Ouagadougou, la capitale du Burkina, a abrité la semaine dernière une importante réunion ministérielle de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Conduite par le Colonel Abdoulaye Maïga (ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation/Porte parole du gouvernement), la délégation malienne comprenait aussi Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et Colonel Sadio Camara de la Défense et des Anciens combattants. La réunion a surtout permis de faire un pas qui peut être décisif dans la mise en place d’une confédération réunissant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Tracer la voie d’une évolution vers une confédération ! Tel est l’un des principaux résultats de la réunion ministérielle de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui s’est réunie à Ouagadougou (Burkina Faso) jeudi dernier, 15 février 2024. Suite au retrait sans délai de l’AES de la Cédéao, les ministres ont acté le Traité portant création de la confédération. Ils ont décidé de fonder le traité sur les références historiques propres aux peuples du Sahel. Ils ont aussi opté pour une architecture institutionnelle comprenant les sessions des sommets des chefs d’Etat, les sessions du conseil des ministres et des sessions des représentants des parlements.
Quant à la question de l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG), elle a été inscrite à l’ordre du jour du prochain sommet des chefs d’Etat. Il faut rappeler que l’ALG a été créée par un Protocole d’accord signé le 3 décembre 1970 à Ouagadougou (Burkina) par feux les présidents Général Moussa Traoré du Mali, Hamani Diori du Niger et Général Aboubacar Sangoulé Lamizana de la Haute Volta (actuel Burkina Faso). Ces dernières années, l’ALG a vu également ses domaines d’intervention élargis à la sécurité faisant d’elle aujourd’hui une Organisation de coopération en matière de développement et de sécurité.
Les ministres ont par contre adopté le projet de charte de référence graphique de l’AES et approuvé la prise d’actions urgentes pour son appropriation par les populations. Elaboration d’une feuille de route de la Confédération des Etats du Sahel ; l’accélération de l’élaboration de la charte graphique de l’AES; élaboration dans de meilleurs délais les projets et protocole additionnel relatifs à la répartition et aux compétences entre la Confédération et les Etats… ont été, entre autres, les conclusions des travaux. Il a été aussi recommandé la mise en place d’un cadre de concertation en vue de gérer les implications liées au retrait sans délai de la Cédéao et identifier des partenaires stratégiques.
Pour le chef de la délégation malienne, Colonel Abdoulaye Maïga, l’esprit de l’AES est devenu une référence et une valeur partagées qui transcendent l’adversité et les difficultés du moment. Et cela d’autant plus qu’il est né de la volonté partagée des plus hautes autorités et «bâti sur la fraternité, la solidarité et la complémentarité». Le ministre de l’Administration territoriale s’est réjoui des «succès spectaculaires» déjà engrangés par la jeune alliance dans le domaine de la lutte contre le terrorisme grâce à la mutualisation des ressources et des efforts. Il n’a pas occulté les succès politiques et diplomatiques marqués par des «décisions courageuses et avisées» qui sont en train de repositionner les pays de l’AES dans l’arène internationale. Grâce à ces avancées notables, l’alliance est aujourd’hui résolument engagée sur le chemin de la sécurité collective et du développement socioéconomique harmonieux et intégré.
N’empêche que, au regard des défis et enjeux majeurs liés au contexte géopolitique difficile, le Colonel Maïga a insisté sur la nécessité de mieux organiser et de coordonner la communication de l’AES pour renforcer sa visibilité et son appropriation par les populations de l’espace et les partenaires.
Hamady Tamba