Le Ministre malien de la Justice et Garde des Sceaux, Maharafa Traoré s’est rendu à Dakar du 4 au 6 septembre afin d’examiner avec les autorités sénégalaises les incidents relatifs aux arrestations des chauffeurs maliens de passage au Sénégal pour trafic de stupéfiants. Au terme d’une séance de travail, son homologue sénégalais de la justice, Cheikh Tidiane Sy, s’est dit disposé à procéder au transfert à Bamako de tous les Maliens détenus dans les prisons sénégalaises.
Selon des chiffres officiels, 152 Maliens sont actuellement derrière les barreaux sur le territoire sénégalais. Parmi eux, 48 chauffeurs sont arrêtés principalement pour trafic de chanvre indien. Leur sort est actuellement suivi avec attention par le Syndicat National des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali qui menace de perturber le trafic sur le corridor Dakar-Bamako. Trois chauffeurs sont en effet décédés dans les prisons sénégalaises. Par ailleurs, 17 Sénégalais sont incarcérés au Mali et pourront également espérer bénéficier d’un transfèrement à l’occasion de cette relance de la Convention qui lie les deux pays depuis 1965.
Le Ministre sénégalais, Cheikh Tidiane Sy a annoncé, dès l’ouverture des travaux, qu’il était prêt à procéder au transfèrement des condamnés maliens vers leur pays, pour qu’ils y purgent le reliquat de leur peine. En outre, il rappelle que «des instructions fermes» avaient été données afin que les prisonniers maliens qui n’ont pas encore été jugés, le soient «dans les meilleurs délais».
M. Maharafa Traoré se réjouissant de cette promesse, a indiqué que le nombre des ressortissants maliens en conflit avec la justice sénégalaise ne cesse de s’accroître et que «le Mali est attaché au respect de la souveraineté des Etats. Par conséquent, nous sommes respectueux des décisions de justice prises par le Sénégal. Nous prendrons donc toutes les dispositions pour que ces détenus purgent correctement leur peine».
Il s’est aussi engagé à rendre de même pour le Sénégal, en lui remettant ses ressortissants détenus au Mali. «Au regard des modifications judiciaires intervenues dans les pays respectifs et de leur évolution socio-économique, cette revue a besoin d’être revue. Mais, il y a lieu d’entrevoir d’autres types de coopération plus opérationnels, notamment la surveillance des prisons, un domaine à travers lequel le Sénégal a beaucoup d’expérience», a expliqué le Ministre malien.
En dehors de l’entrevue portant sur le transfèrement des détenus de part et d’autre, les deux délégations, ont eu à se pencher sur la fluidité du transport transfrontalier et le trafic de stupéfiants.
Ibrahim Mohamed GUEYE