Le 18 novembre courant, le Conseil des administrateurs de la BM s’est réuni à Washington pour envisager une reprise de la coopération avec le Mali. Ainsi, il a approuvé le financement d’un crédit de 36 millions de dollars et d’un don de 27 millions USD pour appuyer les politiques de développement et la reforme de la gouvernance au Mali.
Ce financement sera décaissé en une seule tranche, inclue dans un programme prévoyant une série de deux opérations. La première est destinée à renforcer la responsabilité et la transparence de l’exécutif, et la seconde à améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Cette opération appuiera les efforts gouvernementaux en se focalisant sur des mesures qui visent entre autres à conforter l’autonomie juridique et les capacités de la Cour suprême et effectuer des audits des principales administrations locales; l’adoption des critères transparents de recrutement et de promotion pour les hauts fonctionnaires et engager un recensement de la fonction publique; appliquer le Code de transparence et la loi sur l’enrichissement illicite; créer une ligne budgétaire pour pérenniser les activités relevant de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives et publier l’inventaire de tous les contrats pétroliers et miniers actuels, et mettre en place le plan de relance du secteur de l’électricité dans le but de réduire les pertes de l’opérateur public enregistrées en 2014 ; etc.
Pour Paul Noumba, Directeur des opérations de la BM pour le Mali, la refondation de l’État du Mali passera par le renforcement de la responsabilité de l’exécutif, à travers un contrôle accru de l’utilisation des finances publiques et une plus grande transparence. Il a aussi rappelé que la crise de 2012 a suscité de multiples réactions sur la qualité des institutions maliennes et leurs capacités à servir et protéger les citoyens de manière équitable ainsi que sur le rôle de facteurs extérieurs dans la déstabilisation du pays. «Mais s’il y a un point qui a fait l’unanimité, c’est la nécessité d’améliorer la gouvernance des autorités centrales et locales, pour renforcer la légitimité de l’État», a-t-il indiqué.
Sébastien Dessus, chef d’équipe du projet, a estimé qu’à court terme, le gouvernement est confronté à un double défi, puisqu’il doit replacer l’économie malienne sur une trajectoire de croissance rapide et durable tout en s’attelant courageusement aux problèmes de gouvernance. Selon lui, l’opération va aider les autorités à œuvrer davantage à améliorer la transparence, renforcer les procédures de contrôle fiduciaire et de contrôle des effectifs, optimiser la gestion des investissements publics, entre autres.
Rappelons que la première opération de soutien à la reprise économique et à la réforme de la gouvernance a été élaborée en concertation avec le FMI. Depuis l’éclatement de la crise politique, en 2012, les équipes du FMI et de la Banque mondiale collaborent étroitement afin d’apporter une réponse rapide et souple dans ce nouvel environnement.
La France reprend son appui budgétaire
Le lundi 17 novembre, a eu lieu à Koulouba la signature de quatre conventions de partenariat entre les autorités maliennes et françaises. Les quatre conventions totalisent un montant estimé à 72,3 milliards de nos francs.
La première convention est un appui budgétaire d’un montant de 4 millions d’euro, soit 2,6 milliards F Cfa. Cet appui budgétaire servira au financement partiel du programme économique et financier pour les années 2014-2015. Il vise en outre à apurer les arriérés de l’Etat vis-à vis des fournisseurs. La deuxième est celle d’une subvention de 1,5 millions d’euro, soit 983,9 millions de Fcfa pour appuyer le secteur de la micro finance dans les domaines comme assistance technique, audits et études juridiques complémentaires, formation. Il s’agit d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur de la micro finance grâce à la mise en place d’institutions de qualité fournissant des services financiers sécurisés. La troisième convention porte sur une notification d’octroi de prêt de soutien budgétaire pour les années 2014 et 2015 pour une enveloppe de 40 millions d’euro, soit 26,2 milliards de FCFA. Il permet de mettre en œuvre les différentes politiques et stratégies de réduction de la pauvreté, de stabilisation macroéconomique et d’amélioration de la gestion des finances publiques. Et enfin, la quatrième est une convention d’affectation du reliquat de la dette monétaire sur la période 2014-2019, pour 64,8 millions d’euro, soit environ 42,5 milliards. Elle s’inscrit dans le cadre de l’annulation de la dette. La présente tranche sera affectée au financement des politiques publiques en faveur de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Les quatre conventions totalisent un montant estimé à 72,3 milliards de nos francs.
Boubacar SIDIBE