Colonel Assimi Goïta au 2e sommet Russie Afrique à Saint Petersbourg “Grâce à son partenariat militaire avec la Russie, le Mali recouvre progressivement sa pleine souveraineté “

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“Les pays des BRICS constituent des réponses fiables et un réel espoir de soustraire nos pays d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation”

L’intervention d’Assimi Goïta (Président de la Transition malienne) au 2e Sommet Russie-Afrique tenu à Saint Pétersbourg le 27 et 28 juillet 2023 n’est pas passée inaperçue. En effet, il a fait savoir que le peuple malien est fortement mobilisé aux côtés des autorités de la Transition dont l’objectif est de construire et consolider dans la durée, un partenariat stratégique gagnant-gagnant entre le Mali et la Fédération de Russie pour le bonheur de nos deux peuples.

Dans son discours, Assimi Goïta a tenu à saluer et remercier le Président Vladimir Poutine (Président de la Fédération de Russie) et l’ensemble du gouvernement de la Fédération de Russie et le Comité d’organisation pour l’invitation qui lui a été adressée et pour l’accueil chaleureux réservé à sa délégation  à l’occasion de ce 2e grand rendez-vous Russie-Afrique, à Saint-Pétersbourg (une ville pont chargée d’histoire). Aux dires d’Assimi Goïta, la tenue du Sommet de Saint-Pétersbourg, moins de quatre ans après celui de Sotchi en 2019, témoigne une fois de plus, de la qualité du partenariat stratégique entre la Russie et l’Afrique, un partenariat fondé sur une amitié de longue date, sur la sincérité, le respect mutuel, toutes choses qui impriment un caractère spécial à ces relations. “Le Mali n’a, certes, pas de continuité géographique, encore moins de langue en commun avec la Russie, cependant nos deux pays entretiennent de solides relations d’amitié et de coopération depuis 1960, date de l’accession du Mali à l’indépendance. En dépit des bouleversements intervenus, nos relations se sont densifiées et diversifiées avec des succès et des réalisations dans les domaines stratégiques comme les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, la géologie et les mines ainsi que la défense et la sécurité.

Malgré la situation géopolitique et la conjoncture mondiale, il est évident, et cela est bien un constat, que le peuple malien est fortement mobilisé aux côtés des autorités de la Transition dont l’objectif est de construire et consolider dans la durée, un partenariat stratégique gagnant-gagnant entre le Mali et la Fédération de Russie pour le bonheur de nos deux peuples. Un tel partenariat est d’autant plus indispensable que la Russie a su prouver dans les moments difficiles, son statut de partenaire traditionnel du Mali, tant par sa fiabilité que par son dynamisme dans l’accompagnement de notre pays pour relever les défis cruciaux du moment tout en respectant notre souveraineté. Convaincus que la restauration de la paix, de la stabilité et de la sécurité est la pierre angulaire de tout développement, nous avons décidé d’assumer pleinement notre responsabilité première qui est de protéger nos populations et de défendre l’intégrité de notre territoire. Ce choix stratégique intervient après une décennie de présence de forces internationales sans résultats tangibles et dont le schéma consistait à entretenir la menace sur notre territoire et nous maintenir dans la dépendance. C’est pourquoi, dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, le Mali a noué avec la Russie un partenariat militaire dont je tiens à saluer la fiabilité. Ainsi, avec l’appui de la Russie, le Mali recouvre progressivement sa pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire et nos forces de défense et de sécurité opèrent en toute autonomie et en toute liberté d’action.

 Les forces maliennes sont désormais dans une dynamique offensive, reprenant du terrain et réduisant de façon significative les attaques ciblant les camps militaires et les civils, permettant ainsi le retour progressif des personnes déplacées et des services sociaux de base dans plusieurs localités. Aussi, voudrais-je, Monsieur le Président, vous renouveler ma profonde gratitude pour l’appui de votre Gouvernement, sous votre impulsion, qui a permis à mon pays de connaitre des avancées significatives dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”, a-t-il fait savoir à Poutine.

“Aujourd’hui plus que jamais, les destins des peuples africains et russes sont liés. Et cette interdépendance exige une réponse collective et  appropriée aux défis auxquels nous devons ensemble faire face”

Assimi Goïta a fait remarquer que la coopération entre le Mali et la Fédération de Russie ne saurait se réduire aux seules questions de défense et sécurité. Elle embrasse également les domaines du renforcement des capacités en ressources humaines par l’augmentation des bourses d’études dans tous les secteurs stratégiques ainsi qu’aux relations économiques et commerciales. “Ainsi, le partenariat entre les secteurs privés de nos deux pays connaît, aujourd’hui, une nouvelle dynamique. Le forum économique et humanitaire en marge du présent Sommet est une opportunité pour accroître les relations économiques au plan bilatéral. Profondément enracinés dans nos traditions sociales, communes à de nombreux pays africains, les Maliens sont fiers de cette appartenance au continent africain, riche de sa diversité et baigné de traditions séculaires d’égalité, d’équité, du respect de chaque société et des droits humains fondamentaux. Ce sont des valeurs, des principes et des expériences historiques de justice que nous partageons avec la Russie et qui font que notre partenariat est si spécial.

