La présidente du CAD-Mali, Mme Barry Aminata Touré, dans son exposé du dimanche dernier sur le thème : Initiatives d’allègement de la dette : effets d’annonces ou poudre aux yeux? a, devant les alter-mondialistes, dénoncé la procédure d’annulation de la dette de 18 pays dont 14 d’Afrique, ainsi que la coopération entre l’Afrique et l’Union européenne.
EXPOSE DE LA PRESIDENTE DU CAD
Neuf mois après l’annonce tonitruante des huit pays les plus industrialisés (G8) à Londres, la Banque mondiale vient seulement de dévoiler les modalités de l’annulation des créances qu’elle détient envers 17 pays pauvres et très endettés (PPTE).
L’accord, qualifié d’ « historique » par le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, devrait être annulé. La Banque Mondiale avance le chiffre total de 37 milliards de dollars US répartis sur 40 ans.
Mais, contrairement aux proclamations de la Banque Mondiale, il n’y a là rien de nouveau.
Cette décision se contente de concrétiser tardivement la décision prise par le G8 l’année passée. De plus, au cours des dix dernières années, la Banque Mondiale n’a dépensé que 2,6 milliards de dollars pour réduire la dette de ces 17 pays alors qu’elle possède plus de 38 milliards de dollars de capitaux propres. Elle est donc très loin d’avoir fait un effort financier significatif, ce qui ne l’empêche pas de proclamer année après année une générosité infondée et usurpée.
Pourquoi continuer à faire confiance à ceux qui ont déjà échoué et qui veulent renouveler les même erreurs ?
L’accès aux services sociaux de base demeure une de nos préoccupations. Nos échanges porteront sur le bilan de la privatisation de l’EDM, sa reprise par l’Etat, la situation de l’école malienne qui ploie sous le diktat des pays riches, le G8, et de leurs filiales le FMI et la BM.
L’UE et les Etats ACP ont convenu que « des accords de partenariat économique (APE) seront négociés au cours de la période préparatoire qui se terminera le 31 décembre 2007 au plus tard et que de nouveaux accords entreront en vigueur le 1er janvier 2008. Ces APE recouvrent de nombreux enjeux et défis sur les économies des pays ACP.
Malgré tous ces enjeux et défis que représentent les APE au niveau des pays ACP en général et des pays africains en particulier, les communautés de ces pays dans leur grande majorité ignorent complètement ces accords de libre-échange.. A cela il faut ajouter la mauvaise organisation des acteurs non-étatiques dans la majorité des pays ACP et en Afrique particulièrement.
Avant la signature de ces APE prévus pour 2008, il est indispensable et urgent d’entreprendre des actions d’information, de sensibilisation, d’échanges et de plaidoyer au niveau local, régional et national. Ces actions permettront une meilleure compréhension et connaissance des APE par les communautés maliennes en général et des acteurs non étatiques en particulier afin de pouvoir dégager une position commune en connaissance de cause.
MOUSSA TOURE
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