Accord de défense entre le Mali et la France : Les nombreuses victimes des FAMAs ont suffisamment trempé les mains de la France dans le sang des fils du Mali

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«Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelques soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie.» (Thomas Sankara).

Il convient de rappeler que le président Ibrahim Boubacar Keïta a toujours vanté «l’amitié franco-malienne». Il peut être l’ami du président français, mais notre peuple ne saurait être l’ami de la France un seul instant. L’histoire le démontre abondamment pour qui jette le moindre regard sur les actes que la France a posés dans notre pays, depuis la traite négrière.

Point n’est besoin de rappeler ici que notre peuple travailleur a souffert des affres du pouvoir colonial français et de la spoliation de nos ressources nationales. Le soutien à peine voilé des gouvernants français aux rebelles maliens ne peut permettre de penser un seul instant à une quelconque amitié franco- malienne. Cette rébellion dans le septentrion malien a été l’occasion rêvée pour la France de revenir s’installer à Tessalit (comme elle en rêvait depuis la période coloniale). Mais ce n’est pas tout !

À la faveur de cette guerre qu’on a imposée à notre peuple,  le président de la République du Mali, sans consulter son peuple, a permis la signature du fameux accord de défense, en 2014. Il convient bien de comprendre ici que cet accord a essentiellement pour enjeu de légitimer la présence de l’armée française sur le sol du Mali.

En analysant ces lignes du ministre de la Défense de la France à la faveur de la signature dudit accord, on ne peut pas ne pas savoir que la défense de notre pays par l’armée française est un bluff notoire. Jean- Ives Le Dian disait à propos de l’accord dit de défense: «Ce traité va permettre de renforcer la coopération militaire entre le Mali et la France dans les domaines du renseignement, de la formation, de l’échange d’informations pour assurer la sécurité sur le territoire malien et dans le Sahel».

Comme le dirait cette expression anglaise: ‘’There is no comment’’ ! Le temps a vite fait de prouver à la face  des Maliens et du reste du monde que loin de sécuriser le territoire malien, la Force Barkhane participe indirectement à la partition du Mali.

Le statut particulier de la région de Kidal fait que dans cette partie du Mali il n’ y a que les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la force Barkhane. En tout cas, les Maliens ne comprennent pas pourquoi Kidal est une zone interdite à notre armée nationale et aux autorités de la République.

Mieux, depuis la signature de l’accord de défense, ce sont des soldats maliens qui perdent leur vie dans cette guerre qu’on nous impose depuis la France. Le Malien lambda a compris aujourd’hui que l’accord de défense que le régime IBK a signé avec la France ne peut servir la paix chez nous.

Tout apparaît ici comme un pacte de défense mutuelle que le chat pourrait contracter avec la souris. Demander au chat d’assurer la sécurité de la souris c’est vraiment une aberration, tout comme il est aberrant  d’attendre que la France se batte réellement pour notre sécurité.

Il n’est nul besoin aujourd’hui de dire que notre peuple s’est rendu à l’évidence que le fameux accord de défense est une nouvelle forme d’asservissement, d’aliénation au pouvoir colonial français. Rien ne justifie donc que le président malien confie notre sécurité à l’armée française ennemie de la paix au Mali.

L’on comprend donc pourquoi Thomas Sankara aimait dire à la face de son peuple et du reste du monde: «Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelques soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie.» Est-il aussi besoin de rappeler que la France ôte à notre peuple sa dignité et sa souveraineté par une présence qu’il n’a jamais demandé.

C’est bien une telle triste réalité que Patrice Emery Lumumba a déconseillé aux peuples d’Afrique et du reste du monde. Il a dit: «Sans dignité, il n’y a pas de liberté, sans justice, il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.»

L’on peut donc se demander, au regard de cette triste réalité, pour qui et pourquoi l’accord dit de défense entre le Mali et la France est intervenu. Les nombreuses victimes de nos forces de défense et de sécurité ont suffisamment trempé les mains de la France dans le sang des fils du Mali. Comme on le dira donc toujours, la France ne saurait être la solution à cette catastrophe qui ne cesse de s’abattre sur les enfants de notre pays. Elle est au cœur du problème.

Et si le Mali se tournait du côté des Ruses,  des Chinois et des Cubains ! C’est seulement là que réside le salut de notre peuple travailleur. Cette vérité nous l’avons héritée du régime nationaliste de Modibo Keïta

La coopération militaire de notre pays avec l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) a imposé à nos voisins et à la France respect et admiration. Comme pour dire que pour remercier la France, il faut des troupes russes, chinoises, cubaines qui ont été et qui restent nos vrais amis. Il est donc grand temps de mettre un terme à l’accord de défense qui, au lieu de diminuer nos souffrances, ne fait que les développer.

En toute vraisemblance, les Maliens demandent le départ de la France de leur sol et l’arrivée des Russes avec 8 millions de signatures. Pour ce faire, les autorités maliennes doivent s’impliquer afin que les soldats français rentrent chez eux. Cela est d’autant indispensable qu’on ne peut être mieux sécurisé que par soi-même.

Fodé KEITA

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