Le Collectif des enseignants volontaires du Mali (Cevm) a organisé un point de presse le samedi 21 novembre 2020 à la Bourse de travail. L’objectif de cette rencontre était de lancer un cri de cœur afin que les nouvelles autorités du Mali les intègrent dans la Fonction publique de l’Etat ou des collectivités territoriales. A défaut de cela, ils demandent qu’on renouvelle leur contrat.
Le Collectif des enseignants volontaires du Mali (Cevm) avait signé un contrat de six (06) mois renouvelable. Les enseignants volontaires ayant voulu répondre à cet appel patriotique ont participé à une formation pré volontaire de cinq (05) jours organisée par les académies, sous la supervision administrative du Centre national de promotion du volontariat (Cnpv).
Le contrat ne liait pas directement les enseignants volontaires au ministère de l’Education nationale, mais au Cnpv, selon Boubacar Pléa, secrétaire général du Collectif.
“Après la formation, nous avons été répartis dans nos établissements respectifs. Après quelques semaines de cours, malheureusement pour cause de coronavirus, les écoles ont été fermées pour être recouvertes le 02 juin à l’issue d’un Conseil extraordinaire de défense. Pendant les semaines de cours, les enseignants volontaires sont arrivés à faire avancer de façon considérable le programme annuel. Nous pouvons dire que c’est en partie grâce aux enseignants volontaires que l’année scolaire toujours en cours a pu être sauvée parce que même après la réouverture des classes, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 étaient toujours en grève, donc nous avons continué à dispenser les cours normalement jusqu’au terme de notre contrat”.
Les difficultés vécues durant les six mois sont, entre autres, la négligence et le refus de certains directeurs d’écoles d’octroyer les certificats de prise de service à certains enseignants volontaires; la manipulation des élèves par certains enseignants grévistes contre les enseignants volontaires; la mobilisation de jeunes de quartiers ou de villages pour perturber le bon déroulement des cours des enseignants volontaires, des menaces et toutes sortes d’humiliation.
Aux dires du secrétaire du Collectif, malgré ces difficultés, ils n’ont pas abandonné leur engagement patriotique car l’avenir de l’école malienne était en cause.
“Pour répondre à l’appel du moment, beaucoup d’entre nous ont déserté les écoles privées, pas pour saboter ou entraver le bon déroulement de la lutte de nos collègues fonctionnaires, mais nous avons pensé qu’il était mieux d’avoir à faire à l’Etat qu’à un particulier. Et puis selon le contrat signé entre les enseignants volontaires et le Cnpv en son article 2 (le volontaire s’interdit d’exercer toute activité rémunérée publique ou privée) ne permettait pas d’exercer une activité autre que le volontariat”, a signalé Bouvacar Pléa.
Aujourd’hui, ils sont égarés et esseulés car ils n’ont plus de contrat avec leurs écoles ou lycées privés. Ils sont plus de 9 000 chômeurs, tous sortis des écoles de formation comme l’Ecole normale supérieure (ENSup), l’Ecole normale d’enseignement technique et professionnel (Enetp) et l’institut de formation des maîtres (IFM) à se retrouver dans les rues. Ils sont en partie des chefs ou des mères de famille.
“Nous lançons un vibrant appel aux nouvelles autorités pour nous intégrer dans la fonction publique de l’Etat ou des collectivités territoriales à défaut de cela, de renouveler notre contrat”, demandent les enseignants volontaires, avant de remercier l’ex Premier ministre, Dr Boubou Cissé, pour l’initiative du volontariat.
Marie DEMBELE