Les 150 milliards de FCFA d’importations maliennes en provenance de la Chine ne représentent que la face visible de l’iceberg de la coopération sino-malienne. Celle-ci touche, à travers l’aide publique au développement et le partenariat public-privé, des domaines aussi vitaux et multiformes que les infrastructures, les télécommunications, l’agriculture, la santé et la formation des ressources humaines. Nous en avons fait un tour d’horizon avec Liu Qi, le Conseiller économique et commercial de l’Ambassade de la République Populaire de Chine au Mali.
Les échanges commerciaux de la Chine vers le Mali ont atteint, en 2010, un volume de 300 millions de dollars américains, soit environ 150 milliards de FCFA. Des échanges qui portent sur le thé, les appareils électroménagers, l’informatique, les médicaments, les produits en plastique, les vêtements, les chaussures et les produits chimiques, la céramique et les produits alimentaires.
Du Mali vers la Chine, les échanges concernent surtout le coton et les oléagineux, en l’occurrence le sésame et l’anacarde. Il faut dire que, s’agissant de l’anacarde, en l’occurrence la noix d’acajou, la demande chinoise dépasse largement l’offre du Mali, une situation qui oblige l’empire du milieu à se rabattre sur le Bénin, le Brésil et les Etats-Unis. Les deux produits sont très prisés en Chine, l’anacarde à cause de l’huile qu’elle donne que les Chinois consomment et qui est réputée être très bonne pour la santé. Quant au sésame, ils le consomment sous forme de gâteau. Au cours de ces deux dernières années, les prix de ces deux produits, notamment l’anacarde ont enregistré une augmentation substantielle. Pour saisir cette formidable opportunité et tenter ainsi d’équilibrer notre balance commerciale avec la Chine, créer des milliers d’emplois, lutter contre la pauvreté et créer de la vraie richesse, le ministère de l’Agriculture doit encourager les paysans à s’adonner à la culture de l’anacarde et du sésame. Une opportunité à saisir au bond si l’on sait que le marché chinois est un grand marché avec 1,3 milliards de consommateurs.
La coopération sino-malienne intègre également l’aide au développement qui embrasse des secteurs aussi vitaux et multiformes que les infrastructures, les télécommunications, la formation des ressources humaines…
Le 3ème pont, qui sera achevé avant le 22 septembre 2011, histoire d’accompagner le 51ème anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, en fait partie. Réalisé sous forme de don, ce pont, à l’allure futuriste, aidera grandement à l’amélioration de la circulation routière à Bamako.
Toujours dans le domaine des infrastructures, deux projets sont en bonne place dans le pipe-line de la coopération sino-malienne. Il s’agit du campus universitaire de Kabala dont l’étude de faisabilité devrait commencer d’ici à un mois et de la résidence qui sera consacrée à la mission médicale chinoise au Mali et qui sera logé au sein de l’hôpital du Mali. Le campus comportera 16 grands bâtiments destinés à l’enseignement et aux laboratoires. La résidence regroupera tous les membres de la mission médicale chinoise, mission éparpillée entre les hôpitaux de Kati, Sikasso et Markala. L’objectif visé étant de faire de l’hôpital du Mali un hôpital de référence à partir du mois d’août 2011 en renforçant ses capacités de prise en charge.
Dans le même ordre d’idée, un lot de matériels médicaux (2 millions de dollars) et un autre de médicaments antipaludiques (560 000 dollars) seront offerts gratuitement cette année au Mali par la partie chinoise.
Deux autres projets, dont les documents devront être bientôt signés (probablement au mois d’avril) portent sur des forages et l’énergie solaire à réaliser au profit de deux écoles de la périphérie de Bamako et un centre-pilote dans le domaine de l’agriculture.
Un autre projet-phare de la coopération sino-malienne est la construction de l’autoroute Bamako-Ségou dont les travaux ont été lancés en octobre dernier. Autre projet sino-malienne à fort impact, c’est celui de la fibre optique dont le financement sera également assuré par la Chine sous la forme de prêt préférentiel à hauteur de 40 millions de dollars (environ 20 milliards de FCFA).
La réalisation de ce projet (avec une sortie Bamako-Gao) confiée à l’entreprise chinoise Huwai, qui fait partie des leaders mondiaux, permettra au gouvernement malien d’améliorer la qualité des télécommunications au Mali, avec des équipements haute sûreté et participera, en particulier, à la démocratisation de l’Internet haut débit dans notre pays.
Last but not least, la coopération entre le Mali et la Chine s’étend également au renforcement des capacités des ressources humaines pour le développement du Mali, des formations qui concernent tous les domaines : industrie, agriculture, santé publique, éducation nationale, douane, pêche, élevage, informatique, sport, administration, gestion gouvernementale, diplomatie…
Yaya SIDIBE
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