Après Ouagadougou, notre pays a abrité du 25 au 27 novembre la 3è conférence du forum du réseau de la gauche africaine.
Organisée par le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), la rencontre de Bamako, à l’instar des précédents forums, a été une plate-forme de concertation et de mobilisation des partis de la gauche africaine qui s’investissent pour donner un nouvel élan à la lutte pour l’indépendance et la liberté de l’Afrique, pour de meilleures conditions de vie des peuples africains. L’ouverture des travaux a été présidée vendredi au Centre international de conférences de Bamako par Oumar Mariko le secrétaire général du parti Sadi et président de la commission d’organisation. Elle s’est déroulée en présence de Cheick Oumar Sissoko, le président de Sadi, Amadou Seydou Traoré, vieux militant de l’US RDA et témoin des indépendances du continent, ainsi que d’Ann Margareth Livh, la présidente du Forum international de gauche. Une cinquantaine de responsables de partis de gauche d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine avaient fait le voyage de Bamako. La rencontre a offert l’occasion aux participants de se pencher sur le système économique mondial actuel dominé par le néolibéralisme. Ils ont fustigé la pauvreté qu’engendre ce modèle. Cheick Oumar Sissoko a opportunément rappelé le contexte dans lequel se tient la rencontre de Bamako, un contexte qui voit les pays du nord, les puissances capitalistes et oligarchies financières qui dominent et exploitent le monde, déstabilisés par une redoutable crise dont les conséquences sont l’échec de l’idéologie néolibérale et du capital international.
Selon le président du SADI, l’Afrique qui ploie déjà sous le poids de cette domination, de ces dettes extérieures et des programmes ajustement structurels (PAS) est victime de plusieurs crises qui hypothèquent son avenir immédiat. Il a cité comme exemple la crise de l’Etat inféodé et de la mauvaise gouvernance, la crise de l’éducation, la crise alimentaire, la crise écologique, la pandémie du SIDA, le narcotrafic, AQMI, l’insécurité, les guerres et les conflits. Cheick Oumar Sissoko a mis en cause le silence quasi-total des peuples africains, des forces de gauche et des gouvernements face à la tragédie que connaît notre continent. Pour le président de SADI, la rencontre de Bamako devrait permettre d’unir et de créer des conditions pour que l’Afrique se prenne en charge pour une solidarité agissante entre les forces de gauche les altermondialistes, les nationalistes pour une mobilisation de nos peuples contre l’injustice sociale, la domination des bourgeoisies parasitaires. La souveraineté des peuples sur la gestion de leurs ressources naturelles, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à déterminer librement leur développement économique, social et culturel, restent des questions fondamentales pour les pays africains, a-t-il fait remarquer. Ces derniers ne peuvent atteindre ces objectifs stratégiques que si les partis de gauche accèdent au pouvoir d’Etat, pour appliquer souverainement leur programme. La rencontre de Bamako se veut donc une manifestation majeure répondant à une volonté des formations politiques de gauche de dessiner un projet commun, de jeter les bases d’une fusion politique, idéologique et organique entre toutes les forces de gauche. Le défi pour elles est de donner corps à un modèle d’intégration économique et social en rupture avec le néolibéralisme qui engendre des crises de toutes sortes. La rencontre s’est achevée dimanche.