Coopération Mali-Iran : Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans notre capitale ce mardi

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C’est demain, mardi 6 juillet, que le président de la République Islamique d’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, entamera une visite officielle de 24 heures qui aura comme point d’orgue le séjour à la Cité des 333 Saints. La forte délégation, qui l’accompagne, comprend des membres du gouvernement.

 La présence au Mali du président Mahmoud Ahmadinejad entre dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de coopération qui unissent nos deux pays. Il faut noter que le Mali et l’Iran ont une convergence de vues dans plusieurs domaines, tant bilatéraux que multilatéraux.

C’est dans ce cadre que les relations entre les deux pays se sont formalisées avec l’ouverture d’une ambassade d’Iran à Bamako, en 1988 et d’une représentation malienne à Téhéran, dix ans plus tard. Déjà, en janvier 2005, cinq accords de coopération avaient été signés, une première entre les deux pays.

Les deux premiers portaient sur la création du comité mixte de coopération et d’un accord culturel. Le mémorandum d’accord relatif à l’aide du développement figurait en troisième position. Justement, dans ce domaine, en 2007, 50 véhicules pick-up ont été donnés au Mali suivis de 20 véhicules de marque Samand et d’un bus présidentiel.

Dans le secteur agricole, l’Iran s’apprête à remettre 60 motopompes à notre pays. 

Sur le plan islamique, les deux pays ont une vieille civilisation musulmane. Toute chose qui explique le court séjour qu’effectuera le président iranien à Tombouctou. Il y visitera le Centre Ahmed Baba.

Toujours dans ce cadre, soulignons que la République Islamique d’Iran ambitionne d’apporter son expertise et son appui dans la restauration des manuscrits.

Dans notre pays plusieurs foires iraniennes se tiennent tout le long de l’année. Il faut reconnaître que l’économie iranienne est en croissance permanente depuis la révolution islamique de 1979. Avec un PIB de 551,6 milliards de dollars (PPA, 2005), se place troisième de la région.

Le gouvernement iranien cherche à se diversifier en investissant dans d’autres secteurs, dont la production d’automobiles, les industries aérospatiales, l’électronique de pointe, la pétrochimie et la technologie nucléaire. L’Iran espère attirer des investissements étrangers en créant des conditions d’investissement plus favorables (réduction des restrictions et taxes à l’importation, création de zones franches etc.).

L’Iran moderne a une classe moyenne solide et une économie en croissance.

Pétrole : 2ème producteur de l’OPEP

L’Iran est le deuxième producteur de pétrole de l’OPEP et détient 10% des réserves mondiales confirmées de pétrole. Il a aussi les deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel.

 Le secteur automobile s’est développé en Iran dans les années 1960, avec la production de la Peykan à partir de 1967, voiture produite par la compagnie Iran Khodro sur le modèle de la Hillman Hunter britannique. A la même époque, de nombreux constructeurs étrangers se sont implantés dans le pays (Rover, American Motors, Daimler-Benz, Citroën, Volvo, Mitsubishi). Le secteur automobile atteint aujourd’hui des niveaux de production record, grâce à une coopération industrielle renforcée des groupes locaux (Saipa, Iran Khodro, etc.) avec de grands groupes étrangers, notamment avec PSA, Mercedes-Benz, Renault, Kia, et Nissan.

L’Iran a assemblé 1.051.430 véhicules en 2008, volume constitué de voitures à 89,5%, plaçant le pays au 16e rang mondial par sa production, après la Turquie, mais devant l’Italie. Le marché iranien est par ailleurs estimé à 1,3 millions de véhicules.

Cependant, la production automobile iranienne a fortement reculé en 2009, rétrogradant au 18e rang mondial, et passant à 752.310 véhicules : ceci marque une chute de 28,54% par rapport à 2008, alors que la production mondiale a baissé de 13,5%.

 

Une agriculture moderne et croissante

L’investissement d’État a permis de développer l’agriculture, bien que la libéralisation de la production, l’amélioration des emballages et du marketing ait permis la croissance des exportations.

Grâce à la construction de nombreux barrages hydrauliques à travers le pays et des plans d’irrigation de grande échelle, associé à une culture plus large des productions destinées à l’exportation comme les dattes, les fleurs et les pistaches, ont permis à ce secteur de connaître la croissance la plus rapide par rapport à n’importe quel autre secteur de l’économie iranienne.

Le secteur de l’énergie en Iran est extrêmement important dans l’économie nationale.

