Coopération Mali-Luxembourg : La formation et l’insertion professionnelle pour lutter contre la pauvreté

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La salle de délibération du conseil régional de Ségou a abrité le jeudi dernier la cérémonie de remise de certificats de fin de formation aux 1080 jeunes finalistes de la région de Ségou. L’évènement qui fut présidé par le ministre de l’emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne a mobilisé autorités politiques et administratives, les responsables techniques régionaux, les organisations consulaires, les récipiendaires et parents.

En souhaitant la bienvenue aux hôtes, le maire de Ségou Ousmane K.SIMAGA a remercié le partenaire stratégique luxembourgeois pour avoir choisi l’insertion et la formation professionnelle des jeunes dans ses champs d’application. Il s’est ensuite engagé à accompagner les jeunes ainsi formés pour leur insertion dans le tissu économique.

Dans le même ordre d’idée, le ministre s’est dit satisfait par les résultats du Projet d’Appui à la Formation et à l’Insertion Professionnelle (PAFIP) financé par la coopération Mali-Luxembourg. Pour le ministre Baby, ce projet cadre avec la réponse gouvernementale à l’épineuse question de chômage des jeunes et de la qualification des ressources humaines.

L’objectif  global du PAFIP est d’éradiquer la pauvreté et de favoriser le développement humain durable au moyen de l’enseignement technique, de la formation professionnelle, et l’insertion socioprofessionnelle.

Dans la  région de Ségou qui devient ainsi une référence en la matière, le projet a permis la réalisation et l’équipement de 04 centres de formation professionnelle à Tominian, Yangasso, Kimparana et Saye. 02 Instituts de formations professionnelles à Diabaly et Konobougou, la réhabilitation et l’équipement des Instituts de formations professionnelles de Macina et de Bla.

En plus de ces réalisations corporelles, il faut ajouter l’équipement complémentaire de 483 ateliers champs écoles en vue d’assurer la formation de proximité, la formation pédagogique et technique de 483 maitres d’apprentissage et l’élaboration de 17 nouveaux programmes de formation dans les filières porteuses sans oublier la formation qualifiante au profit de 3348 jeunes.

Des acquis certes, qu’il va falloir préserver en trouvant des réponses idoines à des   questionnements comme la problématique du financement de la formation professionnelle au niveau régional, la gestion efficiente des infrastructures et la rareté de la ressource humaine pour certaine spécialité.

Cheick BD honoré à titre posthume

En marge de la remise de certificats, le président de la conférence régionale des chambres de métier de Ségou M. Soumaïla SANOGO a provoqué l’émotion dans la salle par la remise de distinction au regretté Cheick Boukadary Djidane COULIBALY affectivement appelé Cheick BD.

Pour justifier son geste, le président SANOGO a rappelé le rôle incommensurable de l’ex premier  secrétaire général de l’ADEMA puis du RPM à Ségou  à jouer dans la promotion de l’artisanat dans la région de Ségou. « C’est grâce à lui dira-t-il que les artisans de Ségou ont eu accès aux marchés de confection des tables bancs scolaires au moment où Bamako en détenait le monopole. »

Les faits remontent en 1995 quand Cheick BD alors secrétaire général de la section ADEMA de Ségou a été approché par la coordination régionale des artisans de Ségou pour l’aider à accéder à la commande publique. De par ses relations, la requête trouvera une réponse favorable et les artisans de Ségou dès lors ont eu leur part de marché dans la confection du mobilier scolaire part qui est allé  crescendo a laissé entendre M. SANOGO visiblement ému. Ensuite, il énumérera les impacts socioéconomiques sur la vie du sous-secteur artisanat de la région de Ségou. En réaction, la salle a apprécié le geste par un applaudissement nourri. Même si certains pensent que la reconnaissance devrait venir plutôt. Mais vieux tard que jamais.

Pour rappel  Cheick BD fut un activiste, un syndicaliste avant de prendre part à la lutte clandestine pour l’avènement de la démocratie. Militant de première heure de l’association ADEMA puis du parti de même nom, il assura à ce dernier une base populaire par la prise en compte des préoccupations des masses paysannes et surtout des exclus. L’homme fut appelé à des fonctions diplomatiques en Côte d’ivoire car il constituait un mur à ce qu’on appelait à l’époque l’ouverture qui a fini par faire plus de places aux frelons au détriment des abeilles. De retour au bercail il sera victime de coup tordu avant d’aller à son corps défendant rejoindre le groupe de militants qui créera le RPM. Sa stature et son bilan militeront à sa faveur et il deviendra de nouveau le secrétaire général du nouveau parti né de la seconde scission de l’ADEMA. Malgré tout, il restera en contact avec ses anciens camarades car il a toujours cru « au retour à la grande famille ADEMA » de tous les compagnons. Il n’aura pas la chance de voir ce vœu se réaliser car il sera fauché par la mort laissant orphelin des milliers d’anonymes qui avaient vu en lui l’artisan de la réunification.

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1 commentaire

  1. Il n’y a pas de formation pour lutter contre la pauvreté il y’a que le travaille qui libère l’homme

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