Développement local au Mali : La Coopération suisse montre la voie à suivre

0

Du 16 au 18 juin 2014, le bureau de la coopération suisse a organisé une visite de terrain dans la région de Sikasso. L’objectif de cette visite était de partager avec les journalistes les exemples de développement rural réussis qu’elle a expérimenté de connivence avec les autorités régionales dans cette région dans les domaines suivants : le renforcement des capacités institutionnelles des autorités locales, l’éducation et la formation professionnelle. 

 

Après dix ans de pratique en matière de décentralisation, le développement rural constitue un véritablement goulot d’étranglement pour notre pays. Et pour cause : la viabilité économique des collectivités territoriales demeure toujours un casse-tête pour les autorités locales, faute de l’absence ou de mauvaise préparation des plans de planification du développement des collectivités et de la faible participation des citoyens dans le processus de la décentralisation. Pour aider notre pays à pallier à cette insuffisance, la Direction du Développement et de la Coopération suisse veut montrer la voie à suivre à l’Etat malien en imprimant sa marque dans la région de Sikasso. Pour ce faire, de connivence avec le conseil régional, elle a expérimenté à Sikasso des projets collectifs de développement rural que les journalistes sont partis constatés de visu sur le terrain.

La première étape de cette visite a consisté à aller constater le travail abattu par la Coopération suisse en vue de renforcer les capacités du Conseil régional de la région  en termes de planification, de suivi et de coordination du développement rural. Au cours d’une conférence débat organisée pour la circonstance au siège du Conseil, le lundi 16 juin 2014,  la délégation a été édifiée sur la vision territoriale de développement et de la planification des potentialités agropastorales de la région de Sikasso à l’horizon 2035. Un profil qui lui permet aujourd’hui facilement de recevoir, en plus des appuis de la Direction du Développement et de la Coopération suisse, des contributions spéciales de l’Etat et d’une quinzaine de partenaires techniques et financiers pour conduire ses programmes annuels. Selon le Président du Conseil régional, Yaya Bamba, tout cela a été rendu possible grâce à la Coopération suisse qui a doté les autorités régionales des compétences techniques en matière de gestion stratégique du développement régional avec des outils innovants tels que : le schéma directeur de l’aménagement du territoire, plan stratégique de développement régional, une politique de promotion des filières porteuses d’emplois.

Pour le Directeur résident de la Coopération suisse au Mali, Mirko Manzo, l’initiative vise à montrer la voie à suivre à l’Etat malien et aux autorités locales à travers quelques exemples réussis en matière de coordination de l’aide au développement rural en la rendant plus efficace. « Le profil de la Direction du Développement et de la Coopération au Mali dans le domaine de la gouvernance est celui d’une coopération proche du terrain valorisant l’innovation et la prise de responsabilité des acteurs décentralisés dans le développement local et national », a dit M. Manzo.

 

Le développement de l’économie rurale comme fer de lance

Consciente que la bataille de la décentralisation se gagnera à travers ledéveloppement de l’économie rurale, la Coopération Suisse s’est engagée aux côtés des populations de Loulouni à donner un coup de fouet à l’économie dans cette localité. Pour relever ce pari, elle aide les populations à développer leurs filières d’activité. C’est dans cette dynamique que la coopération a aidé la localité dans l’aménagement de sa plaine et la réhabilitation de son marché transfrontalier où la délégation a visité, le 17 juin 2014. La visite a commencé par le marché en fin de construction. « Battu sur une superficie de 60 hectares et financé à coût de 320 millions de FCA par la Coopération suisse, ce marché permettra de desservir plusieurs pays voisins tels que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Sénégal en augmentant les recettes de la commune », explique le maire de la commune de Loulouni, Youssouf Coulibaly. Avant de dire que les conditions inadéquates du marché, qui joue un rôle déterminant dans l’économie de la commune, avaient réduit la rentabilité économique des habitants de Loulouni.

L’occasion a aussi été saisie par la délégation pour se rendre sur la piste rurale de Loulouni reliant Nibougou à la frontière burkinabaise Wéléni que la Coopération envisage de bitumer pour rendre plus fluide les échanges commerciaux entre les deux pays. Auparavant, elle s’était rendue sur la plaine de Loulouni qu’elle a aménagé à plus de 90 millions de F CFA. Réalisée sur une superficie de 62 hectares en 2005, cette plaine accueille aujourd’hui 228 exploitants pour une quantité de production dont la valeur est estimée à plus de 22 millions de F CFA par semaine. Au-delà, elle permet de maintenir actifs ses exploitants durant toute l’année.

Sur un tout autre plan, la délégation s’est également le 18 juin 2014 dans le village de M’Pièguèla situé à 7 km de Nièna où elle a visité le centre de la pédagogie du texte.  Mis en place par le Conseil régional  de Sikasso, en collaboration avec la Coopération Suisse, ce centre permet aujourd’hui d’apprendre aux paysans non scolarisés à lire et à compter.

Auparavant, le directeur résidant de la Coopération Suisse avait participé au lancement officiel de la phase IV du Programme d’Appui à la décentralisation de l’Education à Sikasso. Selon le gouverneur de Sikasso, Mahamadou Diaby, ce programme contribuera à l’amélioration de la gestion décentralisée de l’éducation à Sikasso. Rappelons que le programme visera en plus de la région de Sikasso, deux cercles de Tombouctou et deux cercles de Mopti.

Youssouf Z KEITA

Envoyé spécial à Sikasso

 

Commentaires via Facebook :