Dans le cadre de son programme d’appui à la décentralisation au Mali, la coopération Suisse a invité des journalistes à des journées de visite des infrastructures et autres centres d’apprentissage réalisés par ledit programme dans la région de Sikasso. Ces journées de visite qui ont duré trois jours, les 16, 17 et 18 juin 2014 étaient conduites par le Directeur résident du bureau de la coopération Suisse au Mali, M. Mirko Manzoni qui est aussi le directeur du développement et de la coopération.
Rappelons que lors de la Conférence nationale tenue en août 1991, un large consensus s’est dégagé pour le choix d’une politique de décentralisation comme axe stratégique pour la construction du futur de la nation malienne. Les deux grandes ambitions de cette réforme majeure de la gestion publique sont l’enracinement du processus de démocratisation d’une part et, d’autre part, l’émergence d’une alternative à l’approche de développement. Cette réforme s’est traduite par la création de 761 collectivités territoriales dont 703 Communes, 49 cercles, 08 régions et le district de Bamako, dotés de la personnalité juridique, de l’autonomie financière, s’administrant librement et exerçant des compétences que l’État leur a transférées.
Selon les constats, après plus de dix ans de mise en oeuvre, la décentralisation de la gestion publique au Mali a permis d’approfondir le processus démocratique et d’impulser le développement local et régional. Cependant, sa mise en oeuvre est confrontée à de nombreux écueils, parmi lesquels : la viabilité économique des collectivités territoriales ; les lenteurs dans la mise en oeuvre du processus de transfert des compétences et des ressources de l’État aux collectivités territoriales ; la mauvaise préparation des documents de planification ; la faible participation des citoyens, etc..
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Malgré ces difficultés, la décentralisation demeure pour la Suisse une chance pour accélérer le développement et ancrer la démocratie dans les Institutions et la société civile malienne. Raison pour laquelle, le profil de la Direction du Développement et de la Doopération (Ddc) au Mali dans le domaine de la gouvernance est celui d’une coopération proche du terrain, valorisant l’innovation et la prise de responsabilité des acteurs décentralisés dans le développement local et national.
Dans le cadre de la gestion publique locale, les appuis de la Suisse ont porté sur des partenariats diversifiés et multi-acteurs pour une gouvernance inclusive, transparente et structurée des affaires publiques. En abordant la question du développement local, la Ddc soutient : les collectivités territoriales, les intercommunalités, la mobilisation de la société civile, la mise en oeuvre de l’appui budgétaire sectoriel décentralisé.
LE 16 JUIN 2014, VISITE AU CONSEIL RÉGIONAL DE SIKASSO
Cette visite a surtout porté sur des échanges avec le Conseil régional sur les enjeux de la décentralisation, sa place et son rôle en tant que premier responsable local. Le président du Conseil Régional de Sikasso (Crs), M. Yaya Bamba s’est réjouit du partenariat qui existe entre la coopération Suisse au Mali et le Conseil Régional de Sikasso dans le cadre de la décentralisation.
Le Directeur résident du bureau de la coopération Suisse au Mali, M. Mirko Manzoni estime qu’il s’agit de mettre en oeuvre le genre de décentralisation souhaité par les maliens. C’est pourquoi, il a rappelé le soutien des acteurs de la décentralisation au Mali, et les enjeux liés au processus de la décentralisation.
Dans sa présentation, M. Soumaré du Conseil régional de Sikasso a surtout mis l’accent sur : les enjeux de la décentralisation dans la région de Sikasso ; les potentialités de la troisième région ; le rôle du Conseil régional dans le contexte de la décentralisation ; l’appui de la Direction du Développement et de la Coopération (Ddc) à la région de Sikasso, les effets et les impacts des acquis du Conseil régional dans la décentralisation, entre autres.
Selon le président du Conseil Régional de Sikasso (Crs), M. Yaya Bamba, le Conseil se bat pour une véritable transparence dans la gestion des sociétés minières. Pour M. Bamba, aujourd’hui, le vrai problème est la décentralisation des ressources humaines.
LE 17 JUIN 2014, VISITE DU MARCHÉ ET DE LA PLAINE DE LOULOUNI
L’aménagement et la mise en valeur de la plaine de Loulouni qui s’étend sur une superficie de 62 ha ont un coût total qui s’élève à 136.102.749 Fcfa. Cet aménagement permet de soutenir l’augmentation de la productivité et la valorisation des produits à travers la mobilisation des services de conseil, l’accès au marché-foire, l’organisation des exploitants en coopération.
Aux dires du président du comité de gestion de la plaine, M. Djibril Ouattara, l’aménagement de cette plaine a permis d’augmenter la production des paysans. Raison pour laquelle, M. Ouattara sollicite de la coopération Suisse qu’elle multiplie ses actions à l’endroit de la population, afin de lutter contre la pauvreté. Aussi le maire, M. Issouf Coulibaly a sollicité l’aménagement du reste de la plaine.
