La rencontre ministérielle de l’Alliance des États du Sahel (AES), tenue à Bamako du 14 au 17 janvier 2025, a posé un jalon important dans les ambitions d’intégration économique et sécuritaire des membres.
Portée par le président de la Confédération, Assimi Goïta, cette réunion visait à concrétiser des initiatives phares comme la création d’une banque régionale d’investissement, l’instauration d’un prélèvement confédéral, la promotion de la libre circulation des biens et des personnes… Cependant, derrière les discours ambitieux, des défis structurels majeurs risquent de compromettre la mise en œuvre de ces projets.
Les capacités institutionnelles des pays membres, souvent affaiblis par des crises politiques répétées et un manque de ressources humaines qualifiées, constituent un obstacle majeur. La création d’une banque régionale, par exemple, exige une gouvernance rigoureuse et une coordination sans faille entre les États, des exigences que les structures actuelles peinent à remplir. Par ailleurs, les contraintes financières demeurent une épine dans le pied de l’AES.
Les économies des pays membres, fortement dépendantes de l’aide internationale et affectées par des budgets nationaux limités, auront du mal à générer les ressources nécessaires pour financer ces projets ambitieux. L’idée d’un prélèvement confédéral, bien qu’alléchante sur le papier, pourrait être perçue comme une charge supplémentaire pour des populations déjà confrontées à une précarité économique croissante.
À ces défis économiques s’ajoute une insécurité persistante dans la région. Le Sahel reste une zone de conflit où les groupes armés prolifèrent. Cette instabilité complique l’exécution de projets d’infrastructures et décourage les investisseurs privés. Les ressources des États sont, par ailleurs, largement absorbées par les dépenses militaires, limitant ainsi les investissements dans le développement économique et social.
Cette situation est exacerbée par les relations tendues entre l’AES et des organisations régionales comme la CEDEAO. Les tensions politiques et les divergences stratégiques alimentent une méfiance mutuelle, isolant ainsi l’AES sur la scène internationale et réduisant ses opportunités de partenariats ou de financements extérieurs.
La question des infrastructures demeure un autre frein majeur. L’objectif de libre circulation des personnes et des biens dépend de la mise en place d’un réseau de transport robuste, une condition encore loin d’être remplie dans ces pays confrontés à un déficit chronique en infrastructures routières et ferroviaires. Ces besoins nécessitent des investissements massifs, difficilement mobilisables dans le contexte économique actuel.
Malgré les ambitions affichées lors de cette rencontre, l’AES doit faire face à une réalité complexe. Si la volonté politique semble présente, les contraintes financières, institutionnelles et sécuritaires posent de sérieuses questions sur la faisabilité des initiatives proposées.
Une approche plus réaliste, basée sur une évaluation approfondie des capacités actuelles et des priorités locales, est essentielle pour transformer ces projets en résultats concrets. Sans cela, l’AES risque de voir ses ambitions se heurter à la dure réalité d’une région où les défis structurels continuent à freiner les rêves d’intégration et de souveraineté régionale.
Cheick Bougounta CISSE
Cisseke, tu resteras un prophète de malheur! Sale animal humain et nègre de maison pour la Metropole! Souviens-toi que– les chiens aboient mais la caravane passe