Coopération judiciaire : L’échange de prisonniers entre le Mali et le Sénégal traîne

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Le ministre de la justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré, a participé en août  dernier à Dakar à une séance de travail avec son homologue sénégalais Cheikh Tidiane Sy. Un sujet a plus particulièrement retenu l’attention des deux délégations : la question des ressortissants maliens détenus dans les prisons sénégalaises. Les deux pays ont décidé de relancer les procédures de transfert prévues par la convention de coopération de 1965. Une mesure qui devrait notamment profiter aux nombreux chauffeurs maliens arrêtés sur le corridor Dakar-Bamako en possession de chanvre indien et aux Sénégalais présents dans les geôles maliennes. Plusieurs semaines déjà et  le processus n’a toujours pas commencé, jetant ainsi un doute sur la bonne foi des autorités sénégalaises qui semblent en vouloir au Mali après  la mort de Fatou Seck Gningue, élève-officier sénégalais, décédée au cours de manœuvres militaires à Koulikoro au Mali 

152 Maliens sont actuellement derrière les barreaux au Sénégal. Parmi eux, 48 chauffeurs arrêtés principalement pour trafic de chanvre indien. Les chiffres sont officiels et ont été au cœur des discussions en août dernier, entre le ministre sénégalais de la justice Cheikhtidiane Sy et son homologue malien Maharafa Traoré.

Le ministre sénégalais avait annoncé, dès l’ouverture des travaux, qu’il était prêt à procéder au transfert des condamnés maliens vers leur pays, pour qu’ils y purgent le reliquat de leurs peines. Cheikh Tidiane Sy avait également indiqué que « des instructions fermes » avaient été données afin que les prisonniers maliens, qui n’ont pas encore été jugés, le soient « dans les meilleurs délais  ».

Le sort des 48 chauffeurs maliens en détention au Sénégal est actuellement suivi avec attention par le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, qui menace de perturber le trafic sur le corridor Dakar-Bamako. Trois chauffeurs sont en effet décédés dans les prisons sénégalaises. Outre les 152 détenus maliens qui sont au Sénégal, 17 Sénégalais incarcérés au Mali pourront également espérer bénéficier d’un transfert à l’occasion de cette relance de la convention qui lie les deux pays depuis 1965. Ces promesses tardent à être tenues puisque plusieurs semaines après l’accord, les prisonniers et leurs parents ne voient rien venir. Ils doutent bien sûr que la récente affaire entre nos deux pays remet en cause le processus. L’Etat sénégalais, par la voix du président Abdoulaye Wade, a demandé des comptes au Mali sur « la mort de Fatou Seck Gningue, élève-officier », le lundi 3 octobre 2011 avec 4 autres élèves officiers de l’Ecole militaire interarmes du Mali (EMIA) alors qu’ils effectuaient un entraînement. Ce qui semble clair en ce moment, c’est qu’ après l’euphorie de l’annonce de leur transfert, les prisonniers et leurs parents ne croient plus aujourd’hui à grand-chose.

 

A DIAKITE


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