Aujourd’hui plus que jamais, les destins des peuples africains et russes sont liés. Cette interdépendance exige une réponse collective et appropriée aux défis auxquels nous devons ensemble faire face. Sans cette cohésion, l’affirmation de la souveraineté pleine et entière de nos Etats, la lutte contre le terrorisme et la pauvreté de même que la promotion des droits et des libertés ne peuvent être conduites efficacement”, a-t-il dit.

Assimi Goïta a rappelé que la région du Sahel en général et le Mali en particulier est, depuis quelques années, en proie à une crise multidimensionnelle, résultante de l’intervention de l’OTAN en Libye. Ce qui a rendu plus vulnérables des populations déjà confrontées aux effets combinés des facteurs sécuritaires, sociopolitiques, économiques, climatiques, environnementaux et récemment sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19.  Le Président de la Transition a saisi l’occasion de discours pour remercier tous les amis et partenaires qui continuent d’exprimer leur solidarité et leur soutien aux pays du Sahel en vue de renforcer la résilience de nos populations face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle cyclique. Il a encouragé la reprise des discussions relatives à la conclusion d’un accord international juste et équitable permettant l’exportation des céréales à destination du continent africain. Sur le différend qui oppose la Russie à l’Ukraine, il a, au nom du Mali, invité les médiations internationales à plus d’ouverture et de pragmatisme en vue de poursuivre et renforcer les efforts pour un règlement pacifique de cette crise.

“Il est primordial que tous les membres des Nations Unies respectent les valeurs et principes fondamentaux du droit  international et agissent de manière à protéger et à faire respecter la Charte des Nations

Unies notre organisation commune doit s’adapter au monde multipolaire afin de conserver toute sa crédibilité”

Sur la gestion des Nations unies, Assimi Goïta a clairement affiché la position du Mali. “Membre des Nations Unies, le Mali reste attaché à la coopération internationale, au multilatéralisme et à un ordre international fondé sur des règles justes et équitables. Il est donc primordial que tous les membres des Nations Unies respectent les valeurs et principes fondamentaux du droit international et agissent de manière à protéger et à faire respecter la Charte des Nations Unies. C’est la raison pour laquelle, le Mali soutient l’initiative de la Russie appelant à un nouveau consensus pour défendre les buts et principes de la Charte. La multiplication des crises et des conflits en dépit de l’implication de la communauté internationale plaide en faveur d’une nouvelle architecture de la sécurité internationale qui passera forcement par une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU. Notre organisation commune doit s’adapter au monde multipolaire afin de conserver toute sa crédibilité. L’instrumentalisation et la politisation de la question des Droits de l’homme doivent cesser, de même que le système de deux poids, deux mesures. La question de l’élargissement du Conseil de Sécurité est aujourd’hui un point majeur à l’ordre du jour de la réforme du système des Nations Unies. Elle est nécessaire et justifiée, avec la proposition de l’Union Africaine, qui réclame seulement deux sièges permanents pour l’Afrique. Le Sommet de Saint-Pétersbourg nous donne l’opportunité de tracer ensemble les contours d’un espace commun de prospérité, de stabilité et de sécurité. Il reste entendu que ce cadre rénové sera élaboré sur la base des principes de respect mutuel, des relations d’égal à égal et des intérêts partagés au bénéfice de nos populations”, a-t-il précisé.

“Les pays des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) constituent des réponses fiables et un réel espoir de soustraire nos pays d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation”

Assimi Goïta a évoqué la situation économique mondiale qui est inquiétante. En effet, selon les prévisions, l’économie mondiale serait au bord de la récession en 2023. Cependant, il a fait savoir qu’il  y a des motifs d’espérance même si les pays doivent demeurer particulièrement attentifs à une autre alternative qui se caractérise par l’émergence des BRICS. “Les pays des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) se hissent au premier rang de l’économie mondiale et constituent des réponses fiables pour le continent, sans contrepartie hypothéquant le développement de notre continent et l’épanouissement de nos populations. Ainsi, les BRICS constituent un réel espoir de soustraire nos pays d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation. C’est pourquoi le Mali soutient des initiatives telles que créer une banque de développement pour le financement des infrastructures ou encore, offrir de nouveaux mécanismes et moyens de paiement internationaux”, a-t-il soutenu.

