Il s’agit, à travers cette rencontre, d’affirmer le soutien de nos amis et partenaires autour de la stratégie spécifique de développement des régions du Nord et de faire prospérer tout le pays de manière équilibrée et à bâtir un Mali émergent
La conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali sous le thème : « Bâtir un Mali Emergent : les régions du Nord au cœur de la réconciliation et de la consolidation de la paix » s’est ouverte hier à Paris dans l’éblouissante salle de conférence de l’Organisation pour la coopération et de développement économique (OCDE), sous la co-présidence du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et son homologue français François Hollande. C’était en présence du secrétaire générale de l’OCDE et des représentants des Nations unis, du Fonds monétaire internationale, de la Banque mondiale, de l’Union africaine, de la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, de la CEDEAO, de l’UEMOA, de la Banque ouest-africaine de développement, de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.
En plus des partenaires financiers, il y avait aussi les ministres des Affaires étrangères des pays africains comme l’Algérie, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso. Ainsi que les représentants de tous les pays et organisations qui ont fait partie de la médiation internationale. Etaient présents aussi une quinzaine de ministres du Mali, des représentants du secteur privé, de la société civile, des groupes armés signataires de l’accord ainsi que de la diaspora malienne.
Organisée sous l’égide de l’OCDE, la conférence de Paris a pour but de mobiliser les bailleurs de fonds pour accompagner la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il s’agit à travers cette rencontre d’affirmer le soutien de nos amis et partenaires autour de la stratégie spécifique de développement des régions du Nord et de faire prospérer tout le pays de manière équilibrée et à bâtir un Mali émergent.
Raviver l’espoir. Cette conférence, a rappelé le secrétaire général de OCDE Angel Gurria, répond au constat partagé par les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux qu’il n’y aura pas de développement dans notre pays sans sécurité et pas de sécurité sans développement économique et social. La rencontre s’est efforcée donc de fédérer et coordonner l’appui de la communauté internationale. « Cette stratégie spécifique de développement des régions comprend plusieurs phases notamment la phase de relèvement rapide des trois régions (Gao, Kidal et Tombouctou), la phase de développement équilibré de l’ensemble des régions du Mali tenant compte de leurs potentialités respectives (régionalisation et relance économique), le développement d’un outil à la gouvernance partagée (Fonds de développement durable) ainsi que l’engagement financier exemplaire du Mali même pour la mise en œuvre de cette stratégie », a-t-il développé.
Le patron de l’OCDE invitera ainsi le monde des bailleurs de fonds à accompagner ce tournant décisif pour raviver l’espoir des Maliens qui aspirent à un développement harmonieux et à une paix durable afin de fermer les pages sombres de l’histoire récente du pays. « Le potentiel de développement du Mali est immense. Les autorités du pays aspirent à promouvoir ce potentiel agricole, minier et humain. Mais cela n’est possible que dans un pays stabilisé. Des partenaires ont un rôle historique à jouer dans cette nouvelle lancée. Une étude a démontré que les besoins de relance du Mali s’élèvent à plus de 1,1 milliard de dollars. Et l’Ocde s’engage à mettre à la disposition du pays et ses partenaires un large éventail de compétences pour son développement », a assuré Angel Gurria.
L’occasion était donc bonne pour le président de la République de présenter la stratégie spécifique de développement du nord de notre pays sur les principes fondamentaux de l’accord. Le chef de l’Etat a insisté sur l’adhésion sincère des signataires à l’accord, l’instauration de la paix et de la sécurité, la conception partagée entre toutes les parties de la stratégie spécifique de développement des régions du nord, l’inclusivité au sein des structures de gestion de l’accord notamment le comité consultatif de la zone de développement, la régionalisation comme orientation fondamentale accompagnée des dispositions fiscales, un engagement inédit de l’Etat, un phasage opérationnel et financier du relèvement puis du développement durable, la cohérence avec les grandes orientations politiques : le plan pour la Relance durable du Mali (PRED) le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (2012-2017), le Plan d’action gouvernemental (2013-2018) et le Plan d’urgence du gouvernement. Il a expliqué ensuite que la stratégie de développement des régions du nord est un ensemble de dispositifs complets destinés aux populations et proposés aux bailleurs de fonds, pays amis, institutions et décideurs internationaux pour consolider la paix.
