Le Premier ministre français, Manuel Valls, a qualifié jeudi à Bamako la lutte contre le jihadisme de «combat contre la barbarie», assurant que son pays se portait garant de l’accord de paix au Mali où, il intervient militairement depuis 2013.
«Aujourd’hui la réconciliation est en marche», s’est félicité M. Valls, arrivé dans la soirée accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en référence à l’accord de paix signé en mai-juin 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg.
«La France continue à se porter garante de cet accord», a-t-il souligné, lors d’une rencontre avec la communauté française, après un premier entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta.
«Il faut défendre la liberté. La France est engagée pleinement et totalement, c’est un combat essentiel de l’humanité contre la barbarie», a affirmé M. Valls, rappelant l’opération Serval, lancée en janvier 2013 contre les jihadistes qui contrôlaient alors le nord du Mali.
«Le combat se poursuit aujourd’hui avec l’opération Barkhane. Barkhane est un succès reconnu partout dans le monde», s’est félicité le Premier ministre français, en référence au dispositif de lutte contre les jihadistes qui a remplacé Serval depuis août 2014 et dont le rayon d’action s’étend sur l’ensemble sahélo-saharien.
«Malgré les épreuves et les dangers, vous êtes restés et d’autres vous ont rejoints», a-t-il également dit à l’intention de la communauté française.
Après le Mali, M. Valls au Mali s’est rendu samedi au Burkina Faso où, il a rencontré le nouveau président, Roch Marc Christian Kaboré.
Les capitales de ces deux pays voisins, Bamako et Ouagadougou, ont été frappées par des attentats jihadistes, respectivement le 20 novembre (20 morts, outre les deux assaillants) et le 15 janvier (30 morts)
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes ont été dispersés et, en grande partie, chassés du Nord à la suite du lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire internationale qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l’Accord de paix et de la réconciliation censé isoler définitivement les jihadistes.
Manuel Valls tâte le pouls des troupes françaises
Le Premier ministre français Manuel Valls a rencontré vendredi au Mali les troupes de la force française Barkhane et les responsables de la mission de l’Onu (Minusma) engagés dans la lutte contre le jihadisme
Accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, M. Valls a entamé par une cérémonie militaire en hommage aux militaires français tués en opération lors de sa visite à Gao, la plus grande ville du nord du Mali où, se trouve la base de Barkhane.
Signe de l’instabilité persistante au Mali, plus de trois ans après le lancement d’une intervention militaire à l’initiative de la France, au moins un militaire malien a été tué dans une attaque de jihadistes présumés dans la matinée à Ménaka, à environ 260 km de Gao, selon des sources militaire et civile.
«Le combat se poursuit aujourd’hui avec l’opération Barkhane qui est un succès reconnu partout dans le monde», a-t-il dit. L’opération mobilise 3.500 hommes et couvre cinq pays, notamment la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Elle est dirigée par un état-major à N’Djamena.
Visite aux pays victimes du jihadisme
Il y a une semaine, trois soldats maliens avaient péri dans une embuscade dans la région de Tombouctou. Le même jour, des jihadistes avaient attaqué un camp de la force de l’Onu à Kidal, faisant sept tués parmi les Casques bleus guinéens, dont une femme et fait une trentaine de blessés.
- Valls a ensuite respectivement rencontré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, le commandant de la mission de formation de l’Union européenne (Eutm) au Mali, qui entraîne l’armée malienne et, de nouveau, le président Kéïta.
- A KEITA