Le Président de la Transition a dit que la tenue de ce Sommet a été accueillie avec enthousiasme en Afrique. Il s’est dit persuadé que les conclusions courageuses et innovantes à la hauteur des enjeux du moment, permettront d’aboutir à un partenariat rénové et revitalisé entre le Continent et la Russie, exempt de désinformation. Il a réaffirmé son entière disponibilité à poursuivre et à renforcer les relations du Mali avec l’ensemble des partenaires sur la base du respect des trois principes qui guident l’action publique en République du Mali, à savoir, le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali, la défense des intérêts du peuple malien dans les décisions prises. “De même, fidèle à son engagement panafricain, mon pays continuera à œuvrer au sein des organisations sous-régionales et régionales pour la réalisation de l’intégration africaine”, a-t-il promis.                    

Siaka DOUMBIA

 

2e forum économique et humanitaire Russie-Afrique : Assimi Goïta a pris part aux travaux d’ouverture

La Russie prête à fournir gratuitement au Mali, au Burkina, au Zimbabwe… 25 à 50 000 tonnes de céréales

Le président de la Transition, SE le colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat, a pris part, le jeudi 27 juillet 2023 à l’ouverture des travaux de la 2e session du Forum économique et humanitaire Russie-Afrique, à l’Expoforum.

Cette cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, qui a pris la parole lors de cette session plénière du Forum économique et humanitaire Russie-Afrique. Le thème principal de ce second forum est la technologie et la sécurité dans l’intérêt du développement souverain au profit de l’homme. Un thème que le président russe estime pertinent. Vladimir Poutine, à l’entame de ses propos, a souhaité la bienvenue aux chefs d’Etat à Saint-Pétersbourg avant de les remercier d’avoir effectué le déplacement. Ce qui s’est traduit, lors de l’accueil des chefs d’Etat africains, par de chaleureuses poignées de main. “Dans notre pays, vous êtes parmi des amis et des personnes partageant les mêmes idées”, a-t-il affirmé. Devant ses homologues africains, le Président de la Fédération de Russie a indiqué que la collaboration entre son pays et les États africains doit s’atteler au renforcement du “bien-être de nos citoyens”, à l’amélioration de leurs conditions de vie, ainsi qu’à la résolution des problèmes urgents. Ce fut aussi le lieu d’explorer les domaines dans lesquels la Russie et ces pays pourraient renforcer davantage leur coopération pour le grand bonheur du continent africain et de la Russie. Le président de la Fédération de Russie a été pragmatique. Il a assuré les Etats africains que la Russie “est en mesure de remplacer le grain ukrainien à la fois sur une base commerciale et sous la forme d’une assistance gratuite aux pays les plus nécessiteux d’Afrique, d’autant plus que nous nous attendons à nouveau avoir une récolte record cette année”. Dans les trois à quatre prochains mois, la Russie se dit prête, à fournir gratuitement au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine, à l’Erythrée 25 à 50 000 tonnes de céréales. Sur le plan de la formation professionnelle et de l’éducation, le président de la Fédération de Russie a formulé des recommandations concrètes et rassurantes pour les Etats africains, notamment en matière d’éducation, surtout au niveau de l’enseignement supérieur. “Nous continuerons à aider les amis africains à développer non seulement l’enseignement professionnel supérieur, mais aussi général et secondaire, à former des enseignants, des mentors et du personnel technique pour les écoles et à établir des écoles communes pour lesquelles des matériaux méthodologiques adaptés sont déjà en cours d’élaboration sur la base de la synthèse des programmes éducatifs nationaux russes et africains”, a expliqué le président russe.

La Russie se propose alors d’explorer les “possibilités de créer des écoles en Afrique avec des matières d’enseignement en russe”. Dès l’année prochaine, assurera le président Poutine, une organisation internationale de langue russe “devrait commencer ses activités, qui seront ouvertes à tous les pays où ils aiment et veulent utiliser la langue russe, où ils aiment et s’intéressent à la culture russe”. Domaine par domaine, le chef du Kremlin a égrené les diverses opportunités à tirer du renforcement de la coopération entre la Russie et les pays africains. Il a passé en revue les perspectives et les lignes directrices de la coopération entre la Russie et l’Afrique. Toute chose qui s’inscrit dans la transformation du monde en fonction du nouvel ordre mondial fortement marqué par le multilatéralisme. Il est à noter qu’avant cette session plénière du Forum économique et humanitaire Russie-Afrique, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta avait reçu en audience son homologue burkinabé, S. E. le capitaine Ibrahim Traoré. Sans doute pour échanger sur les problèmes brûlants concernant les deux pays et le Sahel.

Source Présidence de la République du Mali

 

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