“Monsieur le président du Mali, vous venez à l’instant de remercier la France à travers ma personne, à travers le gouvernement ici représenté. J’y suis sensible. J’en suis fier. Mais à mon tour d’exprimer au peuple malien toute ma gratitude pour son accueil exceptionnel.
Oui, c’est vrai, j’ai pris une décision grave le 10 janvier d’engager les soldats français avec les soldats maliens. C’était l’appel que m’avait lancé le président Traoré. C’était le devoir de la France qui agissait au nom de la communauté internationale avec le soutien des pays européens dans le cadre des Nations Unies. Oui, nous devions être là parce ce qu’il était important de combattre, c’était le terrorisme. Le terrorisme ici au Mali, le terrorisme en Afrique de l’Ouest, le terrorisme partout. Agissant ainsi, la France était à la hauteur de son histoire, de la République, des droits de l’Homme et donc de la démocratie.
Depuis cette date du 10 janvier, de l’intervention de la France, ville après ville, village après village, les armées du Mali et de la France appuyées par les pays de l’Afrique de l’Ouest rendent enfin au Mali son unité, son intégrité et sa force.
Oui, le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n’a pas encore été vaincu. Je veux saluer devant vous le sacrifice des soldats maliens. Je pense aussi au commandant Damien Boiteux, mort pour la liberté et dont je m’honore de dire que, ici, beaucoup de parents maliens ont appelé leur enfant Damien en souvenir du sacrifice qui fut le sien.
La France est à vos côtés, non pas pour servir, je ne sais quel intérêt, nous n’en avons aucun, non pas pour protéger telle ou telle faction, ou pour tel ou tel parti du Mali… Non, nous sommes à vos côtés pour le Mali tout entier et pour l’Afrique de l’Ouest. Nous nous battons ici pour que le Mali vive en paix et en démocratie. Et vous avez donné la meilleure des images aujourd’hui avec votre chaleur, avec votre ferveur mais aussi avec votre douleur pendant tous ces mois où le fanatisme a sévi dans le nord du Mali.
Nous nous battons en fraternité, Maliens, Français, Africains parce que moi je n’oublie pas que lorsque la France a été elle-même attaquée, lorsqu’elle cherchait des soutiens, des alliés, lorsqu’elle était menacée pour son unité territoriale, qui est venu alors ? C’est l’Afrique, c’est le Mali. Merci, merci au Mali. Nous payons aujourd’hui notre dette à votre égard.
Mais je vous l’ai dit, le combat n’est pas terminé. Les groupes terroristes sont affaiblis, ils ont subi de lourdes pertes mais ils n’ont pas disparu. Alors qu’avons-nous à faire ? Continuer, poursuivre. Et la France restera avec vous le temps qu’il faudra c’est-à-dire le temps que les Africains eux-mêmes prendront à travers la Misma pour nous suppléer, pour nous remplacer. Mais jusque-là, nous serons à vos côtés, jusqu’au bout, jusqu’au nord Mali.
Mais je vous l’avoue aussi, parce que c’est le respect que je vous dois, la France n’a pas vocation à rester ici au Mali, parce que ce sont les Maliens eux-mêmes, les Africains qui assureront la sécurité, l’indépendance, la souveraineté. C’est ainsi que je conçois les relations entre la France et l’Afrique. Le respect, la démocratie, la transparence. C’est vous maintenant qui allez porter votre destin.
Je m’exprime ici devant le monument de l’indépendance, pour rendre hommage à votre histoire mais aussi pour vous dire que votre pays va connaître une nouvelle indépendance qui ne sera plus, cette fois, la victoire sur le système colonial mais la victoire sur le terrorisme, l’intolérance et le fanatisme. Voilà votre indépendance.
La France est aux côtés du Mali par ses soldats mais elle est aussi aux côtés du Mali par son aide, par son soutien. Nous avons décidé d’être à vos côtés pour vous accompagner dans le redressement économique ; dans la renaissance de vos services publics, pour l’éducation, la santé, la sécurité. Nous contribuerons à la réédification des sites culturels maliens.
