Axe Paris-Bamako :Quand Sarkozy met les enfants maliens en péril

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Depuis quelques mois, le territoire malien est déconseillé aux ressortissants français. Du coup, c’est l’arrêt immédiat des grands projets de développement financé par la France (deuxième partenaire au développement du de notre pays) au Mali. En fait ce « blocus » frappe les grands projets. Tout comme les petites associations humanitaires. Pourtant, sous d’autres cieux, les attentats terroristes se multiplient. Avec à l’appui, la mort de plusieurs centaines de ressortissants français sans que leurs autorités ne prennent des mesures similaires.

Aujourd’hui, si les grands projets de développement financé par la France sont arrêtés au Mali, le hic qui fait tilt, c’est que cette mesure est valable pour toutes les petites actions françaises dans notre pays.

Pour se rendre à l’évidence, nous avons approché les étudiants en médecine lesquels, en collaboration avec leurs homologues français, organisent des périples à l’intérieur du Mali. Ce, en vue de mener des actions sanitaires et éducatives dans les coins reculés de Bamako.
« Nous menons des petits projets avec un petit budget d’environs 20 millions chaque année avec des étudiants français en médecine qui nous appuis matériellement et financièrement. On se rend dans des villages pour faire des consultations médicales ou apporter aux populations des matériels médicaux. Tout en menant des actions de prévention. Dans le domaine scolaire, nous apportons des matériels didactiques et nous installons des panneaux solaires et pour l’école et pour les CSCOM», explique Amadou Dolo, un des initiateurs de ce partenariat et étudiant à la Faculté de Médecine.

Comme d’habitude, cette année, les étudiants maliens qui pilotent l’initiative ont fait appel à leur correspondant Français pour établir le programme des activités de 2011. Sans suite.
« A notre grand surprise, les étudiants français nous ont signalé que les autorités françaises ne veulent pas du tout entendre parler du Mali. L’Etat français a interdit à ces étudiant s partenaires de venir au Mali », nous confie Amadou Dolo.

Pour les étudiants maliens, les conséquences de cette mesure sont très fâcheuses. Surtout pour des villageois qui se sont associés pour la réalisation d’un CSCOM dans leur localité.

« Ils comptaient sur nous pour équiper leur CSCOM. Mais avec cette nouvelle, on risque de les décevoir. Car les villageois ne savent pas de quoi il s’agit au juste », nous confie M. Dolo. Avant d’indiquer : « nous ne pouvons plus rien faire, puisque c’est un problème qui dépasse nos compétences. Il s’agit d’un problème politico-sécuritaire entre l’Etat Malien et l’Etat français. Mais nous avons espoir après la visite du ministre Soumeylou Boubey Maïga, au moins, que la région de Bamako ne figure plus dans la zone orange. En ce sens, que depuis un certains temps, les autorités françaises classent le Mali sur la carte sécuritaire comme un pays qui n’a pas de zone verte ».

En réalité, ce cri de cœur des étudiants maliens en médecine est, aujourd’hui, celui de tout le peuple malien. Mais une certitude : il y a quelques jours que 7 français ont perdu la vie dans un attentat terroriste au Maroc. La nuance est que ce pays n’a jamais été déconseillé aux ressortissants français. Du moins pas à notre connaissance.

Aux dernières nouvelles, aucune alerte n’a été donnée sur le site internet de l’Ambassade de la France au Maroc par rapport à cet attentat de Marrakech.
Cette attitude de la France contribuera davantage à raviver le sentiment antifrançais dans un pays où elle compte pourtant des amis.
Baba Ahmed

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