Après le raid manqué du 22 juillet dernier contre Aqmi au Mali : Bernard Kouchner est venu s’expliquer à ATT

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Après l’assassinat au Mali de l’otage français, Michel Germaneau, par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI),  le président de la République française, Nicolas Sarkozy a dépêché Bernard Kouchner dans les pays sahéliens. Le ministre français des Affaires étrangères s’est rendu lundi soir dans la capitale mauritanienne où il a rencontré le président Abdelaziz et les ressortissants français. Bernard Kouchner a ensuite fait escale hier  mardi matin 27 juillet à Bamako avant de continuer sur Niamey. Au cours de l’audience à Koulouba, ATT a réitéré son opposition à toute action non concertée sur le territoire malien.

 

Les reproches d’ATT à Kouchner


Reçu hier dans la matinée au Palais de  Koulouba par le président de
la République, Amadou Toumani Touré, à sa sortie, le chef de la diplomatie française,  Bernard Kouchner, a d’abord tenté de justifier devant la presse le raid de jeudi 22 juillet contre une base d’Al-Qaïda au nord du Mali. « Nous avons parlé de sécurité en général et en  particulier de cette opération mauritanienne avec un appui de la France qui s’est déroulée sur le sol malien. Nous sommes revenus sur toute cette affaire. Le président (ndlr : ATT) a une vision stratégique qui est tout à fait juste. Il pense qu’il faut que les opérations soient coordonnées, des opérations de plus d’ampleur si on veut être plus efficace contre Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), contre le terrorisme. Et pour ça il y a un état-major à Tamanrasset. Un état-major malien qui a été affecté sur place, il (ndlr : ATT) espère que les choses se déploieront de la meilleure façon. Et comme ça, je ne peux qu’approuver ». a confessé l’émissaire de Nicolas Sarkozy à qui le président malien n’a pas caché sa colère contre le raid de jeudi dernier. ATT aurait même averti son interlocuteur qu’il n’acceptera plus une autre opération sur le territoire malien sans l’information préalable des autorités maliennes.

 

Quant à la mise en œuvre  des actions concertées contre les terroristes, Kouchner répond : « Oui, évidemment, c’est le président malien qui le dit, moi je ne peux que l’approuver. D’abord, je ne suis pas de l’état-major. Nous avions un otage, Michel Germano, que nous n’avons pas pu sauver et qui a sans doute été exécuté. C’est inadmissible, monsieur le président est bien d’accord avec cela ».

 

Parlant des initiatives maliennes pour la lutte contre le terrorisme et le banditisme dans la bande sahélo saharienne, M. Kouchner a reconnu qu’ « il y a eu les accords d’Alger et il y a cette réunion de Bamako (ndlr : la conférence des chefs d’Etats de la bande sahélo-saharienne) qui est toujours programmée. Quand ? Je n’en sais rien, le président malien non plus, mais enfin, ça ne nous empêche pas de nous aimer beaucoup »

 

Le chef de la diplomatie française a par ailleurs souhaité qu’ « il y aura une résolution aujourd’hui (NDRL : hier) à la sortie du sommet de l’Union africaine à Kampala pour condamner le plus fermement possible cet acte odieux, inadmissible, scandaleux. Mais des opérations coordonnées, si vous pouvez le faire de façon plus longtemps et en profondeur, à ma place qui n’est forcement la votre, je suis tout à fait partisan. C’est de ça qu’on a parlé ».

 

C’est donc  pour « une mission d’explication» que le ministre  français des Affaires étrangères est venu au Mali pour « rassurer les autorités maliennes et apporter le soutien français au Mali dans la lutte contre le terrorisme au Sahel».

Lors de sa rencontre avec les ressortissants français, Bernard Kouchner les a appelés à la plus grande vigilance, se refusant toutefois de tomber dans l’alarmisme. Après Bamako, Bernard Kouchner s’est envolé pour Niamey.

 

Abdoulaye Diakité 

 

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