de notre pays, est d’abord le fait de notre propre respect de notre propre constitution, du vote massif des maliens les 28 juillet et 11 août 2013, et de l’installation à la tête de notre pays d’un président issu des urnes.

    Oui mais chers amis, ils sont venus parce que nous avons pris le droit chemin, celui de la liberté, de la démocratie et du droit.

    Ils viennent ici témoigner à tous les adaptes de l’anarchie inutile que les peuples du monde n’aiment pas la bêtise et restent attachés aux idéaux de liberté et de droit.

    L’estime retrouvé de nos frères et amis est une mine d’or plus grand que Yatela et Morilla réunis dont on peut facilement capitaliser en gain diplomatique et en intérêt financier et économique pour faire face aux immenses défis de développement de notre pays.

    L’application stricte de la loi en mettant le droit au cœur de nos préoccupations quotidiennes peut facilement nous aider à réduire les tares de notre société qui plombent notre développement et nous permettre d’aller rapidement vers le bien être général et un bonheur commun.

    Mes chers amis, il n’y a pas 36000 manières pour un pays pauvre comme le notre de s’en sortir des griffes de l’ogre.

    Et j’espère très sincèrement que le pays continuera à parfaire ce système démocratique et pluraliste qui garantit l’alternance au sommet de l’État tout en évitant que quelqu’un s’éternise à Koulouba et l’affirmation du droit comme de moyen de régulation de la société et du pouvoir qui s’y exerce.

    Que Dieu Bénisse le Mali.

  2. C’est pas à cause de la chaleur que le stade n’était pas plein. trouves toi d’autres raisons.

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