La XVIème édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) se déroule ce samedi au Centre international de conférences de Bamako.
L’EID qui est désormais entré dans la tradition, est un forum annuel qui se tient le 10 décembre, date commémorative de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il fait le point de l’état des droits de l’homme dans notre pays à travers une interpellation des pouvoirs publics par n’importe quel citoyen qui s’estimerait brimé. La démarche entend contribuer de façon active et pédagogique à l’implantation d’une culture démocratique et à l’impulsion d’une politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens. Quatre personnalités étrangères sont invitées à siéger au jury d’honneur de la rencontre cette année : Me Paulette Oyane-Ondo, militante des droits de l’homme, ancien ministre et parlementaire gabonaise, Mme Laurence N’Dadaye, épouse du défunt président burundais Melchior N’Dadaye, le Franco-Malien Hamidou Traoré, inspecteur principal d’hygiène et de salubrité à la mairie de Paris et Khadija Touré, ancienne parlementaire tchadienne et rapporteur des droits de l’homme à Genève. Font également partie du jury d’honneur : Thierno Hady Thiam (AMUPI), Marie Bernard Sangaré (église catholique), Moustaph Cissé (AMDH), Me Moussa Maïga (barreau) et Fatoumata Haïdara de Water Aid.
Au total 96 interpellations, dont la majeure partie concerne le foncier, figurent au menu de cette édition souligne le nouveau président de la commission d’organisation de l’EID, Boubacar Sidiki Samaké. Celui-ci souligne une innovation de taille, cette année : l’organisation d’un atelier de renforcement des capacités des membres de la commission nationale d’organisation sur les critères de classement des interpellations. Les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’Espace font l’objet d’un règlement intérieur fixé par le ministre de la Justice, en charge des droits de l’homme. Actuellement ce règlement intérieur est fixé par un arrêté de décembre 2009 qui définit les organes de l’EID : la commission nationale d’organisation, la commission nationale de dépouillement des interpellations, le jury d’honneur, la commission nationale de suivi des recommandations et le secrétariat. Les citoyens adressent leurs interpellations qui sont retenues pour être lues, classées pour suite à donner ou rejetées. En outre au début de chaque nouvelle édition, le ministre de la Justice fait le bilan de l’édition précédente. L’EID est né le 10 décembre 1994 pendant la deuxième année de la 3ème République. L’idée serait venue du président de la République de l’époque, Alpha Oumar Konaré, qui cherchait un moyen d’instaurer un dialogue direct entre gouvernants et gouvernés. L’engouement suscité par l’exercice lors des deux premières éditions, a conduit à améliorer son organisation, affiner ses objectifs, réfléchir à son fonctionnement. Le suivi des recommandations et des interpellations retenues est certainement la tâche qui doit le plus retenir l’attention dans l’organisation de l’EID. Des résultats concrets obtenus par les interpellations, dépendent, en effet, la crédibilité et la pérennité de l’exercice.