Le 26 décembre 2013, le Premier Ministre japonais Shinzo Abe, faisant fi de la ferme opposition des pays asiatiques, est allé ostensiblement se recueillir au Sanctuaire Yasukuni où sont honorés 14 criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale. Cette visite a lancé un défi flagrant à la justice historique et à la conscience humaine. Le gouvernement et le peuple chinois expriment leur vive indignation et le condamnent énergiquement. Cet acte de Shinzo Abe a suicité des critiques de la communauté internationale. Le gouvernement de la Corée du Sud manifeste sa colère contre cette visite qui, selon lui, montre la vision erronée des dirigeants japonais face à l’histoire d’agression tout en faisant obstacle à la préservation de la paix et de la coopération en Asie de l’Est. A cela s’ajoute une longue liste des pays comme en témoigne les Etats-Unis, la Russie, l’Allemagne et le Singapour ainsi que les personnalités comme, entre autres, le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon et le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton, qui ont tous présenté un profond sentiment de regret et de déception.
L’année prochaine marque le 70e anniversaire de la victoire de la guerre mondiale antifasciste. La Seconde Guerre mondiale, déclenchée par les fascistes, a infligé aux peuples du monde des souffrances indicibles et désastres monstreux qui constituent toujours une page douloureuse de la civilisation humaine, même trop pénible à évoquer. Selon les statistiques, plus de 35 millions de Chinois ont perdu la vie ou été blessés pendant la guerre d’agression déclenchée par les militaristes japonais. Durant la Seconde Guerre mondiale, les peuples des pays africains, y compris le peuple malien, ont combattu côte à côte avec les pays alliés. Les Africains tombés sur le champs d’honneur ont sacrifié leur vie pour la victoire finale de la guerre, pour la sauvegarde de la paix mondiale, et pour que la justice l’emporte sur le mal.
L’histoire est un miroir. C’est en regardant en face leur passé, on évite de reproduire les drames d’hier. C’est sur la base d’une vision juste de l’histoire qu’on peut créer un bel avenir. Le Japon et l’Allemagne sont tous les deux Etats vaincus de la Second Guerre mondiale. Toutefois, après la guerre, les deux pays ont adopté deux positions tout à fait différentes sur l’histoire d’agression et les crimes de guerre. Ainsi que tout le monde le sait, le Sanctuaire Yasukuni est un outil spirituel et un symbole de guerre utilisés par le militarisme japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. La visite de Shinzo Abe dans ce Sanctuaire n’est pas un hasard. Bien avant cette visite, il a exprimé en public ses regrets de ne pas y avoir rendu visite durant son mandat comme Premier Ministre japonais de 2006 à 2007. En outre, il ne cesse pas de mener des actes de provocation qui foulent aux pieds le sentiment des Chinois et d’autres peuples asiatiques victimes de la Guerre. En mai 2013, il a monté dans le cockpit d’un avion militaire, immatriculé 731, ce qui était le numéro d’unité de la troupe japonaise menant des recherches sur les armes biologiques, provoquant des dizaines de milliers de morts. La visite du dirigeant japonais à ce Sanctuaire constitue, par nature, une tentative de renverser le verdict de la justice internationale sur le militarisme japonais et de défier les résultats de la Seconde Guerre mondiale et l’ordre international d’après-guerre. Shinozo Abe a amené son pays dans une direction dangereuse, sa politique droitiste conduit à la tension des relations entre le Japon et ses pays voisins comme la Chine.
Sur les questions historiques, l’Allemagne a montré un excellent exemple pour le Japon. En 1970, le Chancellier allemand d’alors Willy Brandt s’est agenouillé devant le mémorial du soulèvement du ghetto de Varsovie. Cette action de repentance a obtenu le respect du monde entier. La conscience sur l’histoire d’agression touche profondément l’âme de la nation allemande. Comme l’ancien Chancellier allemand Gerhard Schroder a dit, se souvenir de l’époque nazie, de la guerre, du génocide et des crimes est une partie de notre identité nationale. Et c’est une responsabilité morale constante. A travers ces actions courageuses face à l’histoire, les dirigeants allemands ont gagné la confiance de ses voisins européens et du monde entier tout en jetant une base politique pour bâtir une Europe solidaire et prospère. Comme ce qui révèlent les commentaires qu’a fait le porte-parole du gouvernement allemand sur la visite de Shinzo Abe au Sanctuaire Yasukuni, selon lui, chaque pays doit prendre une position honnête sur son rôle joué dans la guerre du 20e siècle. C’est en regardant les vérités historiques qu’on peut inaugurer un meilleur avenir.
La paix, la coopération et le développement sont les courants essentiels de notre époque. Nous sommes convaincus que aucun pays épris de la paix ne permettra aux dirigeants japonais de renverser la conclusion établie de la guerre d’agression. La Chine est prête à s’efforcer, main dans la main avec tous les pays, à préserver la paix mondiale.
Par S.E.M. CAO Zhongming,