Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions maliennes,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions religieuses,
Mes chers compatriotes Français,
Chers amis Maliens,
Chers amis de la France et du Mali,
Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans les jardins de la résidence de France, pour célébrer ensemble le 14 juillet. Cette célébration, nous l’avons voulu Fraternelle, à l’image de la nouvelle page des relations franco-maliennes qui est en train de s’écrire. Ce 14 juillet sera aussi singulier à plus d’un titre :
D’abord parce que Notre Fête nationale s’inscrit cette année dans un cycle mémoriel du souvenir des deux conflits mondiaux :
Elle ouvre les grandes commémorations du centenaire de la Grande Guerre. La France a ainsi invité tous les pays qui ont été impliqués sur le théâtre européen entre 1914 et 1918 à venir à Paris.
Sur les Champs-Élysées, ce matin, le ministre de la défense, M. Bah N’Daw, représentant le gouvernement malien, a assisté au défilé aux côtés du président Hollande. Une délégation de trois militaires maliens (un porte-drapeau et sa garde) a rendu les honneurs pour ouvrir le défilé. Enfin, quatre jeunes Maliens, âgés de 18 à 25 ans, ont participé au tableau de clôture du défilé.
Ce cycle mémoriel se poursuivra le 15 août dans la rade de Toulon où sera célébré le débarquement de Provence. Un grand nombre de combattants de la seconde guerre mondiale, dont un vétéran malien, seront honorés.
Rendons ce soir un Fraternel et Très respectueux hommage aux 80 000 Maliens qui ont combattu durant les deux guerres mondiales.
17 000 y ont perdu la vie.
Je le dis aux Maliens, je le dis au Président Keïta, dont l’arrière-grand-père est mort pour la France :
– La France ne les oubliera jamais ! –
C’est aussi en pensant à eux qu’au Mali, les militaires de l’opération Serval, ont accompli un travail extraordinaire. Je suis heureux d’accueillir ce soir une trentaine de nos soldats et de saluer leur commandant, le général Marc Foucaud, présent avec moi à la tribune.
Je tiens à féliciter nos militaires pour leur lutte déterminée contre le terrorisme.
Je tiens à rendre hommage à ceux qui ont payé le prix du sang. Mes pensées vont aussi à leurs familles, à leurs proches.
Succèdera à l’opération Serval, vous le savez, l’opération Barkhane, destinée à lutter contre le terrorisme sur l’ensemble du Sahel. Cela conduira à une légère réorganisation de notre dispositif actuel, qui devient régional, car la menace est régionale. Sur nos 3.000 hommes, plus de 1.100 resteront au Mali, à Gao et partout où ils seront nécessaires au Nord, sous la forme de détachements de liaison auprès de la MINUSMA et des FAMAs.
Nous accueillerons après demain à Bamako le Ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui s’exprimera sur ce sujet.
Mais je voudrais l’affirmer ce soir avec Force : la France du 11 janvier 2013 reste et restera aux côtés du Mali aussi longtemps que le Mali le souhaitera !
Je voudrais également associer à cet hommage les Français et les Françaises qui servent pour la Paix au Mali : nos militaires d’EUTM, dont le chef, le général Rudkewicz est présent à la tribune ; les militaires et les civils de la MINUSMA, dont un des chefs, le général Thiebault est aussi présent à la tribune ; enfin, les militaires et les policiers de la Mission de Coopération de cette ambassade, que je remercie pour leur travail exceptionnel.
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Vous l’avez constaté sur vos invitations, j’ai souhaité également que ce 14 juillet soit placé sous le signe du développement. Le développement est en effet la « clé stratégique » de la stabilité et de la prospérité du Mali : d’ici 15 ans, la population du Mali aura doublé et celle de Bamako aura triplé.
La France, son administration et ses entreprises, sont prêtes à accompagner le Mali sur ce chemin.
2013 a été pour l’AFD une « grosse année » : son portefeuille constitué de 35 projets a fait l’objet d’une révision générale, en concertation avec les partenaires maliens. 14 nouveaux concours ont été octroyés, pour un montant total de 62 millions d’euros.
La France a, également, « effacé la dette monétaire » du Mali.
