L’approbation, lundi 1er décembre 2014, de son dossier par le FMI, au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour le Mali. Le Gouvernement malien bénéficie ainsi du décaissement immédiat d’un montant de près de 12 millions de dollars US, soit 6 milliards de francs CFA.
Un ouf de soulagement a certainement été poussé du côté de Bamako. Réuni en Conseil d’administration, le 1er décembre courant, le Fonds monétaire international (FMI) a en effet achevé les première et deuxième revues des résultats économiques obtenus par le Mali dans le cadre du programme économique soutenu par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Il en résulte pour Bamako le décaissement immédiat d’un montant de 11,7 millionsUSD, soit 6 milliards de FCFA.
A l’issue des délibérations du Conseil, M. Naoyuki Shinohara, Directeur général adjoint du Fonds et Président par intérim du CA, a souligné que la reprise économique, quoique fragile était en cours. «Les perspectives sont assombries par une situation sécuritaire difficile et le risque d’une épidémie Ebola. De graves manquements dans la gestion des finances publiques ont causé des retards dans la première revue du programme appuyé par le FMI et la fourniture d’aide au budget général», a-t-il poursuivi. M. Shinohara avait ainsi insisté sur le durcissement de l’application des règles budgétaires et de passation de marché, en s’appuyant sur les résultats officiels récents. Ce, dans le but de rétablir la confiance des entreprises, des consommateurs et des bailleurs de fonds.
La France et la Banque mondiale sont passées par là
Il faut rappeler que ce geste du FMI vient ainsi confirmer cette confiance que d’autres partenaires financiers bi et multilatéraux avaient déjà renouvelée à la République du Mali. En effet, le 17 novembre 2014, notre pays a signé une série de conventions avec le partenaire français pour un montant cumulé de plus de 72 milliards de FCFA. La première convention, d’un montant de 2,6 milliards, est relative à un appui budgétaire et devrait surtout permettre le financement partiel du programme économique et financier pour les années 2014 et 2015. La deuxième porte sur une subvention de 983,9 millions pour appuyer le secteur des micro-finances, en lui insufflant une nouvelle dynamique par la mise en place d’institutions de qualité. La troisième convention se rapporte à la notification d’octroi de prêt de soutien budgétaire pour les années 2014 et 2015 pour une enveloppe de 26,2 milliards de FCFA. Elle devrait contribuer à la mise en œuvre des différentes politiques et stratégies de réduction de la pauvreté, de stabilisation macroéconomique et d’amélioration de la gestion des finances publiques. La dernière affecte un reliquat de la dette monétaire sur la période 2014-2019, pour 42,5 milliards et s’inscrit dans le cadre de l’annulation de la dette en faveur du Mali. Cette tranche sera affectée au financement des politiques publiques en faveur de la croissance et de la réduction de la pauvreté.
Le lendemain de la signature de ces conventions, soit le 18 novembre, la Banque mondiale s’est, elle, manifestée en faveur de la reprise économique et la reforme de la gouvernance au Mali. Ainsi, lors du Conseil de ses administrateurs, l’institution de Bretton Woods avait approuvé un financement à l’appui des politiques de développement en faveur de notre pays. Ce financement porte sur un crédit de 36 millions USD et d’un don équivalent à 27 millions USD. Décaissé en une seule tranche, il fait partie d’un programme prévoyant une série de deux opérations et vise à renforcer la responsabilité et la transparence de l’exécutif et à améliorer l’efficacité des dépenses publiques.
Il faut souligner que cette confiance renouvelée du Fonds monétaire international est la réponse aux efforts entrepris par le Mali dans le cadre de l’assainissement des finances publiques. Notamment le rapport produit par le Premier ministre, Moussa Mara, en date du 21 novembre 2014, relatif au rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des mesures préalables contenues dans la lettre d’intention du Gouvernement. Elle ouvre ainsi la voie à d’autres perspectives pour l’Etat malien, lui qui avait été sevré, depuis juin dernier, du plan d’aide du FMI. Ce, en attendant un audit indépendant et le renforcement des procédures de marché public. La décision de l’institution de Bretton Woods faisait suite à l’acquisition, par le Mali, d’un avion de commandement et d’autres marchés passés dans des conditions jugées douteuses.
Le FMI avait, faut-il le rappeler, déjà accordé deux aides d’urgence au Mali totalisant 33 millions de dollars, en 2013.
Bakary SOGODOGO