Blaise Compaoré est arrivé lundi à Bamako pour une visite officielle de deux jours au Mali. Il tentera d’y relancer la médiation burkinabè et ouest-africaine dans la crise malienne.
Un temps en délicatesse avec son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta, le président burkinabé Blaise Compaoré, également médiateur de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise au Mali, est arrivé lundi 30 juin à Bamako pour une visite officielle de deux jours visant à réchauffer les relations entre les deux pays.
“Il n’y a pas de possibilité pour le pessimisme parce que je crois que les Maliens aujourd’hui veulent la paix, veulent se réconcilier, veulent par le dialogue politique une solution aux crises, a déclaré Blaise Compaoré à son arrivée. Les Maliens veulent vivre dans un espace unitaire, veulent vivre sans extrémisme, veulent vivre réconciliés dans un État laïc, donc républicain, veulent arrêter la guerre et organiser le cantonnement, le désarmement (des groupes armés) et faire ramener les déplacés.”
Rencontre avec IBK et Koenders
Lors de son séjour, Blaise Compaoré a rencontré les plus hautes autorités de l’État, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta, les chefs de l’opposition, ainsi que Bert Koenders, le chef de la Mission de l’ONU au Mali, la Minusma. Mardi, il s’est rendu dans la région de Ségou, au nord-est de Bamako, où il a rencontré notamment des ressortissants burkinabè qui y sont installés.
Sa visite au Mali intervient plus d’un mois après un brusque regain de tension entre des groupes armés du Nord dans la région de Kidal, bastion des rebelles touaregs, et l’armée malienne, qui se sont affrontés pendant plusieurs jours lors de combats meurtriers.
Ouverture de négociations mi-juillet à Alger
Le chef de l’État burkinabè, un des nombreux médiateurs au Mali, ne semble plus jouer un rôle actif dans la résolution de la crise qui touche ce pays depuis 2012. Le cessez-le feu obtenu le 23 mai dernier à Kidal entre les groupes armés et le gouvernement malien, toujours respecté à ce jour, avait par exemple été décroché par le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, président en exercice de l’Union africaine (UA).
Des pourparlers informels entre les groupes armés et le gouvernement malien ont eu lieu en juin à Alger, avant l’ouverture de négociations formelles prévues à la mi-juillet dans la capitale algérienne. L’objectif est de parvenir à un accord de paix définitif, en particulier avec la rébellion touarègue du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA).
I YATTARA