Le marché de Loulouni en cours d’aménagement s’étend sur plus de 8 ha. Selon le maire, M. Coulibaly, ce marché est convoité par les commerçants de l’intérieur et de l’extérieur. Selon lui, ce marché occupe une place de choix dans le développement économique, social et culturel de la Commune.
Le sous-préfet, M. Abraham Kassouké s’est dit satisfait de l’accompagnement de la coopération Suisse dans le processus de la décentralisation au Mali. Selon M. Kassouké, l’aménagement de ce marché permettra d’augmenter les revenus des agriculteurs. Le deuxième adjoint au maire de Loulouni, M. Touré, estime que cet aménagement permettra à la population de profiter du fruit de leur travail.
Selon le chef de village, M. Tiémoko Bamba, le marché de Loulouni fait partie des marchés les plus importants au Mali. Selon lui, ce marché est régulièrement fréquenté par les commerçants en provenance de la Côte d’Ivoire, du Burkina faso, de la Guinée Conakry, du Sénégal et de la Mauritanie.
Le président des jeunes, M. Sidiki Koné a rassuré que tous les moyens seront mis en place pour la bonne utilisation de ce marché.
Le directeur du bureau de la coopération Suisse, M. Mirko Manzoni, a félicité la population pour l’accueil qui lui a été reservé par elle. Aussi, il a rassuré que la coopération Suisse sera toujours aux côtés de la Commune de Loulouni pour l’accompagner dans le processus de la décentralisation.
La journée du 17 juin 2014 a été aussi mise à profit pour visiter l’unité de séchage de fruits et légumes de l’Entreprise Diallo à Sikasso et le Centre Communautaire de Formation Agro-pastoral de Zamblara. Cette entreprise fait une production de 2 tonnes par jour et l’effectif de son personnel est de 30 agents. Les produits séchés sont surtout exportés vers l’Afrique du Sud.
Ouvert le 1er juin 2009 avec 8 filières, le Centre Communautaire de Formation Agro-pastoral de Zamblara forme des jeunes entrepreneurs agricoles. Sa capacité d’accueil est de 30 jeunes. Selon les constats, aucune banque de la place n’accepte de financer les jeunes formés. M. Cissé a surtout profité de cette occasion pour rappeler la nécessité d’insertion des jeunes et l’amélioration de la qualité de la formation.
LE 18 JUIN 2014, LANCEMENT OFFICIEL DU PADE IV ET LA VISITE DU CENTRE D’ALPHABÉTISATION DE N’PEGUELA
Le 18 juin 2014, la salle Lamissa Bengaly de Sikasso a servi de cadre au lancement de la phase IV du Programme d’Appui à la Décentralisation de l’Éducation (Pade IV) 2014 – 2017 sous la présidence du gouverneur de Sikasso, M. Mamadou Diaby. Ce programme est le fruit d’une coopération entre le Mali et la Suisse en matière d’éducation depuis 2004. Le coût de mise en oeuvre de cette quatrième phase s’élève à 4.975.000.000 Fcfa.
Pour la circonstance, M. Manzoni a signalé que la coopération Suisse accompagne le gouvernement malien dans la mise en oeuvre de la décentralisation et l’amélioration de la qualité de l’éducation. Selon lui, la décentralisation permet à la collectivité de gérer son développement de façon locale. Aux dires du directeur résident du bureau de la coopération Suisse au Mali, de 2004 à 2013, le Pade n’a pas pu gérer tous les problèmes de l’école. C’est pourquoi M. Mirko estime qu’il est important de mettre en place d’autres solutions pour l’avenir des enfants.
La Représentante du Ministre de l’Éducation Nationale a loué les multiples efforts fournis pour la mise en oeuvre des trois premières phases du Pade. Selon elle, la mise en oeuvre efficace de cette quatrième phase permettra d’améliorer la qualité de l’éducation en milieu décentralisé.
Pour le gouverneur de Sikasso M. Mamadou Diaby, le Pade est la volonté de la Coopération Suisse d’accompagner la décentralisation au Mali. C’est pourquoi M Diaby a exhorté les uns et les autres à faire de ce programme un exemple pour relever les défis de l’école.
Après le lancement dudit programme, M. Mirko Manzoni et sa délégation se sont rendus au Centre d’Alphabétisation de la Pédagogie du Texte de N’Péguéla-Coro à quelques kilomètres de Nièna. Ce centre forme les hommes et les femmes dans des matières comme : la science culturelle, la science de la vie de la terre ; le calcul et le mathématiques. La durée de la formation est de trois ans.
De notre envoyé spécial Tougouna A. TRAORÉ
La coopération suisse me fait peur.Peur oui c’est le mot
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