Conséquences de la crise institutionnelle et politique: Le Mali vers une crise économique sans précédent

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Depuis le coup de force du 22 mars dernier perpétré contre les institutions démocratiquement installées, notre pays s’enfonce de plus en plus dans le chaos. Cette situation qui perdure indéfiniment risque de mettre en péril tous les acquis économiques qu’on a engrangés ces dernières décennies.

A en croire un grand opérateur économique de la place au fait des informations économiques, « la crise vers laquelle on va aller sera très dramatique si rapidement on ne trouve pas de solution à la crise politique ».

Selon lui, à cause de cette crise institutionnelle, la Mali est devenu un pays à éviter par les investisseurs. Ces derniers, nous explique-t-il, vont hésiter avant d’initier un projet de développement au Mali. Même localement, les choses commencent à se faire sentir. Beaucoup d’entreprises du pays ont en effet ralenti leur activité.

A commencer par les entreprises de transport qui ne travaillent plus que pour la moitié du territoire. Certaines d’entre elles, comme la Compagnie Bittar-Transport, ont même suspendu leurs activités. Pour les autres, elles sont obligées de montrer patte blanche aux bandits armés du Mnla en leur versant 50.000 FCFA par bus pour les convoyer jusqu’à Douentza.

Quant aux institutions bancaires, elles sont désormais regardantes sur les crédits et les découverts. Depuis que certains d’entre elles ont subi des centaines de millions de perte de FCFA à cause des actes de vandalisme des rebelles du Mnla, toutes les banques et institutions de microcrédit ont décidé de fuir les régions Nord du Mali. Le constat qui s’impose aujourd’hui est que beaucoup d’entreprises de la place commencent à réduire leur activité et leur nombre d’équipes, corolaires de chômage technique pour des travailleurs.

A l’international, nos opérateurs économiques ayant des crédits fournisseurs rencontrent d’énormes difficultés pour continuer leur activité. Le Mali étant plus qu’au rouge, ces crédits fournisseurs ont été suspendus. Ils sont devenus inexistants.

C’est dire aujourd’hui qu’on est plus qu’en situation de récession avec son lot de fermeture d’entreprises, d’usines et de chômage. Si on ajoute à ceux-là la fermeture du robinet par nos partenaires techniques et financiers, on est en droit de se demander comment l’Etat va-t-il désormais payer les salaires des fonctionnaires, mais aussi et surtout assurer les autres charges. Force est de reconnaître que sans aide au développement et sans l’appui budgétaire, aucun pays sous développé ne peut s’en sortir. Surtout qu’au Mali, nous avons un budget déficitaire qui compte sur l’aide budgétaire pour boucler l’année correctement. Mais malheureusement, non seulement cette aide ne viendra pas à cause de la situation politique, mais aussi et surtout, la production nationale n’a pas atteint le minimum de prévision, en termes de recettes budgétaires. A cause, toujours, de la situation économique.

Par ailleurs, il est établi que quand un pays perd la confiance des investisseurs, ce n’est pas du jour au lendemain que ces derniers vont revenir.

Pour éviter donc cette crise économique dramatique qui se profile à l’horizon, il faut qu’on rentre rapidement dans la normalité.

 

Birama FALL

 

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