Bassin du Niger : Les balises de Bamako

0

La mise en œuvre des recommandations de la rencontre permettra de préserver l’équilibre et la paix autour de la gestion des eaux communes dans le bassin du Niger.

Le Forum « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger » a pris fin mardi. Les travaux qui se tenaient depuis la veille au Centre international de Conférences de Bamako (CICB) ont permis aux uns et aux autres de mettre l’accent sur la problématique de la gestion concertée des ressources en eau dans l’espace hydrique sous-régional. La cérémonie de clôture était présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane. C’était en présence de son homologue du Tchad, Mahamat Ali Abdallah. Plusieurs personnalités étaient également présentes : Michel Camdessus, représentant personnel de Jacques Chirac, président de la Fondation du même nom ; Mme Ly Fatoumata Kané, directrice nationale de l’hydraulique ; Adama Tiémoko Diarra, directeur général de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), et Boubacar Kane, son homologue de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP). Durant deux jours, nombre d’experts et acteurs du secteur venant des pays du bassin du Niger ont examiné les voies et moyens devant contribuer au dialogue autour de la gestion commune des ressources en eau dans l’espace hydrique sous-régional.

L’objectif était d’aboutir à un consensus dans la perspective du grand Forum mondial sur l’eau prévu en mars prochain à Marseille, en France. La rencontre de Bamako a abouti à un certain nombre de recommandations dont la mise en œuvre permettra, selon les experts, de préserver l’équilibre et la paix autour de la gestion des eaux communes dans le bassin du Niger. L’amélioration en urgence du réseau de mesures dégradé, le développement de l’assainissement et le traitement des eaux doivent s’inscrire dans les priorités des politiques de développement, ont suggéré les experts. Ils ont également souhaité l’application du système « pollueur-payeur ». La mise en œuvre de cette politique dissuasive contribuera à limiter les effets dévastateurs des pratiques comportementales sur l’environnement en général, et sur le fleuve Niger en particulier.

Bamako a aussi mis l’accent sur le rôle de la communication en matière de changement de comportement et souligné la pertinence d’un partenariat public-privé. L’intégration de la thématique eau dans les agendas sectoriels tels que la santé et l’éducation ; la mise en œuvre de la vision partagée, afin d’arriver à une gestion collégiale des ressources en eau ; la réalisation de nouveaux projets de barrage ; l’adoption de nouvelles lois et textes d’application pour concrétiser le droit à l’eau et à l’assainissement ; la ratification effective de la Convention des Nations unies de 1997 figurent dans la liste des recommandations du Forum de Bamako.

Le ministre tchadien de l’Eau, Mahamat Ali Abdallah, a salué les résultats auxquels a abouti la rencontre de Bamako qui, de son point de vue, a été l’occasion pour l’organisation du bassin du Niger de mettre à jour les problèmes inhérents à la gestion des ressources hydriques. Mahamat Ali Abdallah a insisté sur l’urgence pour nos Etats de préserver ce qu’il appelle le cordon ombilical entre nos peuples. « La situation du bassin du Niger ne présage rien de bon. L’ensablement, la sécheresse, la dégradation des berges, l’explosion démographique la diminution du potentiel hydrique constituent des menaces pour notre espace. Il est temps d’agir et de mettre en exergue de meilleures stratégies pour assurer un avenir à cette réserve que constitue le fleuve Niger pour nos pays », a-t-il averti, tout en sollicitant l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour l’atteinte de ces objectifs.

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, a abondé dans le même sens en soulignant la nécessité d’un financement adéquat pour le secteur. « Jamais nos ressources propres ne pourront assurer un tel financement qui dépasse les moyens budgétaires », a expliqué le ministre Ouane qui a aussi insisté sur la nécessité de maintenir l’échange et le dialogue d’expertise entre les différents pays. Cela conduit à l’amélioration des relations de coopération, mais aussi et surtout à la consolidation de la paix dans la sous région, a estimé Habib Ouane qui a assuré du soutien constant de notre pays à la mise en œuvre des recommandations issues du forum. « Le Mali va continuer à accorder une priorité à la problématique de l’eau en veillant sur la disponibilité, mais aussi et surtout, sur la qualité des ressources en eau », a conclu le ministre. Rendez-vous a été pris pour mars prochain à Marseille, en France.

Commentaires via Facebook :