Le ministre de l’Economie et des finances, Alfousséyni Sanou, a participé par vidéoconférence, le jeudi 4 mars dernier, à la Conférence sur le processus budgétaire 2022 en présence du Représentant-résident du Fonds monétaire international, de l’Ambassadeur de la République d’Allemagne au Mali, du Coordinateur du Groupe thématique Économie et Finances, de la directrice des Opérations de la Banque mondiale au Mali, du directeur de l’Agence française de développement (Afd), du président du Conseil national de la société civile, du président de la Section des comptes de la Cour suprême, du Vérificateur général, des gouverneurs et représentants des gouverneurs de Régions, du président du Groupe de suivi budgétaire.
Selon le ministre en charge des Finances, cette conférence sur le processus budgétaire 2022 se tient dans un contexte particulier qui a amené le Département à tenir le lancement des travaux de préparation du budget 2022 par visioconférence, permettant de respecter les mesures barrières et de limiter la propagation de la maladie à Coronavirus. Pour la circonstance, il dira qu’il parait donc essentiel de partager avec les partenaires l’évolution récente de l’économie du pays, mais aussi des attentes par rapport aux thèmes importants qui font l’objet d’échanges. “Le contexte macro-économique qui prévaut à l’édition du budget 2022 est caractérisé par une crise multidimensionnelle dont la pandémie de Covid-19 qui a profondément impacté de façon négative l’économie mondiale, sous-régionale et nationale”, a-t-il dit.
Pour lui, après une contraction évaluée à 3,5% en 2020, l’économie mondiale devrait connaître une croissance de 5,5% en 2021, puis de 4,2% en 2022. En Afrique subsaharienne, poursuit-il, le taux de croissance économique rebondirait à partir de 2021 et se raffermirait en 2022 pour se fixer à 3,9%. Et d’ajouter qu’au niveau de la zone Uemoa, l’activité économique va demeurer robuste, avec une inflation modérée nettement inférieure aux critères de convergence communautaire.
A ses dires, les perspectives économiques au sein de l’union en 2022 restent favorables avec une croissance estimée à 7,1%, à condition d’œuvrer pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’investissement privé et l’amélioration de la gouvernance. “Le niveau des prix demeurait relativement stable sous l’effet de bonnes campagnes agricoles. Sur le plan national, l’économie a connu une contraction de 2% liée au contexte de la pandémie de Covid-19 et aux conséquences de la situation sécuritaire. L’inflation est restée maitrisée, nettement inférieure aux critères de convergence communautaire de 3%”, a-t-il déclaré.
S’agissant de l’exécution budgétaire 2020, il a noté que la mobilisation des recettes serait plus satisfaisante que celle enregistrée en 2019, avec un taux de pression fiscale qui devrait remonter à 14,2% du PIB contre 14% du PIB prévu. A le croire, “l’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues, soit 22,8% du PIB contre 26,8% du PIB prévu. Ainsi, dit-il, le niveau de déficit budgétaire ressortirait maîtrisé à 5,5% contre une prévision de 6,2% du PIB”.
En ce qui concerne l’année 2021, le ministre Sanou a laissé entendre que l’amélioration de l’exécution budgétaire se traduira par un double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et de la maîtrise des dépenses. “En 2022, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, malgré une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance réel estimé à 5,8% contre 4,4% en 2021”, précise-t-il.
Quant à l’inflation, il indiquera qu’elle ressortirait à 2% contre 1,5% en 2021. Et de poursuivre que cette stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une forte mobilisation des recettes intérieures et une amélioration de la qualité de la dépense, en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive. Aux dires du locataire de l’hôtel des finances, la politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2022 contre 5,5% dans la loi de finances initiale 2021 et cet objectif s’inscrit dans une perspective de retour vers les critères de convergence communautaire de 3% à moyen terme.
A l’entendre, la conférence abordera quatre thèmes importants pour le processus budgétaire 2022, à savoir l’impact de la riposte contre la Covid-19 sur le plan budgétaire et économique, l’amélioration de la décentralisation budgétaire, les contraintes et défis de l’opérationnalisation des plans d’engagement dans la gestion budgétaire et la Problématique de la mercuriale des prix pour les travaux d’investissement en termes d’enjeux et de défis.
Boubacar PAÏTAO