Allocution du Premier ministre à l’occasion du déjeuner offert à Mr Edouard Philippe Premier ministre Français

3

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les ministres

Distingués invités,

Je voudrai de nouveau vous remercier pour votre venue au Mali. Elle nous a donné, en effet, l’opportunité d’un échange de très haut niveau sur les perspectives de coopération entre nos deux pays. L’exercice revêt une signification toute particulière pour la partie malienne. Cet exercice est pour nous important parce qu’il se partage avec un partenaire qui dès les premières heures de la crise de 2012 s’est impliqué de manière décisive dans la sauvegarde de notre pays. Avec un partenaire dont l’attention accordée à nos difficultés et à nos projets n’a jamais faibli. Cet exercice est également pour nous important, parce qu’il donne la possibilité au gouvernement du Mali d’expliquer sa volonté de dépasser le traitement des priorités immédiates pour construire des partenariats sur la durée.

Monsieur le Premier Ministre,

Les défis et épreuves que nous continuons d’affronter, et de surmonter progressivement, ne nous font pas perdre de vue deux nécessités. La première est que tout en consacrant aux urgences, comme la sécurisation totale de notre pays et le détricotage des tensions intercommunautaires en particulier dans le Centre l’attention qu’elles nécessitent, il nous est absolument indispensable de porter remède dès maintenant et de manière durable aux carences institutionnelles et de gouvernance qui ont favorisé la crise politico-sécuritaire de 2012.

La seconde nécessité porte sur le fait que nous ne devons pas laisser se créer dans notre pays de nouvelles fragilités socio-économiques qui remettraient en cause les efforts consentis. Pour prendre en charge ces deux nécessités, il nous faut déjà engager les chantiers qui maintiendront le Mali en nation debout.

Nous avons conscience que les épreuves traversées nous imposent le devoir d’établir des diagnostics sans complaisance et d’aller vers des réformes décisives. Parmi celles-ci, figure une refonte institutionnelle qui prendra mieux en compte la diversité de notre pays. Il me faut vous souligner, Monsieur le Premier Ministre, que c’est de cette diversité qu’est né le vivre ensemble qui constitue la force et la fierté de la nation malienne. Il nous faut donc revivifier notre spécificité et surtout lui donner la possibilité de pleinement s’exprimer.

Dans le cadre de la mise en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, en dehors duquel il n’y a aucune perspective crédible pour le retour de la paix et de la stabilité, nous procéderons à des évolutions institutionnelles qui peuvent être qualifiées sans hésitation d’incontournables et de majeures, en ce qu’elles permettront de consolider une vision commune de notre nation et une gouvernance territoriale prenant en charge la diversité de nos réalité socio-économiques faisant ainsi de notre pays une nation plurielle dans un Etat unitaire. J’estime important de souligner de nouveau que la reconnaissance institutionnelle des identités territoriales que nous allons mettre en œuvre n’est pas antinomique de la défense de l’indivisibilité et de l’unité du Mali.

C’est pourquoi, en dépit des vicissitudes, l’Etat continuera de maintenir son adhésion loyale et inconditionnelle à l’APR.

Adhésion d’autant plus impérative que nous continuons de faire face à une menace terroriste qui s’est profondément sédimentée dans notre Région, et qui s’est considérablement métastasée dans nos zones transfrontalières à travers différents groupes dont l’objectif stratégique demeure de détruire nos institutions étatiques et la cohésion de nos sociétés.

A cet instant, je voudrais rendre hommage à l’engagement résolu de la France à nos côtés et saluer les victoires patiemment construites contre un ennemi aujourd’hui affaibli et désorganisé mais toujours dangereux.

Monsieur le Premier Ministre,

Pierre Mendès France rappelait souvent – et à raison – que la démocratie n’est jamais totalement acquise parce qu’elle dépend essentiellement de la volonté des citoyens et qu’elle suppose donc un effort permanent. La crise de 2012 s’explique en bonne partie par un relâchement de cet effort. Depuis nous avons tiré les justes enseignements des épreuves affrontées. C’est pourquoi nous avons déployé l’année dernière un effort exceptionnel pour protéger la démocratie malienne en empêchant le désastre qu’aurait amené la non tenue de l’élection présidentielle à bonne date.

