Diplomatie : Ouaga, Conakry et Bamako main dans la main

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Le trio a appelé jeudi dernier à la levée de sa suspension des instances de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union Africaine (UA) afin de mieux faire face aux réalités internes de leurs pays respectifs au sein des instances régionales.

Depuis le Burkina, les trois juntes militaires d’Afrique de l’Ouest ont convenu de mutualiser leurs efforts à travers des initiatives communes pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions. En ligne de mire la Cedeao et l’Union africaine, où ils furent suspendus après la prise du pouvoir par les militaires,  en août 2020 au Mali, septembre 2021 en Guinée et depuis janvier 2022 au Burkina Faso.

Face au refus de ces transitions d’organiser des élections à court terme, la Cédéao a multiplié les sommets, les missions et les pressions pour écourter leurs délais. Le Mali et la Guinée furent soumis à des sanctions mais n’ont rien lâché prise et le Burkina y échappa en alliant

Coopération avec la Cedeao et Wagner.

Si le trio transitionnel d’Afrique de l’Ouest met en avant la menace djihadiste pour appuyer sa demande de réintégration dans les instances continentales, il entend s’unir militairement pour faire face au joug terroriste. Des mises au point faites par la cheffe de la diplomatie burkinabée Olivia Rouamba, accompagnée du malien Abdoulaye Diop très en vue et du guinéen Morissanda Kouyaté, un fin diplomate. Ils partagent la perception commune d’une non prise en compte des causes profondes et complexes des renversement de régimes qu’ils appellent «changements politiques». «Ces sanctions touchent des populations déjà meurtries par l’insécurité et l’instabilité politique, privent la Cédéao et l’Union africaine de la contribution des trois pays, nécessaire pour relever les défis majeurs, et portent atteinte à la solidarité sous-régionale et africaine qui constitue le principe cardinal de l’intégration, de la coopération régionale et continentale », peut-on lire dans leur communiqué conjoint. 

Il faut noter que les Assises de Ouagadougou ont eu lieu dans un contexte marqué par la visite au Mali du puissant ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis d’appuyer la zone sahélo-saharienne. Seulement voilà : la Russie lorgne aussi du côté des pays riverains du Golfe de Guinée, ce qui pourrait chambouler la géopolitique de la région.

 

I KEÏTA 

 

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