Le processus des négociations APE laisse beaucoup à désirer. Et la société civile malienne fera tout pour empêcher sa signature. C’est dans ce cadre, elle a décidé d’organiser le 27 septembre prochain une marche de protestation.
Selon les organisateurs du réexamen des négociations APE des pays africains, les négociations APE se déroulent « derrière des portes closes » et avec un « manque alarmant de transparence ». Par-dessus tout, des divergences fondamentales persistent entre les parties à la négociation, en raison essentiellement de « l’intransigeance de UE ou de la non acceptation par l’UE de la dimension développement au cœur des négociations. » dans un communiqué où ils ne mâchent pas leurs mots, les Chefs d’Etat africains ont demandé à la « Commission européenne, dans l’esprit de partenariat, de faire preuve de flexibilité et de répondre de manière positive et adéquate aux préoccupations clés de l’Afrique. »
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Les problèmes de négociation sont aggravés par des contraintes de capacité sévères. Selon le rapport, « il y a un clair manque de la capacité à préparer et à conduire les négociations à tous les niveaux » de même qu’un manque de capacité « à mettre en œuvre les APE convenus. » L’absence d’informations objectives sur lesquelles développer des positions de négociation est une source de préoccupation particulière pour les négociations : « Toutes les régions ont formulé des préoccupations importantes en ce qui concerne l’absence d’analyse d’impact dans des secteurs ou sous-secteurs particulier (par exemple l’agriculture, le tourisme).
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Dans de nombreuses régions ACP, des discussions détaillées sur le contenu viennent juste de commencer et des divergences importantes subsistent entre les deux parties. En raison de ces contraintes, les huit mois restants en 2007 sont manifestement insuffisants pour prendre en compte les nombreuses préoccupations justifiées des négociateurs ACP. Même pour ne conclure que les secteurs relatives au commerce des marchandises dans un accord, (un APE léger, de nombreuses questions complexes doivent être convenues par toutes les parties : l’Accord d’association UE-Chili compte plus de 1.400 pages et la majeure partie du texte concerne le commerce des marchandises.
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Le risque couru dans la précipitation pour conclure les négociations, afin de respecter la date butoir de décembre 2007, est reconnu par les négociateurs de toutes les régions ACP. Dans une lettre adressée le 21 décembre 2006 au Commissaire européen Mandelson, Joachim Keil, négociateur en chef du Pacifique et Vice Ministre du commerce, de l’industrie et du travail de Samoa, a qualifié la perspective de la conclusion des négociations APE d’ici fin 2007 d’ « assez peu encourageante » et a mis l’accent sur le fait que le Pacifique « ne se précipiterait pas pour conclure les négociations en raison de la date butoir, en risquant de es retrouver avec un mauvais APE. Ce serait désastreux.
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Les pays ACP ont demandé à l’UE de garantir qu’ un régime « transitoire » sera mis en place pour veiller à ce que les pays ACP ne voient pas leur situation « empirer », si un ape n’est pas signé en 2007. Les négociateurs de l’Afrique de l’Ouest ont demandé de manière formelle une prorogation de trois ans de la date butoir de la négociation. La Commission européenne continue de soutenir que la signature d’un APE est le seul moyen de garantir que les exportations ACP ne seront pas perturbées après 2007.
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Face au danger qui constitue la signature des accords prévue à la fin de l’année à Lisbonne au Portugal, la société civile malienne sous la conduite de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, se mobilise. Elle organisera le 27 septembre prochain une marche de protestation à Bamako qui partira du Boulevard de l’indépendance au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale où sera lue une déclaration. Signalons que l’application des accords décriés provoquera au Mali la faillite de 244 sociétés ou entreprises sur 258 existantes.
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Youssouf COULIBALY
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