Le ministère de l’Economie et des Finances, à travers la Direction nationale du Budget a organisé le lundi 25 février 2019, à l’Hôtel de l’Amitié, la Conférence de lancement du démarrage des activités d’élaboration du budget 2020. C’était sous la présidence du Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances. On notait la présence de M. Sidiki Traoré, directeur général du Budget, de SEM Dietrich Becker, Chef de file des partenaires techniques et financiers. Il y avait également M. Allaye Boureima Touré du Conseil national de la Société civile, l’honorable Abdine Koumaré, président de la Commission en charge des Finances de l’Assemblée Nationale, M. Mama Sinenta, président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et de plusieurs autres personnalités.
Pour le directeur général du budget, M. Sidiki Traoré, il s’agissait de donner les grandes orientations du budget 2019, de faire l’état de mise en œuvre du processus budgétaire de 2018 et de débattre des perspectives pour 2020, notamment la préparation du budget 2020.
Au nom des partenaires techniques et financiers du secteur de l’économie, l’Ambassadeur de l’Allemagne au Mali, SEM Dietrich Becker, s’est dit ravi de constater que le thème sur la participation des collectivités territoriales a été pris en compte. Pour lui, c’est la condition pour que la réforme de la décentralisation soit un succès. Il a ensuite réaffirmé la disponibilité et l’accompagnement des PTF au gouvernement dans ses efforts de développement. En outre, il a estimé que les collectivités doivent disposer de fonds nécessaires pour pouvoir faire face aux compétences qui leurs sont dévolues.
Quant au ministre de l’Economie et des Finances, il dira que la participation des collectivités au processus budgétaire est importante pour l’atteinte de résultats des programmes. «Actuellement, elles sont informées des subventions qu’elles reçoivent et elles exécutent les dépenses sans se rendre compte qu’un résultat est poursuivi dans le cadre d’un programme», a indiqué le ministre Boubou Cissé. Il n’a pas manqué d’inviter les participants à examiner les meilleures approches pour assurer une participation des collectivités à la préparation du budget, mais aussi pour la bonne exécution du budget en vue d’obtenir des résultats efficaces et efficients pour les programmes.
Il faut retenir que la présente Conférence a abordé quatre thèmes importants pour le processus budgétaire 2020. Le premier thème a porté sur la qualité des documents budgétaires. Quant au second thème, il était relatif à la gestion des risques budgétaires. S’agissant du troisième thème, qui était consacré à l’évaluation des politiques publiques, l’évolution de la gestion budgétaire dite de moyens vers la gestion budgétaire dite de résultats est une opportunité pour la redevabilité. Le dernier thème a porté sur la participation des collectivités territoriales au processus de préparation et d’exécution du budget-programmes.
Ainsi, les experts ont plaidé pour le renforcement des mécanismes de contrôle, notamment de contrôle externe, par exemple, le Vérificateur général et la Section des Comptes de la Cour suprême. Ils ont aussi demandé de mettre un accent particulier sur le contrôle citoyen par les organisations de la société civile.
Notons enfin avec le ministre Boubou Cissé que cette Conférence de lancement des activités d’élaboration du budget 2020 intervient dans un contexte macroéconomique quelque peu favorable. Ainsi, sur le plan national, il a indiqué que, le taux de croissance a été de 4,7 % en 2018, contre 1,7 % de taux d’inflation. Au niveau des dépenses, le déficit budgétaire est ressorti à 4,8 % contre une prévision de 3,3 % du PIB.
En 2019, l’amélioration de l’exécution budgétaire devrait se traduire par un double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et de maîtrise des dépenses. En 2020, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, consécutive à un léger repli du taux de croissance réel estimé à 4,9 %, contre 5,0 % en 2019. Quant à l’inflation, elle resterait inchangée par rapport à 2019, soit 2,1 %. Au niveau de la zone UEMOA, l’inflation est restée inférieure au critère de convergence de 3%. Les perspectives en 2020 restent favorables avec une croissance estimée à 6,8 %, à condition d’œuvrer pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’investissement privé et l’amélioration de la gouvernance. C’est dans ce contexte fluctuant que s’est tenu cette rencontre budgétaire.
Dieudonné Tembely