Les priorités de l’année 2014 seront l’appui aux activités productrices, aux secteurs de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’énergie, de l’éducation, de la gouvernance, et un appui spécifique aux régions du Nord. Ces priorités ont été choisies avec le Mali. Elles respectent la planification malienne, au sein de laquelle elles s’inscrivent totalement.
Plusieurs projets concrets débuteront en 2014 parmi lesquels figurent des interventions en faveur de la Santé des populations des régions de Gao et Tombouctou, la construction de deux centres de formation professionnelle dans les métiers para-agricoles, la construction de nouveaux lycées à Gourma Rharous , Djénné, Barouéli, Tominian, des installations d’eau et d’énergie en pays Dogon, et aussi la construction emblématique de la centrale de Kabala, qui permettra la desserte en eau potable d’un million d’habitants de Bamako d’ici 2018.
La France, vous le savez, contribue également à hauteur de 18% au Fonds Européen de Développement, soit 72 Milliards de Francs CFA sur la période 2014-2020.
Ces sommes importantes sont le produit de l’impôt des Français. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place la transparence totale de notre aide. Vous saurez où va notre aide, à l’euro près. Nous le devons aux contribuables français. Nous le devons à nos amis maliens.
Enfin, la mise en œuvre des orientations et initiatives de l’aide française sera valorisée par l’élection en 2014 de la France dans la troïka élargie des PTF, dont elle sera chef de file en 2015.
Mais « ensemble pour le développement », au-delà des chiffres, c’est aussi la mobilisation des entreprises françaises. Ces entreprises, viennent au Mali avec trois axes stratégiques :
– D’abord « se marier avec des entreprises maliennes » et employer des Maliens, avec comme objectif de faire retomber les bénéfices sur tous.
– Ensuite, rester aussi longtemps que nécessaire. C’est donc un partenariat sur la durée qui est proposé, avec établissement d’expatriés.
– Enfin, faire certes des bénéfices, aucune entreprise n’investissant pour perdre de l’argent, mais se montrer raisonnable dans ce domaine.
14 juillet du souvenir, 14 juillet du développement, mais aussi 14 juillet de l’excellence.
L’excellence, c’est d’abord celle de la communauté française, qui aime ce pays. Je vous le dis ce soir avec sincérité : si j’ai une fierté c’est celle d’être l’ambassadeur d’une telle communauté, avec ses responsables d’entreprises, ses retraités, ses « Français d’Afrique », ses Français « mélangés » aux Maliens, et ses associations, souvent au service des plus humbles…
Mes chers compatriotes, je salue votre courage et votre dynamisme. C’est vous qui faites vivre et prospérer l’image de la France au Mali et l’amitié Franco-malienne.
Cette amitié franco-malienne, elle est profonde, et j’ai le sentiment qu’elle a de belles années devant elle. J’ai aussi l’immense espoir qu’elle marque le renouveau de la relation entre la France et l’Afrique, ce renouveau que tous ceux qui aiment l’Afrique attendent.
L’excellence, ce sont aussi les bacheliers de la promotion 2014 du Lycée Liberté, présents ce soir : 65 reçus sur 70 candidats soit 92.8% de réussite, avec 46% de mentions. Bravo, mais aussi félicitations aux enseignants et aux parents ! J’ai le plaisir d’accueillir ce soir avec moi les deux mentions « Très bien » à la tribune :
Hadid Zoubida
Leïla Koumaré
Nous avons aussi le plaisir d’accueillir ce soir d’autres représentants de l’excellence malienne : 10 élèves du Prytanée militaire de Kati. Chaque année, cette ambassade invitera au 14 juillet des élèves méritants d’un lycée malien. Car il y a de l’excellence éducative au Mali, et ce n’est pas mon ami Abdloulah Coulibaly qui me contredira. Sachons ensemble la développer.
L’excellence c’est aussi cette ambassade, son Consulat Général, son AFD, son SCAC, son IFM, son IRD, son CMS et son OFII, dont les agents font un travail formidable. J’avais du reste proposé à mes collègues de ne reprendre le service que vers 10h00 demain matin. Sachez qu’ils ont refusé, notamment car des rendez-vous avaient été pris : des Maliens attendent demain matin des visas, des Français attendent des documents d’identité…
L’excellence, c’est aussi des personnalités du Mali élevées dans les Ordres nationaux et ministériels cette année : parmi elles, Mme Awa Diarra, et M. Jean-Luc Bohé, chevaliers de l’Ordre National du Mérite, M. Cyril Achkar, chevalier du Mérite agricole, M. Samuel Sidibe, Commandeur des Arts et Lettres, M. Salia Malé, chevalier des Arts et Lettres.