 

Pionnier dans l’énergie

L’Iran est un important pays exportateur de pétrole, et a été le premier pays du Moyen-Orient à exploiter cette ressource, depuis 1913. L’Iran détient, en effet, 10% des réserves pétrolières mondiales prouvées (ce qui place le pays à la 5e place dans le monde). Les gisements de pétrole sont situés au nord de l’Iran et en offshore dans les eaux du golfe Persique. Après la révolution iranienne de 1979, le gouvernement a réduit la production de pétrole quotidienne dans l’optique d’une politique de conservation des réserves de pétrole.

L’Iran possède également les secondes réserves de gaz naturel mondiales (15% du total mondial). Celles-ci sont exploitées principalement pour l’usage domestique. En 2005, une grande partie des réserves naturelles de gaz de l’Iran étaient demeurées inexploitées.

À partir de 2004, l’addition de nouvelles stations hydroélectriques et l’amélioration des centrales thermiques au charbon et au pétrole ont porté la capacité énergétique à 33.000 mégawatts.

L’énergie utilisée en Iran est de sources multiples : environ 75 % proviennent du gaz naturel, 18 % du pétrole, et 7 % de l’énergie hydroélectrique.

En 2004, l’Iran a ouvert son premier parc éolien et des centrales géothermiques. La démographie et l’industrialisation intensive font augmenter la demande en énergie électrique de 8 % par an.

Pour ce faire, le gouvernement s’est lancé dans un vaste chantier afin d’atteindre une capacité installée de 53 000 mégawatts cette année 2010. Ceci, en mettant en service de nouvelles centrales thermiques au gaz, financées par des producteurs indépendants d’énergie (y compris ceux s’appuyant sur des investissements étrangers) et en y ajoutant la capacité de production énergétique hydroélectrique et nucléaire.

L’Iran projette de produire 6 000 MW d’électricité par la technologie nucléaire cette année 2010 pour satisfaire sa demande croissante d’énergie.

L’industrie minière de l’Iran est en plein développement avec 4 000 mines en activités dont 492 étatiques. Bien que l’industrie du pétrole fournisse la majorité des revenus économiques, environ 75 % de tous les employés affectés à l’extraction dans le secteur minier travaillent dans les mines produisant des minerais autres que le pétrole et le gaz naturel.

Ces mines produisent du charbon, du minerai de fer, du cuivre, du plomb, du zinc, du chrome, de la baryte, du sel, du gypse, du molybdène, du strontium, de la silice, de l’uranium, et de l’or.

 Les mines de Sar Cheshmeh, dans la province de Kerman contiennent le second filon le plus grand du monde de minerai de cuivre (5% du total mondial). 128 500 tonnes environ ont été extraites en 2000-2001.Les grands gisements de minerai de fer se situent en Iran central, près de Bafq, Yazd, et Kerman.

Le gouvernement possède 90 % de toutes les mines et grandes industries reliées en Iran et cherche des investissements étrangers pour le développement du secteur de l’extraction. Dans les seuls secteurs de l’acier et du cuivre, le gouvernement cherche à augmenter autour d’1,1 milliard de dollars, le financement étranger.

 

Secteur des services : la plus grande croissance

Le secteur des services a connu la plus grande croissance à long terme d’après sa part du PIB, mais il demeure assez volatile. L’Iran a aussi développé les industries biotechnologiques, aérospatiale, des nanotechnologies, de l’énergie et le secteur pharmaceutique. L’Iran a progressivement ouvert le marché des télécoms et les marchés financiers à la concurrence mondiale.

Le gouvernement gère les moyens d’émission, qui incluent trois stations de radio nationale et deux réseaux nationaux de télévision, aussi bien que des douzaines de stations locales de radio et de télévision.

En 2000 déjà, il y avait 252 radios et 158 téléviseurs en service pour 1 000 résidents. Il y avait 219 lignes téléphoniques et 110 PC pour 1 000 résidents. Les ordinateurs à usage personnel sont devenus plus accessibles au milieu des années 1990, et depuis lors la demande d’accès à l’Internet n’a cessé d’augmenter. En 2006, les revenus de l’industrie des télécoms en Iran ont été estimés à 1,2 milliards de dollars.

Avec la décision des plus hautes autorités, le pays a décidé d’intensifier ses liens de coopération avec les pays africains, notamment le Mali. Depuis le milieu des années 1990, l’Iran a augmenté sa coopération économique avec d’autres pays en développement, dont la Syrie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, Cuba et le Venezuela.

L’Iran fortifie aussi ses liens avec la Turquie et le Pakistan et partage avec ses partenaires l’objectif commun de créer un marché économique unique dans l’Asie de l’ouest et centrale, comme l’Union européenne. Les firmes européennes et en particulier françaises investissent dans divers secteurs de l’économie.

Paul Mben

 

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