Nous ne serons pas seuls à le faire, l’Europe est à vos côtés. La communauté internationale est avec vous, l’Unesco représentée par sa directrice générale est là aussi parce que nous ne pouvons pas accepter ce qui s’est passé à Tombouctou : des lieux saints qui ont été hélas souillés, des monuments qui ont été profanés, des documents historiques qui ont disparu… Nous les reconstituerons avec vous. Parce que c’est le patrimoine du Mali mais aussi parce que c’est le patrimoine de toute l’humanité que vous avez en charge. Je connais les souffrances qu’a provoquées l’occupation des villes du nord du Mali.
Ceux qui se sont associés aux groupes terroristes devront répondre de leur crime. Devant la justice, il ne doit pas y avoir d’impunité pour ces actes. Mais c’est à la justice malienne, à la justice internationale, à la Cour pénale de faire en sorte qu’il puisse y avoir la juste sanction de ces crimes. Mais la justice n’est pas la vengeance. Ce n’est pas l’exaction. Aucune souffrance ne peut expliquer le pillage ou une exaction. On ne répare par une injustice par une autre injustice. Vous devez être exemplaires. Vous êtes regardés par toute la communauté internationale. Oui, nous devons châtier les criminels, les terroristes mais nous devons le faire, vous devez le faire avec le respect des droits de l’Homme, ceux-là même qui ont été bafoués, floués par les terroristes.
Dans cet esprit de confiance à l’égard du Mali, je sais l’effort qu’il reste à faire : retrouver l’intégrité territoriale de tout le Mali. Aucune ville, aucun village ne doit être occupé par les terroristes et échapper à la souveraineté du Mali.
Oui, nous avons aussi à engager ce processus de sécurité par la Misma, par les forces africaines. Oui, vous avez à faire la transition politique, la démocratie, les élections. Faites de belles élections au mois de juillet. Montrez à toute l’Afrique, à tout le monde que le Mali est un exemple et faites en sorte que la France puisse se dire que ce que vous faites ici au Mali méritait bien le sacrifice de nos soldats.
Ce qui se joue aussi, c’est la relation entre l’Europe et l’Afrique. Nous avons besoin de nos deux continents ensemble pour assurer l’avenir. Nous avons besoin de la communauté internationale, nous avons besoin des aides qui viendront de partout pour vous. Et puis nous avons besoin de la France et du Mali unis, ensemble, les deux peuples qui se retrouvent dans les mêmes fondements, dans les mêmes valeurs.
J’ai parlé aux Maliens qui vivent en France. Je leur ai promis que je viendrai ici à Bamako pour leur dire, pour vous dire que ce que nous avons à faire ensemble est plus grand que nos deux peuples, c’est de montrer que le terrorisme peut être vaincu, que la démocratie peut prévaloir et que les droits de l’Homme valent partout, sur tous les continents et que nous sommes, les uns les autres, unis par le sang versé, unis par la décision que nous avons prise ensemble, unis avec les Nations unies, unis ensemble.
Faites en sorte, amis Maliens de réussir jusqu’au bout votre nouvelle indépendance. La France est avec vous. La France est à vos côtés. La France est fière de vous.
Et moi, je veux ici vous dire que je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique. Parce que, à un moment, une décision doit être prise, elle engage la vie d’hommes et de femmes. Cette décision, je l’ai prise au nom de la France. Cette décision, elle honore la France et à travers les clameurs, la ferveur, le soutien que vous m’apportez, c’est à toute la France que vous donnez votre plus grand hommage.
Merci peuple malien. Vive le Mali. Vive la France. Vive l’amitié entre le Mali et la France”.
Merci
je ne comprends pas comment le president malien felicite la france alors que ces la cause de tous nos problems.dites moi quesque la france a t’elle fait de biens pour le mali et les autres pays africains si ce n’est pas la colonisaton.il faut qu’il arete leur hypocrisie la france ou l’europe nes pas partenaire du mali ou de l’afrique ils sont la que pour suivre leurs interets.pourquoi la france ne parle pas de l’or du mali qu’il exploite depuis des annees ou donc est passer tout l’or exploiter depuis des annees .je demande au peuple africain d’ouvrir ces yeux l’europe nes pas l’ami de l’afrique/
allez vous en de chez nous.
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