L’ambassadeur de l’Ethiopie accrédité dans notre pays, Dr Yeshimebrat Mersha Kassa, avec résidence en Côté d’Ivoire était venu présenter ses lettres de créance au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Elle a profité de cette occasion pour édifier la presse malienne sur la construction du grand Barrage de la Reconnaissance qui oppose son pays à l’Egypte. C’était à la faveur d’un point de presse animé par la diplomate hier mercredi à l’hôtel Massaley sis à l’ACI 2000.
Selon l’ambassadeur éthiopien, Dr Yeshimebrat Mersha Kassa, au cours des dernières décennies son pays a fait d’énormes progrès au niveau socio-économique sortant ainsi des millions de ses habitants de la pauvreté. Cela a été possible grâce a l’application d’une bonne combinaison de politiques et de stratégies de développement qui tiennent compte de l’histoire et de l’économie politique de son pays. Elle a indiqué que son pays s’est aussi inspiré des expériences de développement réussies par d’autres pays dans le cadre de la coopération bilatérale.
Aujourd’hui, la vision de son pays est d’éradiquer la pauvreté et de faire en sorte qu’il atteigne le rang des pays à revenu intermédiaire où les citoyens jouiront d’un niveau de vie décent. C’est pourquoi il a adopté un programme de développement ambitieux afin d’accélérer sa croissance économique et provoquer une transformation structurelle dans les prochaines années. La diplomate a déclaré que c’est dans ce contexte que l’Ethiopie met en œuvre de gigantesques projets d’infrastructure notamment ceux qui stimuleront considérablement sa capacité de production en électricité et contribueront à accélérer sa croissance économique.
L’un de ces projets très importants en raison de sa taille et de son importance symbolique, est le grand Barrage éthiopien de la renaissance qui est en cours de construction sur le Nil bleu. Dr Yeshimebrat Mersha Kassa a soutenu que son pays croit fermement que ce projet a le potentiel d’ouvrir une nouvelle ère de coopération entre les pays riverains du Nil en offrant d’énormes avantages à toutes ces nations.
La diplomate éthiopienne a indiqué que l’accord-cadre du bassin du Nil a été signé jusqu’ici par six des dix pays riverains à savoir le Burundi, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et l’Ethiopie. Quant à l’Egypte, elle a pleinement participé au processus de négociation. Cependant, elle ne l’a toujours pas encore signé évoquant ce qu’elle appelle ses ” droits historiques ” sur l’utilisation des eaux du Nil. Ce qui est incompatible avec le principe internationalement reconnu de l’utilisation équitable et raisonnable des ressources en eau communes.
Faisant l’historique de la construction du grand barrage éthiopien de la renaissance, elle a affirmé qu’il a été lancé le 2 avril 2011 dans une zone peuplée où il existe très peu d’activités économiques. Le Barrage est situé sur le Nil à environ 20 km de la frontière entre Ethiopie et le Soudan. Il s’agit d’un barrage en béton compacté au rouleau BCR en construction dans le but de produire de l’électricité.
Cléophas TYENOU