Du 22 au 24 juin, notre pays abrite la 1ère Réunion des points focaux de la plate-forme régionale de coopération judiciaire des pays du Sahel. L’initiative est commune aux pays du Sahel, en l’occurrence le Mali, la Mauritanie, le Burkina-Faso et le Niger.
Ce besoin de coopération judiciaire entre les pays du Sahel a été rappelé, mardi dernier, par le représentant de l’Onudc (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime). Il avait indiqué : ‘’Au niveau régional, ce besoin de renforcer la coopération judiciaire a été, maintes fois rappelé, à l’occasion des différentes activités d’assistance technique organisées dans la région, avec le soutien de l’Onudc dont le mandat inclut justement le renforcement de la coopération judiciaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
En septembre 2009, déjà, à Bamako, à l’occasion d’un atelier d’experts organisé par le ministre de la Justice du Mali et l’Onudc, les praticiens du Mali, du Niger, de la Mauritanie et de l’Algérie avaient mis en avant les besoins renforcés de coopération judiciaire au sein de la sous région ‘’. A la cérémonie d’ouverture de la réunion, mardi dernier, à l’hôtel Kempesky El Farouk, l’absence remarquée de l’Algérie et de la Mauritanie, pays dont la coopération est éminemment importante dans la bande sahélo saharienne, a retenu l’attention de plus d’un participant.
L’on se rappelle, en effet, qu’après la libération de quatre Salafistes par les autorités maliennes, à la demande d’Al Qaïda, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur au Mali. Cette décision tombait 24 heures après celle de la Mauritanie qui avait, aussi, rappelé son Ambassadeur pour consultation. Ces deux pays protestaient contre la libération de quatre terroristes. Dans une déclaration, le porte-parole du ministère des affaires étrangères algérien, indiquait : ‘’ le gouvernement algérien condamnait et dénonçait avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien qui a fait fi de la Convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d’extradition des deux ressortissants algériens, poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010.’’
Le gouvernement algérien avait ajouté que la décision du gouvernement malien violait les résolutions pertinentes et contraignantes du Conseil de sécurité des Nations unies et les engagements bilatéraux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme. Toutefois, dans son discours d’ouverture de la réunion de la plate-forme, mardi dernier, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Maharafa Traoré, avait souligné : ‘’ la plate- forme est aussi un cadre idéal pour évaluer les forces et les faiblesses de nos accords bilatéraux dont les possibilités de révision seront examinées, sans préjudice de la convention de Rabat, dans la composante législation du programme national intégré.
Le constat a été fait que la plupart de ces conventions datent des premières années d’indépendance alors que la criminalité n’avait pas atteint les proportions inquiétantes d’aujourd’hui.‘’ Avant de procéder à l’ouverture des travaux de la réunion, il avait souhaité que la plate-forme judiciaire soit ouverte aux Etats du sahel qui n’ont pas pu être présents.
Baba Dembélé