Pour la première rencontre entre les deux hommes d’Etat, déjà le président français appelle son homologue malien : Ibrahim. Ce dernier aussi lui a retourné la politesse et l’amitié en l’appelant Emmanuel.
Le tout-nouveau président français, Emmanuel Macron, accompagné de Jean-Yves Ledrian, ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, de Sylvie Goulard, la nouvelle ministre des Armées et de certains collaborateurs, a été accueilli le vendredi 19 mai, aux environs de 10 h, très modestement par IBK à Gao, précisément à la base militaire de Barkhane. Ce dernier était accompagné par trois ministres – Affaires étrangères, Défense et Administration territoriale. Il y avait aussi les plus proches collaborateurs d’IBK (le secrétaire général et le directeur de cabinet de la présidence, le conseiller diplomatique…), des membres de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée (Belco Bah, Bajan Ag Hamatou, Karim Keïta).
Après l’exécution des hymnes des deux pays et la revue des troupes, les deux présidents ont fait un tête-à-tête, suivi d’un point de presse. Le président IBK, dans son intervention, a dit à son hôte du jour : « Eternellement, le Mali sera reconnaissant au peuple français de ne l’avoir pas abandonné, de ne l’avoir pas laissé dépecer par l’Internationale djihadiste ». Auparavant, il avait soutenu que « nous avons conscience que, même au nom de la plus importante des dettes de sang, peu de peuples ne volent pas aussi spontanément au secours de ceux qui pourraient avoir besoin d’eux. Voilà pourquoi notre gratitude à l’égard de votre armée est, d’ores et déjà, inscrite dans l’Histoire ».
Pour IBK, le fait que le Mali soit devenu un des principaux théâtres d’opération de l’armée française est une marque d’amitié et de solidarité que « nous concevons comme une créance éternelle de votre peuple sur le nôtre, de vote nation sur la nôtre, nous vous recevons donc, aujourd’hui, avec la gratitude d’un peuple qui sait ce qu’il doit à un ami de la qualité de la vôtre, Monsieur le Président ».
Avec conviction, IBK expliqué que le Mali travaille jour et nuit à éradiquer le terrorisme qui « nous a élus pour ses funestes desseins. Nos nuits sont, toutes, sans exception, hantées par ce mal qui répand la terreur, hantées par la nécessité d’en finir avec ». Le président est bien conscient de l’ampleur de la tâche, laquelle peur, parfois s’apparenter à un « travail de Sisyphe, hélas ! Ceux qui n’ont jamais été confrontés à ce type de guerre asymétrique ont beau jeu de croire que l’on ne fait rien, parce que l’on ne parvient pas à éradiquer définitivement le mal. Ceux qui ne sont pas en responsabilité et rêvent d’y parvenir ont beau jeu de clamer que ceux qui agissent sont défaillants, sous prétexte que la tête de l’hydre ressurgit, alors que l’on vient à peine de la lui couper. »
Enfin, le président de la République a laissé entendre que la victoire ultime, dans cette guerre singulière, sur cet ennemi singulier, passera donc aussi nécessairement par l’éducation et l’emploi des jeunes. IBK a dit l’illustre hôte que « nous y travaillons, et nous savons pouvoir compter sur vous pour y arriver ! ».
Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a expliqué que cette visite entre dans le cadre d’une promesse de campagne, mais aussi, pour réaffirmer la détermination de la France « à vos côtés et au Sahel ». Ensuite, il a insisté sur la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger. Il a dit vouloir continuer une guerre implacable contre le terrorisme, «Ce qui se joue à Bamako, c’est aussi la sécurité de l’Europe. Ce que nos forces ont fait au Mali, aucun pays européen ne peut le faire. Notre détermination est complète. Vous savez que le terrorisme prospère sur la misère. Nous allons donc aider les populations à se développer à travers les infrastructures de transport, l’éducation, la santé… ». En outre, il a déclaré qu’il participera à Bamako, à la prochaine réunion des chefs d’Etat du G5 Sahel, probablement dans la première décade du mois de juin.
Bain de foule à Gao
Après cette étape, IBK est parti à Gao, laissant Emmanuel Macron s’entretenir et déjeuner avec les éléments de la force Barkhane (1600) et les militaires européens travaillant à la MINUSMA.
Dans la cité des Askias, IBK a pris un bain de foule, place de l’indépendance, avant de rejoindre le gouvernorat de la ville. Rapidement, une conférence est improvisée avec la société civile et les forces vives de la ville. Il a apporté le soutien de son gouvernement à la région de Gao. Avant de promettre la construction d’un nouvel hôpital dans la cité des Askias, de réhabiliter la route Sevaré Gao et d’accélérer l’équipement des forces armées et de sécurité.
De retour à l’aéroport de Gao, nous avons coïncidé avec un point de presse d’Emmanuel Macron avec les confrères français, sur la base de la force Barkhane. Nous avons retenu en substance que, le nouveau président français souhaite que les pays menacés par le terrorisme fasse des efforts évidents, sinon, il n’enverra pas les soldats français se faire tuer si les autres gouvernements n’assument pas intégralement leurs responsabilités.
Dernier point du programme, un nouveau tête-à-tête entres les deux hommes, élargi aux collaborateurs. Après, les deux délégations se sont dirigées vers le Falcon de la présidence française. Accolades et poignée de mains chaleureuse entre Ibrahim et Emmanuel. Ce dernier entre dans son avion, le sourire aux lèvres, la main en l’air pour dire au revoir à IBK. C’était beau.
Envoyé spécial à Gao, Chahana Takiou
LE jOURNALISTE VEDETTE DE CNN ANDERSON COOPER DISAIT IL Y A UNE SEMAINE A UN SURROGATE DE D.T.: Meme si Donald Trump faisait doodoo sur sa table, vous alliez y trouver une justification. (Jeffrey Lord would justify if “Trump pooping on his desk”.)
LA MEME CHOSE S’APPLIQUE A CHAHANA
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