Contestation de l’Accord d’Alger : La Farce de Ladji Bourama

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La Signature des Accords d’Alger intervenue le 04 juillet dernier entre le Gouvernement du Mali et les insurgés du 23 Mai 2006 a suscité colère et indignation au sein du Rassemblement Pour le Mali (RPM). Comme si le Mali ne comptait plus pour Ladji BOURAMA. Quelle volte-face !

Le président malien (g) reçu à son arrivée à Alger le 18 janvier 2014 par Abdelkader Bensalah, président du Sénat. REUTERS
Le président malien (g) reçu à son arrivée à Alger le 18 janvier 2014 par Abdelkader Bensalah, président du Sénat.
REUTERS

Le pouvoir change de mains, mais les pratiques qui le régissent demeurent. Cette leçon de gouvernance, Ibrahim Boubacar KEITA l’aurait oubliée. Le Patron du RPM a dû oublié aussi que certaines villes du Mali dont Tombouctou, sont élues cités consensuelles des droits humains. Ce qui signifie que le Mali a une vieille tradition de culture de paix. Cela ne permet donc pas au gouvernement de déclarer la guerre à une minorité ayant pris les armes le 23 Mai dernier.

La volte- face des Tisserands
«Je déclare devant le Mali l’Afrique et le monde, le Rassemblement Pour le Mali». Cette phrase de Ibrahim Boubacar KEITA, prononcée le jour  même où son Parti a été porté sur les fonts baptismaux est pleine de significations. Les fondateurs du RPM prenaient ainsi le monde entier à témoin par rapport à leur volonté de rassembler le peuple malien, quoiqu’il advienne. Mais, hélas! Le groupe parlementaire RPM-RDT s’est désolidarisé de l’Accord d’Alger, prétextant que cet «Accord n’est pas une garantie pour la sauvegarde de la paix dans le Nord-Mali». Le Bureau Politique National du RPM, abondant dans le même sens, relève que cet Accord n’engage pas le RPM. Cet faisant, le Cercle de Ladji BOURAMA ramène le débat sur un terrain de belligérance. Comme pour dire qu’ils ambitionnent jeter l’huile sur le feu ; alors que la devise des Tisserands est : «Seul le Mali compte». Pour ainsi dire, si cet Accord permet de restaurer la paix au Nord-Mali, il est alors salutaire pour tous les Maliens, fussent-ils opposants au Régime actuel. Ladji BOURAMA aurait-il oublié son serment et sa devise ?

Quand les Tisserands préconisent une solution militaire !
Le Président ATT,  ayant plusieurs fois mené la médiation à l’étranger, alors ancien Président du Comité de Transition pour la Salut du Peuple (CTSP), se doit d’éviter une guerre qui ne vaut pas la peine d’être faite. Aussi, derrière les événements du 23 Mai dernier, se cache un problème politique. Donc, la vigilance de l’Etat s’avère utile pour la restauration de la paix. C’est pourquoi le Président de République, qui a eu de hautes distinctions internationales pour ses différentes médiations sur le Continent, a opté pour une solution pacifique. Le RPM, quant à lui feint d’ignorer cette réalité en s’interrogeant en ces termes : «Comment est-on passé de la gestion d’une mutinerie à une négociation sous l’égide d’un pays ami et frère, certes, mais nullement concerné par une affaire relevant exclusivement de la compétence militaire du Mali ? ».

 
Pour ainsi dire, le RPM aurait préféré une solution militaire. Or, il est établi que nul ne peut connaître l’issue d’une guerre ? La stratégie du Président ATT a donc sa raison d’être ? Puisqu’elle a été saluée par la majorité des Maliens tant au niveau de la classe politique que de la société civile. Aussi, le RPM est prêt à saisir la Cour Constitutionnelle pour avis. Quand une opposition refuse de se retirer de la gestion des affaires de l’Etat et critique pour critiquer la signature d’un tel accord, c’est vraiment une farce
Boubacar KANTE
Le Progrès N°00 du 08 Août 2006

 
Et Si ATT consultait l’Assemblée Nationale ?
Décidément, c’est le fait de n’avoir pas été contacté pour avis avant la signature de l’Accord pour la restauration de la paix et le développement du Nord-Mali qui aurait choqué le Président de l’Assemblée Nationale non moins Président du puissant parti de l’opposition, le RPM. En tout cas, c’est ce que l’on apprend de sources proches du parti du tisserand. Selon nos sources, si ATT avait contacté l’assemblée nationale pour avis avant la signature de cet accord, le RPM n’aurait pas réagi de cette façon.

Mais les tisserands doivent comprendre que dans un Etat démocratique, lorsqu’une formation politique se réclame de l’opposition, elle n’inspire plus confiance pour qu’on lui confie certains  secrets.
Puis que le RPM a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2007, la bataille semble déjà engagée.

B.K.
Le Progrès N°00 du 08 Août 2006

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2 COMMENTAIRES

  1. Alger est un passage obligé dans le règlement du conflit au nord mali dans la mesure où l’alternative KHADAFI est inexistante. Certes, des rebelles maliens séjournent dans le sud algérien mais leur berceau c’est bien Tripoli et Bengazhi. De l’arsenal aux recrutement et à la formation des irrédentistes, Mouhamar KHADAFI en a été toujours le maître du jeu. Comme Dieu le Miséricordieux ne dort pas, le mauvais sort s’abat en retour sur le pays du controversé Mouhamar Khadafi. Je prie que les enfants de la Libye déchirent de leur propres mains les entrailles de ce pays qui n’a jamais été pour la stabilité dans le Sahara. IBK et le RPM s’étaient opposés à juste raison aux accords d’Alger dont nous gérons aujourd’hui la mauvaise lecture. La diplomatie étant une composante essentielle dans toute guerre, il importe que IBK prendre son rameau d’olivier de la diplomatie pour savoir comment poser les pieds dans le bourbier que nous a légué ATT et ses cancrecrates. VIVE LA REPUBLIQUE

  2. IBK doit ouvrir les yeux pour ne pas se laisser embobiner par le bandit chef Zahabi qui est de connivence avec l’Algérie et ses amis rebelles.
    Si l’Algérie devient médiateur la crise malienne pourra se calmer mais elle reviendra au Galop.
    D’abord les précédents accords (Tamanrasset, Alger) avaient été tous signés en Algérie mais ils ont tous échoué à cause de la versatilité des autorités Algériennes.
    Ensuite, l’Algérie est spécialiste de la manipulation des rebelles à son propre profit.
    L’Algérie est la résidence de tous nos bandits, la destination de nos voitures et biens volés.
    Enfin, l’Algérie ne peut être que du côté de nos ennemis car la plupart des rebelles y résident et la plupart des djihadistes sont originaires de ce pays dont une grande partie de la population est constituée de kabyles solidaires aux touaregs.

    Le Mali doit maintenir la CEDEAO dans la médiation. On peut proposer le Niger sous l’égide de la CEDEAO. Attention à l’Algérie, la Mauritanie et le Qatar.

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