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Mes chers amis, je vous souhaite de passer une soirée inoubliable. Car un 14 juillet, c’est aussi une fête populaire, un 14 juillet c’est aussi de la musique, un 14 juillet c’est aussi un bal populaire…
Mais avant de lancer les festivités, j’ai un devoir agréable à effectuer : celui de remettre les insignes de la Légion d’Honneur à un grand malien, représentatif de l’excellence malienne : M. Salif Keïta.
M. Salif Keïta, cher Maitre, il y a au moins trois bonnes raisons pour la France de vous honorer en ce lendemain de finale de la coupe du monde :
La première c’est que vous êtes ce qu’on appelle une « légende vivante ». Vous êtes au Panthéon des joueurs de football avec Pelé, Cruyff, Kopa, Platini, Maradona et Zidane…
Votre palmarès parle de lui-même : vous avez été Finaliste de la Ligue des champions de la CAF en 64, Triple vainqueur de la Coupe du Mali en 64, 66, 67 ; Finaliste de la Ligue des champions de la CAF en 66 ; Triple champion de France en 68, 69, 70 ; Vainqueur de la Coupe de France en 70 ; Triple vainqueur du Trophée des champions en 67, 68 et 69 ; Vainqueur de la Coupe du Portugal de football en 78 ; Finaliste des Jeux africains en 65 ; Finaliste de la Coupe d’Afrique des nations en 72. Vous avez été Ballon d’or africain en 70, Soulier d’Argent Européen en 72 et meilleur joueur étranger du championnat de France en 68. On ne compte plus le nombre de buts que vous avez marqué… Et le réalisateur guinéen Cheik Doukouré s’est même inspiré de votre vie pour son film Le Ballon d’or en 94.
La deuxième raison c’est que vous êtes un « pont » entre la France et le Mali : vous avez fait les beaux jours de Saint Etienne puis de Marseille. En France, un stade porte votre nom, et des rues également. Votre surnom – « la panthère noire » – a inspiré l’équipe de Saint-Étienne pour le choix de sa mascotte. Et nombreux sont parmi l’assistance ceux qui ont entendu pour la première fois les mots « Malien » et « Mali » à l’évocation de votre nom. Vous êtes – également – une légende vivante du football français… et aussi, si je peux me permettre l’idole des chauffeurs de taxi d’Orly, et l’inspirateur du refrain d’une chanson « Taxi ! Taxi ! Emmenez-moi à Geoffroy Guichard »
…
Enfin, dernière raison et non la moindre, vous êtes un « Grand Malien » : vous auriez pu rester en France et y couler des jours heureux. Vous avez fait le choix de retourner au pays et de vous y investir. Vous avez été président de la Fédération malienne de football. Vous avez créé le « centre Salif Keïta » dont sont issus bien des joueurs de l’équipe nationale, et vous avez bâti un hôtel en bord de fleuve, « l’hôtel du Mandé ». Vous avez en quelque sorte « rendu au Mali ce qu’il vous a apporté »
M. Salif Keïta, la France est fière d’honorer ce soir une légende vivante du football mondial, un « pont » entre la France et le Mali et un « Grand malien ».
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Je vous remercie de votre attention, et je vous souhaite, à toutes et à tous, un excellent 14 juillet 2014.
Vive le Mali
Vive la France
Vive l’amitié franco-malienne
POURQUOI M. Gilles Huberson, Ambassadeur de France N´A PAS NOMME KIDAL DANS LE PROGRAME DE L´AIDE DE LA FRANCE AU MALI EST CE QUE C´EST LE PRESAGE POUR L´AUTONOMIE DE KIDAL CHERS DIRIGEANTS MALIENS AYEZ LE BON SENS DE L´ANANLYSE
CA SOUS ENTANT QUE LA FRANCE A UN PROGRAME AVEC LE MNLA
MALIENS FAITENT ATTENTION ET SOYER VIGILENTS!!!
SALUT
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