Fédération du Sahel : un rêve nourri par certains

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, unis dans l’Alliance des États du Sahel (AES), ont formé une confédération en juillet 2024. Une pétition de la société civile appelle à une fédération, avec l’enjeu d’une coopération renforcée, mais des défis de souveraineté et d’intégration.

L’Analyste politique, Pierre Claver Bakoroba Traoré affirme que les pays de l’AES ont tout à y gagner en créant une fédération. Selon lui, « les atouts de cette fédération éventuelle sont immenses par rapport aux limites », même s’il reconnaît qu’il y a des conditions. « En acceptant d’entrer en fédération, il faudrait que nous acceptions de laisser une partie de notre souveraineté », estime l’expert. « Je pense que la constitution malienne le dit », ajoute-t-il. « L’ensemble des trois, c’est quelque chose comme 2,7 millions de kilomètres carrés, si je ne me trompe pas. Ce qui en fait déjà l’État le plus grand en Afrique et certainement l’un des États les plus grands au monde », poursuit l’analyste politique. « En constituant un ensemble fédéral, on sera à même de mieux négocier nos partenariats. Naturellement, il y a des avantages économiques », conclut Pierre Claver Bacoroba Traoré.

Une opportunité économique ?

« Des avantages économiques », c’est possible. Mais il y a des défis à relever pour y parvenir selon Docteur Abdoudaye N’Tigui Konaré. « Ça permettrait d’édifier un marché commun, d’avoir une meilleure exploitation des ressources naturelles. Mais que cela ne tienne, il y a également certains défis à relever », affirme Dr. Konaré. Selon lui, « la dépendance aux financements extérieurs, une rupture de ces financements extérieurs d’un seul coup, pourrait entraîner beaucoup de difficultés pour ces pays ». « Ensuite, le risque d’isolement après une rupture avec la CEDEAO », renchérit l’économiste.

Notons que pour plusieurs experts, les peuples ont déjà pris de l’avance par rapport à l’intégration sociale et économique. Chose qui doit inspirer les autorités disent-ils.

Lire aussi : Lutte contre le terrorisme : l’AES appelle à prioriser les initiatives africaines

Source: https://www.studiotamani.org/