Afri’actu : Mali-Burkina : pourquoi pas ?

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Sur les instructions des Chefs d’Etat Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, confie le PM du Faso, les deux Gouvernements œuvrent pour baliser le terrain en vue de  «réaliser les rêves des populations». A savoir : comment le Mali et le Burkina Faso peuvent poser les jalons pour fédérer les deux pays.

D’un côté comme de l’autre, on constate nettement la bonne disponibilité  d’y aller. Mais l’union (ou la fédération) entre les deux Etats voisins est-elle vraiment réalisable ? La réponse à cette interrogation est affirmative de notre point de vue.

Le 21 février 2023, les Premiers ministres Apollinaire Joachimson  Kyelem de Tambela et Choguel Kokalla Maïga ont co-présidé un Conseil des ministres conjoint Mali-Burkina Faso. A cette occasion, les deux Etats ont abordé des questions d’intérêt commun comme   les questions sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, les questions humanitaires et les questions internationales. L’idée de fédération   au niveau étatique comme celui des peuples est plus que jamais présente.

Convaincu de sa réalisation, le PM du Faso va jusqu’à déclarer : «Les deux peuples sont déjà fédérés, ce sont les artifices administratifs et politiques qui les séparent».  Pour celui qui n’ignore pas que le Mali et le Burkina Faso partagent plus d’un millier de kms  de frontière, cette affirmation est loin d’être un slogan creux, encore moins de la communication politique. C’est bien une réalité, les populations transfrontalières des deux pays partageant TOUT  depuis des siècles : même communauté ethnique, linguistique, culturelle et historique. Dans leurs faits et gestes quotidiens, ils ignorent les frontières artificielles (héritées du colonisateur). Que reste-t-il donc pour formaliser l’union (ou la fédération) entre les deux Etats ?

Les populations  transfrontalières du Mali et du Faso ont en réalité  une même communauté de destin.  Une fédération des deux  Etats n’est pas impossible. C’est juste une simple question de volonté voire d’engagement des Autorités et des populations. Le processus pourrait être plus ou moins long.

Pour des formalistes, les deux pays qui connaissent un régime transitoire devraient attendre le retour de l’ordre constitutionnel. Ainsi de l’avis du constitutionnaliste burkinabé Wilfried Zoundi  les deux pays devront d’abord procéder à la modification de leurs Constitutions après avoir préalablement mis sur pied une commission d’experts. Laquelle travaillerait sur les questions techniques avant d’organiser des referendums. C’est ce long processus, s’il est concluant, qui mettra fin à la souveraineté des deux Etats et créera une capitale, une monnaie et un gouvernement unique aux deux Etats fédérés.

Osons donc espérer ce moment très heureux arrivé pour les populations transfrontalières du Mali et du Burkina Faso !

Gaoussou Madani Traoré

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