Entre-nous : Quel partenariat bénéfique pour l’Afrique ?

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L’édition 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) a officiellement débuté, hier mercredi 4 septembre à Pékin. Elle prendra fin demain vendredi. Depuis le week-end dernier, plusieurs chefs d’Etat sont présents dans la capitale chinoise pour prendre part à ce sommet qui se tient tous les trois ans.

Au moment où de nombreux chefs d’Etat du continent sont présents en Chine, les ravages environnementaux causés  par des sociétés chinoises en Afrique seront-ils au menu des échanges ?  Les agressions contre les fleuves, cours d’eau et forêts ont été suffisamment documentées ces dernières années, même si les réactions au niveau décisionnel ont été assez timides. Et cela se comprend aisément.

En effet, de nombreux gouvernements africains  veulent ménager le grand partenaire chinois. Lequel, à la différence des occidentaux, se tient à distance de la gestion de leur politique intérieure.

Pour Paul Nantulya du Centre d’études stratégiques de l’Afrique (C.e.s.a) «si le Focac s’est imposé comme un forum unique, il est encore largement façonné par une dynamique donateur-bénéficiaire, dans laquelle les pays africains restent en retrait tandis que la Chine prend l’initiative d’une grande partie de l’ordre du jour. Cela s’explique en partie par les faiblesses de la planification stratégique du côté africain. Alors que la Chine publie régulièrement des documents stratégiques complets sur l’Afrique, tels que les livres blancs de 2006, 2015 et 2021, les pays africains n’ont pas de stratégie cohérente à l’égard de la Chine».

Le Chercheur du C.e.s.a explique que la vision 2035 de la coopération sino-africaine, publiée peu après le sommet de Dakar, «reprend les priorités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (Ua), notamment en ce qui concerne les partenariats de développement, le commerce et l’investissement, la croissance verte, le développement des ressources humaines et l’industrialisation…Curieusement, les pays africains n’ont pas rédigé leur propre document exprimant les intérêts de l’Afrique et expliquant comment la Vision 2035 pour la Chine et l’Afrique pourrait faire progresser leurs plans de développement nationaux», constate Paul Nantulya. Et d’ajouter : « la Chine, en revanche, est très claire quant à ses objectifs. La Vision 2035 Chine-Afrique est alignée sur la propre Vision 2035 de la Chine, qui cherche à consolider le statut de la Chine en tant que grande puissance. Une lecture attentive des deux documents montre que la Chine considère son engagement avec les pays africains comme un moyen de faire progresser sa quête du statut de grande puissance – un moyen d’arriver à ses fins ».

L’Afrique a besoin d’un partenariat plus bénéfique pour son développement. Il appartient maintenant aux dirigeants africains de s’organiser pour préserver ses immenses richesses, dont les autres veulent profiter pour mieux conforter leur position dominante sur la scène internationale.  Ce n’est pas aux dirigeants européens, chinois, russes, américains, coréens, turcs, iraniens ou saoudiens  de défendre l’Afrique mais plutôt ceux qui ont bénéficié de la confiance des populations africaines.

De l’avis du Directeur- pays de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la Rdc et Sao Tomé-et-Principe, Albert Zeufack, qui s’exprimait dans les colonnes de Jeune Afrique, «ce Focac doit être l’occasion de négocier des investissements dans les chaînes de valeur africaines, dans les industries de transformation de produits bruts».

Par Chiaka Doumbia

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