1ères assises de la Coopération décentralisée de l’Oriental (Oujda, Maroc) :Bientôt la création d’une association des régions d’Afrique

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Une centaine de participants ont pris part, les 17  et 18 février 2011, aux premières assises de la coopération décentralisée de l’Oriental, à Oujda, dans le royaume chérifien. Ils sont venus d’Afrique, d’Espagne, des Pays Bas, d’Italie et de la France. Le Mali y était  représenté par une forte délégation, conduite par le Président du Haut Conseil des Collectivités (HCC), Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara.

 

Elle comprenait, entre autres, le Gouverneur du District de Bamako, Ibrahima Féfé Koné, le représentant du Maire de la capitale, M. Sissoko, plus connu sous le sobriquet de «Brillant», l’Honorable Abouzeïdy Ousmane Maïga et Mohamed Ould Mahmoud (tous deux du Réseau de plaidoyer pour la paix, la sécurité et le développement au Nord – Mali) et Dédéou Traoré, Conseiller régional de Tombouctou.

 

La cérémonie d’ouverture, dirigée par le Président de la région de l’Oriental, Ali Belhaj, a enregistré plusieurs discours, au nombre desquels celui d’Oumarou Ag Ibrahim Haïdara du Mali. Comme à l’accoutumée, il s’est distingué par son éloquence et sa maitrise du sujet.

«Notre monde d’aujourd’hui, fluctuant et fortement ébranlé par une profonde et sévère crise financière et économique, doit davantage se consacrer à un élargissement plein et sincère du mieux-être mondial. Pour nous autres, pays dits peu avancés économiquement, les espoirs de salut restent faibles, en dehors de l’entraide et de la solidarité internationale» a déclaré le Président du HCC. Il a ensuite rappelé que les premières actions de jumelage entre collectivités françaises et maliennes remontent aux années 1970, période de grandes sécheresses qui ont affecté le Mali. En 2007, plus de 150 relations de partenariat ont été identifiées dans notre pays, à en croire Oumarou Ag Ibrahim Haïdara.

 

«L’Etat et les élus locaux maliens s’accordent à considérer la coopération décentralisée comme un facteur et une modalité efficiente du développement des dynamiques sociales, économiques et culturelles à l’échelle de territoires urbains autant que ruraux» a-t-il indiqué.

 

Les ambassadeurs de France, d’Italie, des Pays Bas et le Consul général d’Espagne à Nador ont, tour à tour, salué ces assises et encouragé la région de l’Oriental dans cette voie. Ils n’ont pas manqué de rappeler la coopération bilatérale qui lie leurs pays respectifs au Maroc et certaines de leurs collectivités à cette région du Royaume de Mohammed VI. Ils ont, enfin, promis de travailler dans le sens de la consolidation des rapports existants et de l’identification d’autres axes novateurs,  au profit des populations concernées.

 

Pour sa part, Ali Belhaj, le Président du Conseil régional de l’Oriental, un homme très expérimenté (voir son parcours dans l’encadré), a, dans un premier temps, souhaité la bienvenue aux invités. Ensuite, il s’est mis à exposer lui-même le plan de développement de sa région. Celle-ci s’étend sur 83 000 km2, se caractérise par une grande diversité des paysages et possède 13 km de côtes entre la frontière algérienne et le Cap de l’eau (Nador). Selon les statistiques de 2008, la population de la région est estimée à 2 millions d’habitants et 50% de ces derniers a moins de 25 ans. La région connait un flux migratoire important vers l’étranger. Elle totalise le tiers de la diaspora marocaine, évaluée à trois millions de personnes. Le chômage touche 20% de la population, qui connait un taux de pauvreté estimé à 17,9%, selon les chiffres de 2004.

 

La région de l’Oriental est l’une des rares localités au monde qui a des frontières terrestres fermées, notamment avec l’Algérie depuis 2004. Une décision de Boutéflika pour asphyxier économiquement cette région, qui échange beaucoup avec celle de l’Oranais.

Face à cette situation, des initiatives nouvelles ont été prises et le Roi Mohammed VI a fait voter un budget spécial pour la région, très charmante, coquette et propre. Il y a effectué vingt-deux visites depuis son accession au trône.