Le président de la République n’a pas manqué de remercier vivement tous les partenaires qui ont soutenu le pays de façon inlassable et qui ne l’ont jamais abandonné malgré les difficultés. « Au premier rang de ces partenaires, je citera la France et le président Hollande dont la décision historique du 11 janvier 2013 a permis de stopper net les velléités des terrorismes, mais avec la France toute la communauté internationale dont la confiance au peuple malien n’a jamais failli malgré les différents épisodes de la crise », a souligné le chef de l’Etat qui a aussi rendu un hommage particulier aux pays amis et voisins dont l’accompagnement a été indéfectible. « Je pense au Tchad, à l’Algérie et au président Abdelaziz Bouteflika et à mon frère Ramatane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne dont la mobilisation a été totale et essentielle pour la réussite du processus de négociation d’Alger. »
Les 6 engagements du Mali. Pour le président de la République, la démarche qui a motivé cette conférence internationale s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre adéquate de l’accord de paix et fait une évaluation des besoins et des priorités de notre pays, tant au niveau de la relance économique que du développement global, y compris dans le domaine des infrastructures et de l’agriculture. « La stratégie pour l’émergence du Mali présente aussi une analyse des vulnérabilités structurelles et des facteurs de résilience du pays. Il identifie les besoins de financement à court et moyen termes. En complément des financements publics nationaux et internationaux, une attention particulière est accordée à la mobilisation des ressources nationales du secteur privé et de la diaspora pour appuyer la relance de l’économie, levier pérenne et endogène de la sortie de la pauvreté », a-t-il précisé.
Le chef de l’Etat prendra des engagements ambitieux à Paris en annonçant une contribution de 300 milliards de Fcfa pour financer la stratégie spécifique de développement des régions du nord sur 3 ans. « Nous nous engageons aussi à la création d’un Fonds de développement durable, instrument collégial destiné à promouvoir, accueillir et orienter les contributions au financement des investissements et infrastructures. Nous nous engageons dans une décentralisation poussée donnant aux régions des responsabilités effectives sur les affaires locales et le développement territorial, couplée à une redéfinition des missions essentielles de l’Etat, sur l’ensemble du territoire national », a assuré Ibrahim Boubacar Keita.
Le président de la République indiquera que la stratégie de développement des régions couvre trois séquences : l’urgence et le relèvement rapide (2015-2017), la structuration économique et les reformes institutionnelles (d’ici 2022) et la convergence du développement des régions au plan national avec l’émergence économique horizon (d’ici 2030). « Le concours de partenaires et des amis du Mali que vous êtes est aujourd’hui sollicité pour accompagner prioritairement dans le cours terme et pour la bonification des taux au niveau du programme d’aide », a ajouté le président Keita.
L’accompagnement de la France. La conférence internationale de Paris a porté aussi sur les enjeux immédiats liés à l’aide humanitaire, à la sécurité des populations, au rapatriement volontaire et à la réinstallation des personnes réfugiées et déplacées, ainsi qu’à la restauration des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire, à la réouverture des classes. Elle s’est penchée également sur les actions de soutien à la décentralisation, la justice, l’Etat de droit, la gestion des finances publiques, l’appui au secteur privé, l’agriculture, l’emploi, l’adaptation au changement climatique, l’éducation, la santé et la culture.
La rencontre a été marquée par l’intervention du président français François Hollande qui a rappelé le chemin parcouru par notre pays depuis le 22 mars 2012. « Aujourd’hui, l’espoir est permis aux Maliens désormais engagés vers un avenir prometteur. Cependant, le Mali a besoin de l’accompagnement de ses amis, de tous ses amis pour emprunter le chemin de la croissance, du développement durable. D’où cette conférence qui vise à mobiliser le monde des bailleurs de fonds aux côtés du Mali pour sa relance », a souligné François Hollande.
Le président français a expliqué que selon les estimations de l’OCDE, notre pays devrait renouer avec la croissance si elle bénéficiait de toute l’aide nécessaire. François Hollande a tenu à donner l’exemple en annonçant une intervention directe de la France à hauteur de 360 milliards de Fcfa dont 52,4 milliards de Fcfa pour le nord. Mieux d’autres mécanismes de financement français dont l’AFD et les structures financiers et d’aide seront mis à contribution pour rendre l’accompagnement français plus conséquent et plus efficace.
La moisson a été bonne parce que les intentions de financement annoncées s’élèvent à plus de 3 milliards d’euros (1.950 milliards Fcfa).
Envoyée spéciale
D. DJIRE
Le gariboudeya: le grand sport nationale des politichiens maliens dans tout son horreur!!!
👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 😥
Comments are closed.