Le département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a abrité hier 4 juillet 2013 une cérémonie dédiée à l’annonce de décaissement de 90 millions d’euros en faveur du Mali en présence des membres du Gouvernement des représentants du corps diplomatique et des organisations internationales accréditées au Mali. Il s’agissait d’une cérémonie de remise de convention de financement qui montre l’engagement de l’Union européenne à accompagner le Mali pour une sortie de crise rapide. Lors de la conférence des Amis du Mali le 15 mai dernier à Bruxelles, l’Union européenne a décidé d’allouer 520 millions d’euros (plus de 341 milliards de FCFA) au Mali dont 220 millions d’euros (plus de 144 milliards de FCFA) sous forme d’appui budgétaire. « Je suis fier d’annoncer que moins de 2 mois après la conférence des donateurs du 15 mai, l’Union européenne vient d’effectuer un premier décaissement de 90 millions d’euros (environ 59 milliards de FCFA). Cet appui budgétaire entre dans le cadre du Contrat d’Appui pour la Consolidation de l’Etat au Mali qui est un instrument conçu avec l’objectif de soutenir le processus de Transition au Mali en garantissant au gouvernement des moyens budgétaires additionnels dans un contexte post-crise, marqué par une situation économique difficile », a déclaré le Chargé d’Affaires de la Délégation de l’Union européenne au Mali Bertrand Soret. Selon lui, cet appui budgétaire repose sur quatre critères fondamentaux : la mise en œuvre de la Feuille de Route, notamment la poursuite des processus électoral et de réconciliation ; la stabilité macroéconomique, dans une optique de durabilité ; la poursuite des réformes en matière de gestion des finances publiques ; enfin, la transparence budgétaire, symbole de crédibilité. Au-delà de ces axes stratégiques principaux, cet appui vise plusieurs secteurs clefs : la décentralisation avec l’objectif d’apporter des moyens importants pour la reconstruction et l’appui aux collectivités locales au Nord, l’activité économique (via l’entretien routier notamment), l’accès à l’eau, la santé, la sécurité alimentaire, la justice… En marge du volet « budgétaire », des appuis techniques sont prévus, particulièrement pour appuyer la gouvernance financière, l’amélioration du dispositif national de sécurité alimentaire, et le suivi des actions décentralisées, a expliqué Bertrand Soret.
Le Contrat d’Appui pour la Consolidation de l’Etat au Mali est, il faut le souligner, le fruit d’un travail collectif important, entre l’Etat Malien et la Commission européenne, en partenariat avec les Etats Membres de l’UE et les autres partenaires concernés par la reprise de l’appui budgétaire (notamment FMI, Banque Mondiale, BAD). Il est une réponse concertée et massive aux besoins actuels du pays.
Le chargé d’Affaires de la Délégation de l’Union européenne au Mali a mis l’accent sur la nécessité de maintenir le dialogue politique, général comme sectoriel, qui est fondamental tout au long du processus. « D’ailleurs nous parlons de tout avec les autorités maliennes avec lesquelles nous entretenons un dialogue franc et ouvert », a-t-il indiqué. Selon Bertrand Soret, l’UE a pris acte du remaniement ministériel samedi 21 juin, jugé nécessaire par la premier Ministre qui a eu l’occasion de s’entretenir avec la Délégation de l’Union, des raisons de sa décision. « Ce remaniement n’est pas de nature à affecter la coopération entre l’UE et le Mali, et l’UE n’a pas à le commenter », a –t-il précisé.
Par contre, le rôle de l’UE, en tant que contributeur au budget de l’Etat, est de rappeler constamment son attachement à la bonne gouvernance et à l’amélioration constante de la gestion des finances publiques. Ainsi, dans le cadre de son appui budgétaire, l’UE est attentive à ce que le budget de l’Etat soit orienté vers les besoins des populations: stock alimentaire, campagne agricole, présence de l’administration sur le territoire notamment pour assurer le déploiement des services sociaux de base – santé et éducation- sur l’ensemble de territoire. De même, l’UE suivra de près l’exécution du budget 2013 sur la base de la loi de finances rectificative d’avril 2013. Elle sera également attentive à ce que le budget de l’Etat malien respecte la réglementation en vigueur en particulier en ce qui concerne la passation de marchés en s’assurant qu’il n’y a pas d’utilisation abusive des procédures d’urgence. D’ailleurs, dans le cadre des appuis décidés le 15 mai dernier, 5 millions d’euros (plus de 3 milliards de FCFA) ont été réservés à l’amélioration des finances publiques et aux audits. Ainsi, l’UE démarrera prochainement un appui au mécanisme de contrôle de passation des marchés et des dépenses de l’Etat.
B. Daou