7è Sommet des chefs d’Etat du Liptako-Gourma : d’ambitieuses projections sur l’avenir

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L’Autorité prévoit de s’élargir à l’ensemble des territoires des pays membres selon un calendrier à définir.

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a participé jeudi, à Niamey, la capitale nigérienne, aux côtés de ses homologues du Burkina Faso, Blaise Compaoré, et du Niger, Issoufou Mahamadou, à la 7è Conférence des chefs d’Etat de l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma (ALG). Dès les premières années de l’indépendance, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont entrepris de développer la solidarité et la coopération dans un cadre régional en engageant le développement intégré de la région du Liptako-Gourma, à cheval sur leurs frontières communes. Cette volonté s’est traduite par la signature le 3 décembre 1970, à Ouagadougou, par les chefs d’Etat des trois pays d’un protocole d’accord créant l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma.

Le Liptako est la zone qui couvre la frontière Burkina-Niger où s’était installé au XIXè siècle le royaume peul du Liptako tandis que le Gourma désigne la rive droite de la boucle du fleuve Niger au Mali. La région, géographiquement située à cheval sur les frontières communes des trois pays membres et circonscrite dans une zone fortement enclavée et sahélienne, dispose pourtant d’importantes ressources minières, énergétiques, hydrauliques, agropastorales et piscicoles. Elle couvre une superficie de 370 000 km2. Dans le cadre de l’exécution de certains projets, les actions peuvent s’étendre aux limites des circonscriptions administratives incluses seulement en partie dans la région du Liptako-Gourma. Le ministre de l’élevage et de la pêche, Bokari Treta, qui a pris part aux travaux préliminaires du sommet de Niamey estime que l’ALG règle un problème de justice sociale.

La mission de l’autorité est, en effet, de promouvoir le développement de la région par la mise en valeur dans un cadre régional des ressources de sa zone d’intervention. Cette stratégie de développement place la lutte contre la pauvreté au centre de ses préoccupations et en fait l’objectif global à atteindre. La réalisation de cette mission passe par 4 objectifs spécifiques : la sécurité alimentaire, le désenclavement, la protection de l’environnement et le développement social. L’ALG a effectué de nombreuses études générales qui ont permis d’identifier et de mettre en œuvre de nombreux projets et programmes dont le coût était estimé en 2010 à plus de 242 milliards de Fcfa au profit des économies de la région du Liptako. Les partenaires techniques et financiers, selon le ministre des Mines Amadou Cissé, lui aussi présent au Sommet, ont marqué leur volonté d’accompagner l’ALG.

Des initiatives sont ainsi développées afin de construire des bretelles ferroviaires Doni-Yambao et Tambao-Ansongo pour accompagner l’exploitation des gisements miniers de la région, a-t-il souligné. Ces liaisons permettront de donner un nouveau souffle à de nombreuses réalisations en cours comme le projet de renforcement des moyens de protection des végétaux et des denrées financé par la BADEA, ou encore le programme de développement de l’élevage financé par la BID et le projet d’aménagement hydro-agricole appuyé par la BOAD. Les chefs d’Etat se sont félicité des résultats acquis par l’ALG en 41 ans d’existence. Ils ont particulièrement salué l’état de mise en œuvre satisfaisant du programme régional de développement de l’élevage et du projet de protection des végétaux et des denrées stockées. Les chefs d’Etat se sont réjouis de la disponibilité des PTF à accompagner l’autorité dans la mise en œuvre de son programme d’actions prioritaires 2010-2015. Ils ont pris acte des conclusions de l’étude sur la transformation de l’ALG en un espace économique couvrant les territoires des trois Etats membres et ont décidé de son élargissement à l’horizon 2015 à l’ensemble des territoires des pays membres. Ils ont demandé au Conseil des ministres de prendre les dispositions nécessaires découlant de cette transformation selon un calendrier à définir.

Le sommet a également pris la mesure des nouvelles menaces transfrontalières qui constituent un frein au développement de la région et s’est préoccupé de la situation alimentaire dans les 3 Etats du fait du déficit pluviométrique en appelant la communauté internationale à les accompagner. La conférence a désigné Issoufou Mahamane comme président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de l’Autorité du Liptako Gourma. Il remplace le président Blaise Compaoré du Burkina Faso dont le mandat était arrivé à terme.

Envoyé spécial

S. DOUMBIA

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