Fin de Barkhane et Takuba : Pour quelles conséquences sécuritaires ?

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 Barkhane et Takuba ont annoncé officiellement  leur cadre d’intervention militaire dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Après la fin de cette mission militaire, qu’en est-il des autres interventions civilo-militaires et financières du système des Nations unies et autres au Mali et que seront les conséquences de cet isolement ?

 Il s’agit bien sûr des missions d’appuis financiers et techniques  de l’Union européenne dans le cadre sécuritaire et de défense notamment l’Eucap-Sahel, l’EUTM et la Mission de Stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma) dont la sécurisation relève des forces militaires Barkhane et Takuba.

Après le départ des forces Barkhane et Takuba, les missions parallèles (Eucap, Eutm et Minusma), vont-elles accepter d’être sécurisées à leur tour par des mercenaires s’ils existent ou de faire confiance à la capacité des forces armées malienne (FAMa) pour leur sécurité? Très difficilement, bien sûr. Et c’est certain, ces organisations seront peut-être obligées d’annoncer leur retrait dans les jours à venir.

En plus de cela, sur le plan géopolitique, la France a déjà de son côté toutes les forces de pression. A savoir, auprès du Conseil de Sécurité des Nations unies, elle détiendrait le monopole de l’intervention militaire et du système des Nations au Mali. Avec le soutien et la présence de l’Union africaine et de la Cédéao au mini-sommet, la France a toute la garantie d’être soutenue par les deux forces (Cédéao et l’Union africaine).

Le Mali pourra-t-il réellement faire face aux défis de cet isolement avec le seul soutien militaire d’une Russie tantôt privée tantôt étatique ? Malgré toutes les thèses utopiques développées ces derniers temps et en déphasage total avec les réalités géopolitiques, faut-il se lancer dans cette aventure ?

Sans pourtant parler des garanties que prodigue un climat politique stable et sécurisé aux investisseurs internationaux pour les attirer et permettre au Mali de rejoindre le concert des nations. Faut-il s’isoler encore de plus et à quelle fin ?

Koureichy Cissé

 

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1 commentaire

  1. Justement ! Laissez-les s’en aller, et occupez-vous de votre peuple ! A quoi servent des injonctions adressées à quelqu’un qui vous ignore, et qui fera comme il a prévu, en évitant de faciliter la tâche à vos véritables ennemis, les djihadistes ?
    Les dirigeants maliens peuvent donc oublier un peu les Français, pour montrer à leur peuple en détresse, qu’ils ont mieux à lui offrir que des slogans et des communiqués enflammés. Ce serait un cuisant échec, pour cette junte, de transformer le peuple malien en paria des nations ouest-africaines.
    Le président français, Emmanuel Macron, a rejeté de son côté la demande et a mis en garde contre toute atteinte à leur sécurité. “Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité”, a averti le chef de l’État lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles. Le dispositif français va se repositionner au Niger, a-t-il précisé.
    Sans doute parce que ces accrochages verbaux entre les deux capitales sont devenus un fonds de commerce qui sert sûrement la popularité de quelques-uns. Ce retrait était annoncé, attendu. Et l’on aurait cru que ceux qui parlent au nom de la junte se contenteraient d’un tonitruant : « bon débarras ! ».
    Mais, ç’aurait été trop simple. Le communiqué de la junte laisse la désagréable impression qu’il faut à tout prix désigner un coupable, qui aurait violé ses engagements. Comme pour instaurer une tension supplémentaire, susceptible de dégénérer à la moindre petite étincelle.
    Cela devient épuisant de voir ceux qui ont un Etat à diriger, et des devoirs vis-à-vis de leurs peuples, regarder le doigt, pendant que le sage montre la lune.

    En politique, la popularité auprès de son peuple est toujours plus saine et plus durable, lorsqu’elle se fonde sur l’adhésion à une vision, incarnée par un leader, plutôt que sur la détestation d’un ennemi extérieur opportunément trouvé.

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