Axe Bamako-Alger : Reformatage des relations géopolitiques

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Au lendemain de la chute de l’ex régime libyen et l’assassinat programmé de son ex-Guide par les forces néo-impérialistes (américaines, britanniques et françaises) cautionnés par la fameuse résolution 1973 du « machin onusien », du Conseil de Sécurité, nous assistons désormais à un reformatage de l’espace géopolitique de la sous-région sahélo-saharienne.

Le repli d’ex-dignitaires libyens, en l’occurrence le fils de l’ex-Guide, Saïf El Islam, l’ancien chef des services de renseignement, Abdallah Al Senoussi et bien d’autres officiers généraux et leur présence dans des pays dans des pays fragiles du continent est un motif d’inquiétude.  D’autre part, le retour au bercail d’ex-combattants maliens et nigériens intégrés ou non dans l’ex armée libyenne dont la plupart avait obtenue la nationalité libyenne n’est guère rassurant. Ces combattants sont retournés avec armes et bagages, femmes et enfants sans que l’on sache leurs intentions réelles, créant ainsi dans nos pays une situation d’incertitude totale. Est-ce que pour cela que le Président ATT a effectué une visite officielle de 96 heures chez son voisin et homologue algérien du 24 au 27 octobre ? Ou bien s’agissait-il pour les deux présidents de traiter de dossiers liés  au pétrole, à la formation professionnelle et l’Education, entre autres ? Etions-nous dans la logique d’un calendrier de routine ?

Tout compte fait, la situation de désolation et de chaos qu’ont fait hériter aux pays dits du ‘’Champs’’, les puissances de l’OTAN à l’issue de leur invasion de la Libye oblige ces Etats à redéfinir leur relation transfrontalière en posant des actes nouveaux dans le traitement des problèmes communs de l’heure, conjoncturels ou structurels. C’est certainement ce qui explique le nouveau réchauffement de l’axe Alger-Bamako en veilleuse depuis un certain moment, surtout après la libération par les autorités maliennes, en 2010, de quatre salafistes recherchés par la justice algérienne, contre la libération d’un otage français par Aqmi.

 

Pour élaborer une plate-forme commune afin d’endiguer les maux qui infestent leur espace géographique commun, il sied donc aux deux pays, de concert avec leurs voisins  du Niger, de la Mauritanie et même du Tchad,  de coopérer en matière de renseignements militaires, incluant, au besoin, des déploiements logistiques et humains communs. L’anéantissement de l’Etat libyen a évidemment créé un vide politico-militaire. Les nouveaux dirigeants libyens, eu égard à la stratégie qui les a conduits au pouvoir, seront à coups sûrs inféodés à leurs mentors occidentaux aussi longtemps que les conditions le permettront. Ils mettront en place une politique différente de celle de leurs prédécesseurs, se détournant de l’Afrique subsaharienne pour se rapprocher des monarchies du Golfe qui ont contribué à financer une partie de l’effort de guerre de l’OTAN. Le nouveau rapprochement Alger-Bamako vient donc à point nommé. Les conclusions des travaux de la commission mixte de cette visite officielle peuvent faire espérer plus d’un, tant le volet sécuritaire a été évoqué et étudié, avec toutes les questions pendantes relatives à une probable réactivation  des rébellions, au trafic de drogue ou d’armements et aux prises d’otages récurrentes perpétrées par l’Aqmi (Al-Qaïda Maghreb islamique) dans l’espace sahélo-saharien. 

 

Gaoussou Madani Traoré

 

 

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