Divorce impensable, cheminement impossible, voici en quoi l’état de la coopération entre le Mali et la France se résume. Une coopération qui depuis des jours reçoit des coups mettant la bonne marche en branle.
Comme un jeu de ping-pong, les autorités françaises et maliennes se jettent mutuellement des missiles. Des accusations à tort et à travers deviennent de plus en plus fréquentes après le passage du premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga devant les Nations-Unies. Le premier ministre avait mis en exergue le comportement douteux de la France dans la gestion de la crise sécuritaire que traverse le Mali.
Malgré l’accord bilatéral qui existe entre le Mali et la France, les autorités françaises, de façon unilatérale, avaient voulu abandonner le Mali en réduisant l’effectif militaire alors que la situation sécuritaire est plus que préoccupante comme le disait le premier ministre.
Après cette révélation, le président français a qualifié le gouvernement de transition d’illégitime. Mieux, il avait laissé entendre que sans l’intervention française, ce gouvernement n’allait pas exister. Toute chose qui alimente la colère de bon nombre de Maliens qui d’ailleurs se reconnaissent dans la déclaration du Premier ministre.
Après cette riposte du président français, le Premier ministre, Choguel réplique lors de son passage en Russie. Il accuse la France d’avoir formé les terroristes et les rebelles et les mettre contre le Mali. Une révélation fracassante qui crève les yeux, estiment beaucoup de Maliens. Ils pensent que l’interdiction des FAMa de rentrer à Kidal prouve à suffisance le manque de sincérité de la France au Mali.
Ceux qui appuient cette idée ont-ils raison ? Difficile de le dire, mais ce qui est sûr, c’est que la coopération militaire entre le Mali et la France se trouve aujourd’hui décriée, faute de résultat.
Le Mali vers une rupture définitive avec la coopération militaire de la France ?
Au regard de la gravité des accusations de part et d’autre et la détermination des autorités maliennes à nouer la coopération avec d’autres pays, il est difficile de prévoir une quelconque concession entre la France et le Mali. Surtout lorsque l’on sait que les nouvelles coopérations apportent déjà leurs fruits. L’acquisition de 4 hélicoptères et des munitions est une parfaite illustration. Sera-t-il judicieux pour les autorités maliennes d’abandonner des coopérations qui portent fruit au profit de celles dont le résultat est décrié pour faute de résultat ? L’on n’a pas besoin d’être le président de la République ou Premier ministre pour répondre à cette interrogation par la négative.
A cet égard, la France doit reconnaître qu’elle a échoué et qu’elle doit laisser les Maliens choisir d’autres coopérations si toute fois elle n’est pas responsable de la gravité de la crise sécuritaire que traverse le Mali.
Bissidi SIMPARA