Cet effort, nous allons le maintenir dans la conduite des réformes à commencer par le processus de révision constitutionnelle. Le Gouvernement s’attache tout particulièrement à obtenir un consensus populaire fort autour de la nécessité d’évoluer. Il le fait en faisant preuve de pédagogie et de proactivité, en cultivant une écoute attentive et vigilante,

Monsieur le Premier Ministre,

Nous sommes convaincus que la sortie de crise pour notre pays ne passe pas exclusivement par la résolution de la question sécuritaire. Elle intègre aussi toutes les actions que nous devons entamer dans le domaine économique pour renouer avec nos ambitions de développement durable. Notre volonté de repartir résolument de l’avant ne relève pas du vœu pieux. Elle se justifie par la résilience de l’économie malienne constatée par les expertises les plus autorisées.

Cette peu commune résilience doit nous valoir aussi bien l’intérêt des investisseurs que l’accompagnement des partenaires au développement. Au premier rang des uns et des autres se trouve la France. C’est pourquoi nous avons accordé une attention soutenue aux opportunités à offrir à nos entrepreneurs, convaincus qu’un partenariat robuste, ambitieux et innovant avec la France favorisera nos efforts de transformation de notre pays. Les dossiers que le Gouvernement du Mali présente portent prioritairement sur des programmes d’investissement en infrastructures dans les domaines de l’énergie, du transport, du numérique, de l’agriculture et de l’agro industrie.

Plusieurs d’entre eux concernent des infrastructures dont l’amélioration intéresse des pays voisins du Mali et intensifiera nos échanges avec ceux-ci. Il en est ainsi de l’achèvement des installations pour le transport de l’énergie électrique, de la création d’une zone franche agro-industrielle de produits agricoles à la frontière du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali et de la rénovation de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako dont nous fêteront le centenaire en 2024.

Monsieur le Premier Ministre,

Permettez-moi de me réjouir une fois de plus de la qualité des relations qu’entretiennent nos deux pays et de la concordance de nos analyses sur la situation au Mali.

Nous n’avons pas d’interrogation sur la pertinence de l’engagement français dans la lutte contre le terrorisme en terre africaine parce que nous considérons Barkhane qu’ensemble nous sommes en mission du monde pour la préservation des valeurs démocratiques et républicaines. Nous souhaitons sincèrement que l’Histoire restitue les choix faits par la France dans leurs réelles motivations.

Votre pays est en effet l’un des rares à assumer cette vérité devenue pourtant indiscutable : le rétablissement et le maintien de la paix dans le monde, la gestion de la sécurité de la planète ont fait apparaître de nouveaux impératifs de solidarité et d’entraide auxquelles nulle grande nation ne devrait se soustraire.

Monsieur le Premier Ministre,

J’ai salué auparavant la qualité de notre coopération. Permettez-moi de souhaiter que nous fassions évoluer celle-ci dans le sens d’un renforcement mutuellement bénéfique à nos deux pays. La communauté de nos visions sur l’avenir du monde et des valeurs que nous incarnons et défendons, la forte concordance de nos intérêts nous y incitent. Le contexte nous y encourage. Nous pouvons et devons donc explorer de nouveaux domaines et surtout dégager une nouvelle manière de faire.

Monsieur le Premier Ministre,

Permettez-moi pour terminer d’exprimer ma certitude de trouver en vous un interlocuteur prédisposé à l’écoute, attentif à nos préoccupations et engagé à promouvoir nos intérêts communs.

Je vous remercie de votre attention.

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. @coco Vous pouvez continuer à vous moquer, mais le monde entier sait aujourd’hui que la france vit son opulence grâce au sang des africains et il est prouvé qu’elle perdra son statut de “puissance politique et financière” si tous les pays africains quittent le f CFA. 400 milliards d’euro de déficit budgétaire sera la conséquence et en ce moment vous verrez plutôt des “gilets rouges foncés” dans les rues.

  2. D’après l’imminence JAH FAKOLY la politique ‘France-Afrique ‘ c’est du blacken tué- du bluff, de la mangecratie !
    Il faut sortir de cette honte du franc.
    Même s’il faut revenir aux trocs

    • et … LONGUE VIE A EL HAJJ ….LONGUE VIE ….LONGUE VI ….LONGU V ….. LONG VI … LON V …
      Bon ..on va revenir au troc …..au tr ….
      ! ! ! ! ! ! …..bon …. céçà ….! ! ! ! !

Comments are closed.