Dr. Sadaharu Kataoka, Professeur à l’Université de Waseda, à propos du maintien de la paix en Afrique: « Lors des conflits en Afrique, l’Etat reste un acteur extrêmement important »

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Dans le cadre de la Coopération entre l’Ecole de maintien de la paix (EMP) Alioune Blondin  Bèye  et l’Empire du Soleil levant, une conférence ayant pour thème : “La problématique du maintien de la paix en Asie, la prévention des conflits et le maintien de la paix en Afrique, expérience japonaise” a été organisée hier dans l’auditorium de l’EMP. Elle a été animée par le Dr. Sadaharu Kataoka, Professeur à l’Université de Waseda, venu spécialement du Japon. Selon lui, lors des conflits en Afrique, l’Etat reste un acteur extrêmement important.

En initiant cette rencontre, l’EMP vient, une fois de plus, de renforcer son partenariat avec le Japon qui a débuté en 2008. Le conférencier, Dr. Sadaharu Kataoka, d’entrée de jeu, a fait un aperçu sur l’histoire des relations nippo-africaines. Aux dires de l’orateur, ce n’est qu’à partir des années 60, époque où les pays africains ont commencé à obtenir leur indépendance, que débute l’histoire moderne des relations nippo-africaines, même s’il y avait quelques contacts depuis 16ème siècle. Le premier contact officiel avec l’Afrique, c’était en 1927 où le Japon avait passé un traité du commerce avec l’Ethiopie.

Se penchant sur le thème de la conférence, Dr. Sadaharu Kataoka a affirmé que le Japon s’attache à décrypter la dynamique des conflits armés en Afrique ainsi qu’à prévenir les conflits et à suivre les efforts de médiation et de paix qui tentent d’y mettre fin. Selon lui, le problème de conflits armés est  l’une des plus grandes difficultés auxquelles l’Afrique fait face. “Lors des conflits en Afrique, l’État reste un acteur extrêmement important. Dans ce cas, l’État ne signifie pas une “nation” ni un “pays”, mais cela signifie surtout une partie du groupe qui dirige le pouvoir public”, a-t-il déclaré.

Poursuivant son intervention, il a indiqué que l’amélioration de la gouvernance est nécessaire afin d’éviter la résurgence des conflits. Sur ce point, il a souligné que le Japon participe activement à des programmes en matière de renforcement de capacité africaine du maintien de la paix et de sécurité.

L’objectif consiste, le plus souvent, à développer la capacité et l’efficacité d’une organisation régionale ou sous-régionale en matière de prévention de conflits. Pour ce faire,  le Japon a commencé par soutenir cinq centres pour le maintien de la paix en 2008 (Egypte, Ghana, Kenya, Mali et Rwanda) avant d’étendre son aide à trois autres centres en 2009 (Bénin, Nigeria, Afrique du Sud) à travers le PNUD. En 2010, ce soutien s’est étendu à un autre centre situé au Cameroun et des aides supplémentaires ont été offertes à trois centres (en Egypte, au Ghana et au Mali). Le Japon a également envoyé sept membres des forces d’auto-défense (JSDF) ainsi que des experts civils en tant que formateurs ou personnel de renfort aux centres situés en Egypte, au Ghana, au Mali et au Kenya. Au Cameroun, 720 000 dollars ont été débloqués pour l’EIFORCES en 2010. Au Mali, 2,5 millions de dollars à l’EMP ont été octroyés en 2008 et 600 000 dollars 2010. Trois personnes de SDF(FAD) ont bénéficié de la formation organisées à l’intention des civiles et des militaires. En mars 2011, le nombre total de personnes ayant assisté à des stages de formation financés par le Japon atteignait le chiffre de 1 809 personnes.

“Le Japon compte poursuivre ce soutien en 2011. Il sera encore bien impliqué en Afrique. Le gouvernement nippon a annoncé que le Japon va maintenir les efforts de l’APD en cours visant à atteindre le seuil de 0,7% de RNB. En droite ligne du suivi du TICAD IV, le Japon compte doubler son aide en faveur de l’Afrique.  L’échec de l’Afrique serait un drame pour l’ensemble du monde entier. L’Afrique a un potentiel considérable” a conclu le conférencier.

Le Directeur de l’EMP, le Général de Division Souleymane Y. Sidibé, dans son propos liminaires, a rappelé que cette conférence s’inscrit dans la tradition du partenariat entre le Japon et l’EMP. Une coopération qui date de trois ans déjà. Elle entre également dans le cadre de la formation typique des différents stagiaires qui s’effectue actuellement à l’EMP. 

Selon le Général, l’auditoire s’est élargi, conformément au souhait de la société civile, lors du dernier séminaire sur PSPSDN.  “Le Japon est l’un des plus solides collaborateurs, partenaires financiers et accompagnateurs de l’école. Il intervient dans plusieurs domaines au niveau de cette école notamment dans le cadre du renforcement des capacités par l’acquisition de matériels et la construction d’infrastructures. Il intervient, également, dans le cadre de la formation qui est le rôle fondamental de l’école en contribuant au financement des cours et aussi par l’apport des ressources humaines en finançant la présence des instructeurs étrangers avec une gestion assurée par le PNUD qui est l’opérateur financier du Japon au sein de cette école”, d’ajouter le Général Sidibé.

Par ailleurs, le Général de Division Souleymane Y. Sidibé,  a signalé que dans le cadre de la deuxième extension, c’est-à-dire le volet 2011 des projets de l’EMP, le Japon s’est aussi engagé à financer trois séminaires sur le PSPSDN.

 Bandiougou DIABATE

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