Difficile relation entre Maliens et Sénégalais : Pourquoi cette haine féroce ?

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Le Mali et le Sénégal sont deux pays frères limitrophes partageant de nombreuses valeurs sociales. Au delà, des entités étatiques des deux pays, les populations Maliennes et Sénégalaises partagent de nombreuses choses et sont implantées un partout à travers le Sénégal (des Maliens) et à travers le Mali (des Sénégalais).

Un petit tour dans les quartiers de Bamako suffit de rendre compte de la représentation Sénégalaise au Mali et pareille à Dakar ou une forte colonie Malienne y réside. Malgré, ce rapport d’échange entre les populations, une haine féroce continue de manger a grande bouchée les rapports entre les deux pays.

Pourquoi alors cette haine entre ces deux pays qui avaient pourtant entrepris des choses importantes ensembles dans un passé récent ? Pour mieux comprendre ces rapports, il nécessite de remonter le temps pour faire un bref rappel de cette partie de l’histoire que nous avons en commun.

En effet, c’est lors du congrès de Bamako du 29 au 30 Décembre 1958 que les représentants du Sénégal, du Soudan Français (actuel Mali), du Dahomey (actuel Bénin) de la Haute Volta (actuel Burkina) ont mis en place un plan en vue de la création d’une fédération. Ils se sont convenus de lancer les procédures parlementaires pour la réunion d’une constituante fédérale le mois suivant. Et comme prévu, le mois de janvier 1959, la fédération du Mali est née.

Le même mois de Janvier, la constitution  de la fédération d Mali est ratifiée par le Soudan Français et le Sénégal, mais en même temps la Haute Volta et le Dahomey faisaient défection avec la main invisible de la France. Il fallait alors attendre le 4 avril pour voir l’élection de Modibo Keita président du gouvernement de la fédération et le choix de  Mamadou Dia comme vice-président et 4 Ministres des deux pays composaient le gouvernement fédéral.

Après plusieurs négociations, le président Modibo Keita convoqua un conseil extraordinaire le 19 Août 1960 dans la soirée pour empêcher la sécession du Sénégal, à ce conseil, un seul ministre sénégalais était présent. Et Mamadou Dia est déchargé de la défense. La réponse sénégalaise ne tarde pas venir, car le lendemain, soit le 20 Août 1960, le Colonel Soumaré est arrête par la garde républicaine du Sénégal.

L’assemblée est convoquée. Elle vote en pleine nuit l’indépendance du Sénégal. Le lendemain, Modibo Keita et les représentants maliens présents à Dakar sont raccompagnés à la gare et quittent le pays.

A la lumière de ce petit rappel, nous comprenons que la séparation des deux pays ne s’est pas faite sur une bonne note. Mais c’était il y’a plus de 50 ans et tout le monde a compris que cette séparation difficile a été machiavéliquement orchestré par la France. Alors pourquoi continuer dans cette même haine malgré le temps ? Quel intérêt avons-nous aujourd’hui a continuer ce combat alors que les choses ont change depuis ?

Au lieu de se battre pour une compréhension et une coopération entre le Mali et le Sénégal et surtout des populations, les autorités des deux pays s’adonnent plutôt à des campagnes de haines et de provocations à travers des rassemblements culturels ou sportifs organisés ça et la entre le Sénégal et le Mali. Je me rappelle du bout des doigts des consignes des autorités du Basket-ball Sénégalais lors de la finale de l’AFROBASKET Féminin de 2007 à Dakar.

J’y étais ce jour dans la salle Marius N’Diaye de Dakar pour constater cette haine gratuite envers des frères. J’étais présent aussi dans la salle de Basket-ball du Stade du 26 Mars de Bamako en 2011 lors de l’AFROBASKET féminin ou des Maliens offensaient des supporters Sénégalais pourtant venus du Sénégal avec des propos «On va se venger de ce que vous nous avez fait a Dakar en 2007… »

Quelques mois après le monde entier a été témoin de ce qui s’est passe lors de la finale du Tournoi UEMOA a Dakar ou le Mali et le Sénégal s’étaient retrouvé en finale.

Après ça sera quoi ? Il est grand temps que les autorités politiques et administratives des deux pays arrêtent leur mascarade diplomatique pour mener des actions en vue d’une coopération et d’une intégration sincères entre les populations. En tout cas l’histoire retiendra chaque acte posé !

 

Moussa KONDO

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