 

Résultat: toutes les provinces de la région ont été dotées des infrastructures et services de proximité adéquats (accès aux infrastructures de base, à un système éducatif et à une offre de soins de qualité). Des projets structurants du nord au sud ont été mis en œuvre (routes, zones d’activités économiques, télécoms, etc.), le patrimoine culturel et naturel mis en valeur (des belles plages, des restaurants, des hôtels et des places publiques bien aménagées), les équipements nécessaires pour préserver et valoriser l’environnement sont en route et des conditions favorables à l’investissement sont à l’étude. Le leitmotiv de la région est: «L’Oriental, première Ecorégion du Royaume, un territoire attractif pour vivre, visiter et investir».

 

Après cette présentation et la réaction d’une trentaine d’intervenants, qui ont salué ces assises et l’ambition affichée d’Ali Belhaj, les participants ont adopté une Déclaration dite d’Oujda. Dans celle-ci, ils préconisent, entre autres la création d’une association des régions d’Afrique, afin de booster la coopération nord-sud, mais, aussi et surtout, sud-sud. Lisez ci-dessous l’intégralité de cette déclaration.

Chahana Takiou, Envoyé spécial.

 

La Déclaration d’Oujda

Nous, Présidents et représentants des Régions Africaines, réunis à Oujda à l’occasion des premières assises de la coopération décentralisée, région de l’Oriental Maroc, les 1 7et 18 Février 2011, nous félicitant de la réussite de ces premières assises, nous approuvons la déclaration suivante, dite Déclaration d’Oujda. Préambule

 

Conscients que la coopération décentralisée constitue un partenariat solidaire entre collectivités territoriales visant à favoriser la prospérité commune, l’équité sociale un développement territorial respectueux des personnes et de l’environnement, et la gouvernance des territoires ;

Constatant que, malgré les efforts des politiques publiques, les déséquilibres et inégalités territoriales, sociales et économiques persistent et augmentent, tant au niveau mondial que local;

 

Convaincus de la nécessité de construire et promouvoir une citoyenneté active, faisant des individus des acteurs des politiques publiques et de la solidarité mondiale;

 

Convaincus que la décentralisation renforce la démocratie, contribue à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, assure l’accès aux services essentiels, sauvegarde l’environnement et met en œuvre un développement économique socialement et écologiquement responsable;

Vu la volonté exprimée par tous les Présidents et représentants des Régions Africaines présents lors de ces assises pour mettre en place des espaces de dialogue, d’échange, de discussion, afin d’encourager les processus de décentralisation;

 

Nous approuvons la déclaration suivante, dite Déclaration d’Oujda, et nous nous engageons à:

– Etablir des liens de coopération décentralisée entre nos régions dans le cadre de coopération sud  et de la coopération multipartite

– Lancer une initiative pour la création d’une association de régions Africaines

 

– Charger une commission technique, sous la présidence du Président de la Région de l’Oriental Ali Belhaj, pour préparer un projet de statuts, un échéancier de mise en œuvre et les instruments juridiques nécessaires

– Contacter toutes les Régions Africaines pour adhérer à cette initiative.

 

Fait à Oujda le 18 février 2011

 

Ali Belhaj, un Président de Région très expérimenté 

Formation

·                     Licence en sciences économiques à Casablanca

·                     MBA  Université  de la Californie du Sud

 

Parcours politique

·                     Président du Conseil de la Région de l’Oriental (depuis septembre 2009)

·                     Secrétaire générale adjoint du Parti Authenticité et Modernité (PAM)

·                     Membre du conseil communal de Berkane

·                     Membre du conseil communal de  Dar Bouazza (1994-2002)

·                     Président de la commune de Dar Bouazza (1992-1994)

·                     Député de Dar Bouazza (1993-1997) et réélu Député en février 2000.

·                     Membre élu de la chambre d’agriculture de Casablanca / Ben Slimane (1992-1997)

·                     Président de la sous-commission de promotion de l’Éthique à la Confédération Générale des Entreprises du Maroc 

·                     Ancien président de l’Association marocaine des établissements d’enseignement supérieur privé (AMESUP)

·                     Cofondateur de la Georges Washington Academy

·                     Président fondateur de l’ONG Maroc 2020

·                     Membre du conseil d’administration du Mediterranean Development Forum

·                     Cofondateur de plusieurs associations pour la scolarisation non formelle (Association al Mouhit, Association Benabid…)

·                     Membre du Global Leader of Tomorrow du World Economic Forum de Davos

·                     Membre du Global Development Network (Réseau international des Instituts de recherche)

·                     Membre du Conseil Consultatif du PNUD pour les Nouvelles Technologies dans le Monde Arabe 

Membre du conseil d’administration du Foreign Policy Association à New York.

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